Liberté scolaire, ensemble prenons nos responsabilités

Comment faire vivre la liberté scolaire, et ainsi le pluralisme et la diversité des établissements, facteurs de réussite individuelle et collective des élèves ? Comme chaque année, l’Enseignement catholique a porté cette question au Salon des Maires, du 21 au 23 novembre à Paris Expo.

Rendez-vous régulier de rencontres et d’échanges entre élus locaux, parlementaires, ministres et responsables de l’Enseignement catholique, le stand de l’Enseignement catholique au Salon des maires ouvre le débat autour des enjeux éducatifs considérables qui requièrent la poursuite d'un partenariat responsable entre l’Enseignement catholique et les collectivités.

 

Dans un contexte difficile et avec une visée de mixité scolaire accrue, il s’agit bien de faire de ses établissements « ces lieux de fraternité porteurs d’espérance qui favorisent un climat scolaire propice à l’instruction ». C’est ce que Philippe Delorme a rappelé lors de la première journée du Salon, mardi 21 novembre. Ce mercredi 22 novembre, il est même invité à s’exprimer lors du Congrès des maires, versant politique du Salon. Une forme de reconnaissance des liens tissés entre l’École catholique et les élus locaux et l’occasion, aussi, de rassurer les édiles sur le protocole sur la mixité sociale et scolaire, qui implique leur coopération. Le secrétaire général entend leur proposer « une sorte de vade-mecum des relations écoles-mairies concernant les discussions sur les forfaits comme sur les mesures sociales accordées aux familles », qui conforte l’Enseignement catholique comme « acteur de l’aménagement et de l’animation du territoire ».

La décentralisation comme levier d'amélioration de l'offre éducative

Max Brisson, Sénateur des Pyrénées-Atlantiques, vice-Président de la commission éducation du Sénat.

Contre-ministre du Shadow cabinet d’Eric Ciotti à l’époque de Pap Ndiaye, Max Brisson voit d’un meilleur œil les annonces de son successeur Gabriel Attal mais attend le passage du discours aux actes. Il espère que l’attention accrue portée à la transmission des savoirs fondamentaux et le souci de revaloriser les enseignants et leur autorité passent par une décentralisation et par une réelle autonomie accordée aux établissements.

La promesse républicaine n’est pas ringarde… mais elle n’est plus tenue lorsque 40% des élèves sortent du primaire sans maîtriser véritablement le lire écrire compter.
Il a lancé une ode vibrante au merveilleux métier de professeur des écoles qu’il préfère nommer « instituteur » et a plaidé pour réviser la formation de ceux qui ont le rôle très spécifique et unique d’éveiller aux savoirs et pour une revalorisation -y compris indiciaire- du corps enseignant dans son ensemble. Mieux accompagner les débuts de carrière et mieux reconnaître l’engagement des professeurs lui semble aussi essentiel.
Se déclarant « adepte de la liberté de l’enseignement », Max Brisson a par ailleurs vanté « la souplesse, la réactivité et la capacité d’adaptation » du privé sous contrat dont il souhaite que le public profite également.

L'heure est à la mutualisation des moyens, pas à la guerre scolaire

Stéphane Piednoir,
Sénateur du Maine-et-Loire et Rapporteur pour l'enseignement supérieur.

Président de l'Office parlementaire pour l'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst)

Pur produit du public et enseignant dans le public, Stéphane Piednoir, sénateur du Maine-et-Loire plaide pourtant pour un accompagnement équitable des établissements privés par la puissance publique.

A l’heure où il faut mutualiser les moyens, il convient de travailler en bonne intelligence plutôt que de ranimer la guerre scolaire, dit en substance celui qui, en tant qu’élu local, avait élargi le contrat d’association de son école privée à la maternelle.

Il salue la rigueur du cadre posé par les écoles catholiques et l’implication des parents en leur sein -hors champ pédagogique- comme un supplément de cohérence profitable.

Enfin, en tant que rapporteur sur l’enseignement supérieur au Sénat, il a plaidé pour une valorisation du label Espig, garantie de qualité et d’une politique d’intérêt général.

Prendre en charge la mixité scolaire, favoriser la mixité sociale

Cédric Coureur, chef d’établissement de Saint-Joseph-Viala à Marseille

Laura Mekaelian, son adjointe

Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire générale de l’Enseignement catholique

Dans le quartier de la Cabucelle, au Nord de Marseille, le collège Saint-Joseph-Viala fait mentir les clichés encore trop souvent associés à l’Enseignement catholique. L’ancien pensionnat de jeunes filles est resté fidèle au charisme des sœurs Saint-Joseph de « servir les plus pauvres ». Il recrute localement, dans un bassin de population issue de l’immigration et à 95% musulmane, ses 530 collégiens, dont deux-tiers sont boursiers. Un profil d’élèves qui lui vaut de compter parmi les treize établissements de l’enseignement catholique ayant conclu des Contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans le cadre duquel ils reçoivent des moyens renforcés. « Un élève qui décroche chez nous a plus de risques qu’ailleurs de tomber dans la délinquance. L’enjeu éducatif est donc plus fort. Car, la réalité des quartiers Nord, surmédiatisée, n’est en effet pas facile. Mais ce n’est pas la seule : il y a aussi beaucoup d’esprit d’entreprise, de générosité, de volonté de s’en sortir et nos équipes éducatives ont le souci de l’innovation chevillé au corps » explique Cédric Coureur, le chef d’établissement pour présenter le contexte.

« Saint-Jo Viala n’a pas attendu la CLA pour avoir des projets… Mais les moyens supplémentaires reçus depuis deux ans -et pour un an encore- leur ont permis de se déployer pleinement. Cela a encouragé et valorisé les équipes qui sont entrés dans une logique d’appel à projets, et même dans la démarche « Notre école faisons-là ensemble » », poursuit Laura Laura Mikaelian, son adjointe.

De la concertation engagée au sein de l’établissement sont nées trois idées dont la première, déposée en mars aux instances académiques a été validé le 30 juin dernier au terme d’échanges constructifs avec les instances académiques et via la plateforme en ligne nationale qui ont permis de l’améliorer, en le complétant notamment d’un volet de formation des enseignants. Le parcours administratif est compliqué mais ce travail étroit avec les instances académiques a été profitable. Et début novembre l’établissement a signé un protocole d’attribution des fonds… découvrant à cette occasion qu’il devait les avancer, ce qui n’est pas sans occasionner quelques difficultés de trésorerie. Malgré cette complexité, liée au statut privé sous contrat, les vacances sportives imaginées par l’équipe devraient pouvoir être proposées aux collégiens de Saint-Jo à partir des congés de février -pour 15 000 euros- en complément des vacances studieuses à base de remédiation ciblées dans un cadre scolaire assoupli dont profitent déjà la moitié des élèves grâce au Pacte. « De la remédiation pédagogique ciblée ou la découverte de pratiques sportives proposées gratuitement aux élèves, cela participe de la même logique de mieux accompagner des jeunes qui localement manquent de moyens et d’infrastructures « conclut Cédric Couvreur qui iunaugurera aussi les 1er et 2 décembre prochain le premier vrai marché de Noël des quartiers Nord.

Alors que le protocole mixité a été très chahuté médiatiquement et qu’on nous a largemnt taxé d’élitisme, voilà des succès qui démontrent tout l’intérêt de mobiliser une communauté éducative autour de la réussite des élèves a ajouté Nathalie Tretiakow qui compte bien que de telles initiatives se diffusent au sein de la fédération des 13 CLA de l’Enseignement catholique. Le 18 janvier prochain, une journée d’outillage, de formation, de mutualisation et d’échanges autour de la méthodologie de projet et de l’animation de dynamiques pédagogiques devrait contribuer à essaimer cet esprit de co-responsabilité et de co-vigilance dans la recherche de solution pour toujours mieux accompagner les élèves.

L'alliance Ecole-Familles contre le harcèlement

Gilles Demarquet, président de l'Apel

Le 15 novembre dernier, au Sénat, l’Apel nationale a organisé son petit-déjeuner débat annuel au Sénat sur le thème « Parents d’élèves : consommateurs ou acteurs ? », à partir d’un sondage Ipsos commandé par la fédération. Alors que les motivations des familles pour rejoindre l’Enseignement catholique et leur implication sont de plus en plus diverses, l’apel encourage les parents à faire des établissements des lieux de fraternité et de lien solidaire. Ce thème de la parentalité, dans la société à l’école et au sein des associations locales de parents d’élèves sera justement approfondi au prochain congrès de l’appel qui se tiendra à Valence en juin prochain. « IL s’agit, dans une logique de prospective de s’interroger sur qui sont les parents les d’élèves, leurs attentes… et peut être de découvrir que c’est l’école qui nous attend » a déclaré Gilles Demarquet, président de l’Apel mettant l’action sur des actions-notamment de formation- conjointes des enseignants et des parents en matière de prévention et de repérage du harcèlement, notamment.
IL a par ailleurs profité de son intervention pour interpeller les élus et l’Etat au sujet des besoins colossaux en matière de rénovation énergétique : « évalués à 5 mds euros, ils ne pourront pas reposer sur les épaules des seuls parents d’élèves » a-t-il prévenu.

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