Aux enseignants victimes du terrorisme
Les établissements de l’Enseignement catholiques sont invités à s’associer à l’hommage rendu du 14 au 19 octobre à Samuel Paty et Dominique Bernard.
Lire plusSe former à la sagesse politique
Un séminaire sur la science politique et morale, donné aux Bernardins en partenariat avec l’Enseignement catholique a donné lieu à un livre. Cet ouvrage à destination des éducateurs sera présenté le 16 octobre prochain, au Collège des Bernardins.
Lire plusYalla: Des enfants filment leurs droits!
Le programme Yalla lance un concours de films autour des droits de l’enfants. L’occasion d’initier les élèves à la vidéo et d’explorer la plateforme en ligne d’initiation aux droits, une ressource précieuse dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté en cycle 3.
Lire plusLutter contre la pauvreté et pour la dignité
En vue de la Journée mondiale du Refus de la misère du 17 octobre, un collectif d’associations d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité dont fait partie ATD Quart Monde publie un kit pédagogique à destination des enseignants.
Lire plusConvaincue que tout projet éducatif revêt une dimension morale, l’Ecole catholique se soucie depuis toujours de réunir autour de ses valeurs. Souhaitant apporter sa contribution spécifique à l’élaboration d’un commun moral, le Sgec a mis à disposition de ses équipes, dès le printemps 2015, un document d’accompagnement à la mise en œuvre du nouvel enseignement moral et civique. Il propose des apports théoriques, sur cet enseignement et les valeurs qu’il convoque, mais aussi des exemples de déclinaisons disciplinaires et des études de cas en forme de dilemmes moraux, à travailler en équipe et avec les élèves. L’esprit de ce document invite bien à faire vivre une « formation morale », un processus transversal, qui relève du témoignage et du partage de valeurs communes et non pas de l’injonction de préceptes.
« J’aime l’école parce qu’elle nous éduque au vrai, au bien et au beau. Les trois vont ensemble. L’éducation ne peut pas être neutre. Ou elle est positive, ou elle est négative ; ou elle enrichit, ou elle appauvrit ; ou elle fait grandir la personne, ou elle l’affaiblit. » Cette belle réflexion du pape François éclaire notre manière à la fois loyale et spécifique de mettre en œuvre les dispositions de la loi de Refondation de l’École qui prévoient l’introduction d’un « enseignement moral et civique » dans les établissements.
Il n’est pas possible en effet d’isoler « la » morale comme une dimension singulière, ni de la réduire à un enseignement spécifique. Le climat général, le regard porté sur les personnes, l’attention aux plus fragiles, les pratiques pédagogiques, le règlement intérieur, la vie des instances de concertation, la place faite aux parents, relèvent bien de la morale. L’éducation à la liberté, au discernement, à l’engagement, à la fraternité, relèvent de la morale. Les contenus disciplinaires relèvent du questionnement moral. Les choix que l’on pose, la manière dont l’on se comporte et la façon dont l’on s’exprime relèvent de la morale. Et tout ceci concerne autant les adultes que les enfants et les jeunes. En d’autres termes, la morale s’enseigne moins qu’elle ne fait l’objet d’un témoignage, d’un partage, d’une formation. Il ne s’agit pas d’imposer un code, mais de contribuer à l’édification du sujet moral en chaque personne. La morale que l’école catholique s’efforce de porter est une morale de la confiance contre les peurs, une morale de la dignité de la personne contre toutes les discriminations, une morale du partage contre les replis sur soi, et pour tout dire une morale de « la dignité de l’amour ». Fondée sur la morale chrétienne, écho à la Parole du Christ et non catalogue de préceptes, elle n’est la propriété de personne, mais une invitation adressée à tous et à chacun. Tel est bien le sens du document de travail qui vous est ici proposé. En elle-même, son élaboration dit d’ailleurs quelque chose de la démarche morale, dans la mesure où les textes qui le composent sont issus d’une dynamique collégiale. Durant plus d’une année, un groupe de travail piloté par Claude Berruer s’est très régulièrement réuni à ma demande pour deux tâches. D’abord élaborer un texte d’orientation à soumettre et discuter au Comité National de l’Enseignement catholique, ce qui fut fait au printemps 2014. En voici la publication officielle. Ensuite, construire et rédiger les fiches que vous avez entre les mains. Délibérément composé de manière très diversifiée , ce groupe – que je remercie très chaleureusement pour son engagement – n’a pas cherché à produire une « somme » complète ou définitive, un tout abouti et clos sur lui-même : la pluralité des auteurs et des textes ici réunis exprime bien la visée de la démarche, qui relève de la polyphonie réfléchie bien plus que de l’uniformisation. Son objectif consistait ainsi à partager une réflexion à la fois modeste et utile, un matériau vivant, expression d’une morale vivante. J’invite donc chacun à s’en emparer pour nourrir la réflexion personnelle et le débat en équipe à la lumière de la responsabilité éducative que tous ensemble nous partageons. « "Tout m’est permis" ; "mais tout n’est pas profitable" » : oui, nous voulons apporter à nos élèves, qui sont des enfants et des jeunes avant d’être des élèves, ce qui leur sera individuellement et collectivement « profitable ». La démarche morale libère ; sachons ensemble la déployer librement.
Pascal Balmand
Quelques repères et définitions pour travailler l’indispensable articulation entre l’éthique qui renvoie à des normes universelles, fondées sur des principes rationnels et la morale, qui évoque la recherche d’une vie bonne dans une cité juste.
L’école n’a jamais déserté le champ de la morale mais elle relevait d’un implicite qu’il convient aujourd’hui, au vu des difficultés croissantes à articuler le collectif et l’individuel, de davantage expliciter. Il s’agit par exemple de relire les pratiques pédagogiques ou de travailler l’appropriation des règlements intérieurs.
Comment les savoirs transmis à l’école peuvent-ils éclairer le questionnement existentiel ? Il s’agit bien de réconcilier les connaissances et les savoirs-être qu’elles sous-tendent afin que les apprentissages contribuent à élever les jeunes, à les faire croître en humanité.
Accorder le dire et le faire, concourir à ce que l’organisation de l’établissement et les relations en son sein soient en cohérence avec le projet éducatif… la formation morale passe par l’agir autant que par l’éducation à des domaines transversaux tels la santé, la citoyenneté, le développement durable, l’art et la culture.
L’ensemble des personnels, enseignants et non enseignants, ainsi que les familles sont impliqués dans la formation morale des jeunes. La collégialité de la mission implique d’aménager des temps et des espaces de rencontres et de coopération entre tous ces acteurs.
Evidemment la formation morale dispensée en établissement catholique, tout comme les enjeux éthiques des grandes questions sociétales ou encore l’éducation à la solidarité y sont abordés à la lumière de la foi chrétienne. Un éclairage qui s’accompagne du souci de faire aussi connaître les diverses familles de pensée.
Affirmer la dignité de l’homme implique qu’il agit en conscience et engage donc, par ses choix, sa liberté et sa responsabilité. Ce postulat confère à toute existence une dimension morale. Pour les chrétiens, cette dignité procède d’un don de Dieu qui crée l’homme à son image.
Egaux en droits et en dignité, égaux devant Dieu, les hommes, par la diversité de leur naissance et de leurs talents, n’ont pas des conditions de vie équivalentes et c’est le principe d’équité, de redistribution sociale qui permet de résoudre cette équation non numérique.
Ce n’est qu’en 1848 que la République inclut la Fraternité à sa devise sous l’impulsion des socialistes utopiques et du romantisme chrétien. Évoquant la solidarité, cette notion se construit aussi dans une tension entre appartenance et clôture, hospitalité et exclusion et l’histoire tragique de Caïn et Abel traduit bien cette difficulté de l’ouverture à l’autre.
L’exigence de justice implique que les comportements de chacun obéissent à des principes fondamentaux et partagés par ses semblables.Elle permet des rapports équilibrés, le respect d’autrui et est promue, dans l’Évangile comme une alternative à la loi du Talion.
Nous sommes libres lorsque l’objet de notre volonté concoure à la fois à notre bonheur et au bien commun. Pour les chrétiens, cette liberté doit coïncider avec le choix de la vie et de l’amour.
Répondre de ses actes, en assumer leurs conséquences… Cette obligation légale peut être plus nuancée par le point de vue psychologique, qui prend en compte l’histoire des personnes. La responsabilité s’enracine aussi dans l’autonomie de la conscience morale et pour le chrétien dans l’appel de Jésus à bâtir une civilisation de l’amour.
À la fois droit et devoir, la Vérité requiert l’authenticité et la sobriété. Elle passe nécessairement par le dialogue qui permet de confronter les perceptions diverses de la Vérité en fonction des réalités de chacun et donc d’éviter le dogmatisme. Elle se construit par la Raison tout en procédant, pour les croyants, d’une révélation.
Analyser les émotions et ressentis , prendre le temps de discerner les retombées d’une décision pour moi, mon entourage mai aussi pour tous les autres… Les jeux de rôles à expérimenter en équipe ou en classe pour accompagner la prise de décision fournissent quelques clefs.
Entre le principe de non-délation si cher aux adolescents et la non assistance à personne en danger, la frontière est parfois ténue et laisse matière à réflexion… De même, la dimension éducative d’une sanction doit toujours être étudiée soigneusement…
Aborder les questions du droit d’auteur et de la liberté intellectuelle en classe c’est bien. Respecter et faire comprendre l’intérêt des règles en vigueur dans ce domaine, c’est encore mieux. Se soucier de la formation morale des jeunes modifie parfois les projets pédagogiques et requiert une implication accrue.
Accompagner l’orientation, c’est rendre les jeunes acteurs de leur choix, éclairer le discernement des familles sans se substituer à elle, accueillir chaque projet personnel sans préjugé… Un juste équilibre à trouver.
Prévenir ou mettre un terme à une situation de harcèlement, c’est une entreprise collective qui passe par la responsabilisation des élèves, la compréhension des mécanismes en jeu et l’implication de l’ensemble des éducateurs…
Une séance d’EPS en groupes de niveaux permet de réfléchir à la portée des actes éducatifs posés et de s’interroger collectivement sur les stéréotypes…
Comment arbitrer sans infantiliser, guider les jeunes vers la résolution des conflits, jouer le rôle de médiateur et faire en sorte que les mesures coercitives qui s’imposent parfois fassent grandir les contrevenants en humanité?
Comment la morale enseignée à l’école peut-elle contribuer à construire ce rapport à l’autre, cette compréhension de l’autre qui joue un rôle centrale dans sa construction personnelle?
Comment amener les jeunes à voir plus loin que leur entourage et à tenir compte de l’humanité au sens large pour forger leurs opinions et effectuer leurs choix de vie?
La formation morale pose avec acuité la question de l’alliance éducative à construire avec les parents d’élèves pour assurer aux jeunes un cadre cohérent, fondé sur des valeurs partagées, à l’école et à la maison.
Travailler sur un message et son interprétation, c’est aussi apprendre à structurer sa pensée avec une certaine qualité morale.
Confronter des idées, justifier ses prises de position, débattre… Il y a urgence à entraîner les élèves à échanger de manière raisonnée et dépassionnée.
En permettant d’ouvrir une réflexion collective sur des questions existentielles, la philosophie contribue évidemment à former des esprits logiques, critiques et ouverts.
Un esprit sain dans un corps sain! L’éducation physique et sportive, qui conjugue sens de l’effort et maîtrise de soi, épanouissement personnel et engagement collectif permet de travailler de multiples dimensions morales.
S’inscrire dans l’histoire des idées et étudier les courants de la créativité permet aussi d’interroger notre rapport à la réalité et ce qui fonde notre commune humanité. Un questionnement éminemment moral.
La littérature fournit la “grammaire élémentaire de l’existence humaine”, permet de confronter sa propre subjectivité à une autre vision du monde, ouvre des potentialité d’identification infinies… autant de levier pour grandir en humanité.
Les personnages de fiction incarnent des valeurs, plus ou moins en accord avec leur époque et la nôtre… Ils permettent de questionner la notion de héros. De quoi mettre en perspective la réflexion morale.
Prendre conscience de la relativité des théories scientifiques en mesurant leur évolution au cours des âges permet de retrouver une certaine humilité par rapport aux savoirs et à leur Vérité tandis que les recherches actuelles soulève de nombreux questionnements éthiques.
Justice sociale, produit intérieur brut versus indice de bonheur, mondialisation des inégalités… les sciences économiques et sociales fournissent des clefs de compréhension du monde contemporain autant qu’elles incitent à la réflexion morale.
Si le retour du terme « moral » dans les programmes scolaires interroge l’opinion, l’École catholique est convaincue que toute entreprise éducative revêt une dimension morale. Elle promeut d’ailleurs la paix et la fraternité en vue d’un vivre ensemble harmonieux et forme les jeunes au sens de la loi.
« Eux, démunis, si près de nous »
Fin octobre, quatorze lycéens de l’Institution Notre-Dame-La-Riche, à Tours, se sont rendus sur l’île de Lampedusa où arrivent de nombreux migrants. Un voyage initiatique qui a changé leur regard sur le monde.
Lire plusLes reporters en herbe de l’Institution Saint-Germain – Le Jouteux, à Bourgueil (37), usent de tous les genres journalistiques. Réservé au départ aux CE2, le blog « Petit reporters » est animé depuis la rentrée par une cinquantaine de volontaires de 7 à 12 ans.
Lire plusLa pédagogie coopérative selon Pierre Faure
En immersion dans des classes pratiquant la pédagogie personnalisée et communautaire, des enseignants découvrent comment amener chaque élève à l’autonomie par la confiance.
Lire plusLa laïcité scolaire. Autonomie individuelle et apprentissage du monde commun, Berne, Peter Lang, 2008.
Nous les maîtres d’école : Autobiographies d’instituteurs de la Belle Époque Poche 1993
« Quelle éducation laïque à la morale ? »
Sur le site de l’OCCE
Site de recherche sur l’engagement scolaire
« Pour une pédagogie du vivre ensemble » : groupe de recherche sur l’engagement scolaire
L’outil Déclic déclinable en EPI et en EMC
Explorations pédagogiques d’une prof de SES
Les ateliers de réflexion éthique jeunes
Découvrir les ateliers
La philo pour enfants sur philolab
Les pratiques philosophiques avec les enfants
Enseigner une éthique universelle : une urgence
À l’heure où l’homme fabrique du vivant artificiel
L’éthique n’est pas là pour freiner le développement des sciences et techniques, souligne le physicien et théologien Thierry Magnin. Elle permet en revanche de discerner ce qui va dans le sens du respect de la vie et de l’humain, rendant ainsi plus performantes les technologies modernes.
Le projet de l’Éducation nationale
Laurence Loeffel est coauteur du rapport sur l’enseignement laïque de la morale à l’école d’avril 2013. Pour cette universitaire, former des citoyens, c’est leur transmettre les valeurs communes de la République.
Plaidoyer pour une approche interdisciplinaire
Le philosophe Paul Malartre et l’économiste Elena Lasida débattent de l’intérêt d’aborder la morale en faisant dialoguer leurs deux disciplines. Sur les questions qui concernent les échanges entre les hommes, économie et philosophie se révèlent complémentaires.
Reparcourir l’histoire de l’éducation morale et religieuse en France jusqu’à la 3e République nous éclaire sur les enjeux d’aujourd’hui. Voyage dans le temps avec un guide éclairé : Guy Avanzini (1), chercheur en sciences de l’éducation.
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Le CR du séminaire sur l’EMC (juin 2015)
Sur le site de l’académie de Nice avec quelques propositions de séquences et propositions de pratiques (collège et lycées)
Des ressources pour enseigner la laïcité
La République est laïque
Un dossier complet par l’académie de Rennes
Conseil national de l’évaluation du système scolaire
L’engagement citoyen chez les jeunes
Rapport IGEN 2013 sur les programmes de 2008
L’enseignement moral et civique (EMC) mis en œuvre de l’école au lycée dès la rentrée 2015