Mis à jour le : 6 mai 2024 / Publié le : 10 mars 2020
Quid des besoins éducatifs particuliers
Les élèves en situation de handicap ou à besoin éducatifs particuliers sont peu pris en compte dans les solutions pédagogiques distancielles proposées pour pallier à la fermeture des écoles. Un groupe de travail élargi, animé par Marie-Odile Plançon, responsable du réseau École inclusive pour le Sgec, s’est réuni le 17 mars en deux échanges visio successifs afin d’entendre les besoins spécifiques et les accompagnements mis en place dans le Morbihan et l’Oise qui sont entrés en confinement plus d’une semaine avant le reste de la France. Aperçu des points de vigilance et des pistes d’action qui ont émergé.
Le confinement
Comme pour les autres élèves et peut-être encore plus, le maintien des apprentissages doit s’accompagner d’un maintien du lien.
Cela signifie que les enseignants doivent se tenir à l’écoute de la spécificité des besoins des familles et des élèves et éviter de proposer une charge de travail trop lourde, les nouvelles acquisitions se révélant particulièrement peu accessibles en distanciel aux élèves en difficulté.
Il s’agit aussi de prendre en compte les problématiques familiales spécifiques
- Du plein temps dans des espaces réduits c’est parfois très lourd, voire impensable pour la famille. Des SESSAD/ IME ou associations mettent en place un accompagnement à domicile pour les familles mais leur implantation est disparate sur le territoire.
- Isolement accru par faible équipement numérique
- Pour les familles en difficulté, rencontrant de la violence, comment prévenir une amplification possible durant le confinement ?
- Prise en compte du risque de dépression pour des adolescents parfois déprimés et en fort besoin d’interactions. Être vigilants sur l’usage des réseaux sociaux, potentiellement anxiogènes lorsqu’ils présentent une vision apocalyptique de la situation.
Par ailleurs, parmi les élèves à besoins éducatifs particuliers certains sont dans des situation d’isolement très fortes et requièrent une vigilance particulière
- Les mineurs non accompagnés, notamment ceux logés à l’hôtel sans confinement réel, sans lien ni matériel informatique ?
- Les jeunes accueillis en MECS, maison d’enfants à caractère social qui doivent assurer la continuité du travail des éducateurs et l’isolement des cas déclarés. Des professeurs des établissements scolaires voisins sont parfois appelés pour animer des ateliers afin de soulager les éducateurs en nombre réduit et contraints d’accueillir des jeunes à plein temps.lques pistes
- Impulser localement des réseaux de soutien à distance et de conversation pour les mineurs isolés, associant possiblement les aînés par skype.
- Penser des projets joyeux ou un défi quotidien permettant à tous de penser le jour d’après.
- Activités créatives participatives à distance comme proposées parIdées détournées
- Ou par la grande lessive
- Ou ces professeurs de musique qui font chanter les enfants en ligne.
Suivi des élèves et modalités de travail
- Dans différents lieux les enseignants spécialisés se sont mis au-service des enseignants pour adapter leurs propositions de continuité pédagogique aux élèves à BEP.
- Les enseignants d’ULIS peuvent assurer un contact téléphonique apprécié avec les familles, ils rassurent et accompagnent les parents dans l’apprentissage.
Il y a valeur ajoutée lorsque les EASH y sont associés et les rendre destinataires des messages adressés via les espaces numériques de travail facilite leur engagement. - L’inquiétude se focalise sur les familles non équipées et éloignées de l’école. L’interruption possible de scolarisation durant une longue période risque de renforcer les écarts. Il faut donc veiller à garder le lien mais aussi proposer aux enseignants de la différenciation pédagogique dans les propositions à distance. Un tutorat est parfois mis en place dans le second degré pour permettre un accompagnement de proximité partagé entre les professeurs qui appellent les familles une fois par semaine. Les AESH peuvent y être associés.
- Il convient aussi de multiplier les supports utilisés – mails, skype, mais aussi whats'App, plus accessible, pour mieux rejoindre les familles et de faire preuve d’une grande disponibilité.
- Les enseignants proposent des plans de travail individualisés aux élèves afin d’aider les familles dans le suivi et l’organisation. Ils veillent à essayer de reconstituer un cadre connu dans les propositions à distance : par exemple Padlet réutilisant les affichages de la classe.
- L’annulation des équipes de suivi de scolarisation par les MDPH font redouter une absence de notification pour les nouvelles entrées en ULIS ou l’attribution d’AESH pour la rentrée prochaine. D’autant que ce retard vient s’ajouter à des délais déjà dépassés dans certains lieux.
Certaines MDPH proposeraient la poursuite des attributions de moyens à l’identique pour l’année à venir de façon automatique afin de privilégier les équipes de première demande dans le temps qui restera.
Il convient sur ce point de clarifier la situation de l’orientation et des attributions de moyens, pour sécuriser les familles. - L’accompagnement des élèves en lycée professionnel, niveau CAP, reste difficile en raison de la motivation parfois faible mais aussi du niveau scolaire et du peu de ressources spécifiques.
Des pistes de mutualisation
- Ouvrir un padlet recensant des propositions d’activités par verbes : réviser, se distraire, s’exercer etc …
- Avoir un espace d’échange type Whaller avec une entrée par BEP pour se communiquer des idées
- Questionner les chambres de métiers sur des vidéos professionnelles pour compléter le dispositif en lycée pro
- Un inventaire et une mutualisation des ressources est dressé et régulièrement réactualisé au sein du réseau École inclusive de l’enseignement catholique.