Solidarité Ukraine

Une enquête sur les effectifs d'Ukrainiens déjà présents dans les établissement et sur leur capacité d'accueil supplémentaire vont permettre de poursuivre et de financer le soutien des réfugiés.
Le Ministère de l'Education Nationale envisage en effet un abondement du forfait d’externat et une dotation spécifique de moyens d’enseignement au bénéfice des établissements concernés.

 

Les réponses reçues debut mai font état de 1822 enfants ukrainiens accueillis en établissement catholique, soit envison 15% du total annoncé par le ministère.
Dans les établissements catholiques, ils se répartissent en

  • 865 enfants en élémentaire
  • 619 jeunes en collèges
  • 338 jeunes en lycée

 

La capacité d’accueil supplémentaire s’établit, selon ce premier dépouillement de l'enquête à 8500 places.

Tour d'horizon des premières mesures d'accueil et de solidarité
prises depuis le 24 février, début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe

À l'appel du secrétaire général de l'Enseignement catholique, les établissements se mobilisent, pour envoyer de l'aide d'urgence aux Ukrainiens et participer à l'accueil des réfugiés. Aux avant-poste: la direction diocésaine de l'Oise où les Ukrainiens arrivent à l'aéroport de Beauvais... et toutes les communautés éducatives entretenant des liens avec des Ukrainiens installés en France avant la crise.

Partout les services académiques ont lancé un recensement des places vacantes dans les internats scolaires.

Premiers écoliers ukrainiens dans l'Oise

Le lundi 7 mars, l’école Notre-Dame du Sacré-Cœur de Senlis a accueilli ses quatre premiers élèves ukrainiens par l’entremise du prêtre de l’église ukrainienne de la ville, un prêtre orthodoxe dont les enfants sont scolarisés à notre-Dame du Sacré-Coeur. Comme d’autres écoles de Chantilly ou de La Chapelle-en-Serval, toutes situées au Sud de l’Oise, non loin de l'aéroport de Beauvais.

Au menu : pour rompre avec leur récent vécu traumatique, beaucoup d’activités ludiques entre lesquelles sont disséminés les premiers rudiments de langue française. Avec parcimonie, les arrivants, notamment les grands adolescents, semblant encore en état de choc et pouvant fuit le contact.
L’encadrement  est assuré par une série de bénévoles, enseignants retraités ou parents d’élèves. Des enseignants de dispositifs Ulis se sont aussi mis à la disposition des 7 enfants ukrainiens pour travailler le français. « Nous allons leur faire étudier le français de façon progressivement plus intensive à raison de deux heures tous les matins afin qu’ils découvrent les sons, l’alphabet, la graphie… », explique Corinne Gefflot.

Un accueil sur mesure que l’enseignement catholique de l’Oise entend développer, en lien avec la préfecture et l’académie.

Les modalités d'accueil varient aussi selon les capacités et situations des établissements: à Pont-Sainte-Maxence, le groupe scolaire Saint-Joseph limite pour l'instant l'accueil à une mère, enseignante de français, et son fils, mais assure une prise en charge globale: Au sein de l'école, un appartement a été rénové pour leur hébergement et l'enseignante peut travailler dans le groupe scolaire qui scolarise son fils.

La dynamique d'ensemble doit s'organiser selon les possibilités de chaque structure et dans une perspective de long terme, prévient le directeur diocésain Pascal Leroy, en lien en préfecture depuis l'arrivée des premiers réfugiés le 2 mars dernier: "La première vague de migrants a souvent relativement préparé son exil, dispose d'un compte bancaire à l'étranger et de points de chute chez des amis ou de la famille. Les autorités anticipent que les réfugiés arrivant par la suite seront beaucoup moins bien organisés."

La Didec Reims-Châlons mobilisée

Après le temps des collectes, une deuxième phase de mobilisation s’est faite jour avec l’arrivée des premiers réfugiés Un mois plus tard, à la fin mars, les établissements de l’interdiocèse de Reims et Châlons  accueillaient déjà 8 enfants Ukrainien. Dont Dmytro qui a fait une entrée au CP très entourée à l’école Notre-Dame de Charleville-Mézières.

A Niort, l'accueil s'organise autour d'une enseignante ukrainienne de français

Après la collecte d'urgence de début mars et l'envoi de 40 tonnes de matériel à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, le collège Saint-Exupéry de Niort accueille ses quatre premiers élèves réfugiés, après avoir obtenu nu agrément académique.

Ils reçoivent 10h de Français Langue Etrangère par semaine, dispensées par une autre réfugiée arrivée depuis quelques jours qui était professeure de français à l’Alliance Française de Kharkiv. Des immersions dans des classes de leur âge sont aussi organisées pour quelques heures hebdomadaires pour chacun.

 

Une parent d'élève moldave à la rescousse

L’école Cité Notre Dame à la Clusaz, reçoit deux jeunes ukrainiens, l’un en CP, l’autre en CM2. « Nous sommes beaucoup aidés dans notre travail par une mère de famille moldave saisonnière à la Clusaz. Elle fait travailler les enfants dès qu’elle le peut et assure le lien entre le français et l’ukrainien », explique la chef d’établissement Corinne Besche. Par ailleurs, les enseignants font avec les moyens du bord : ils utilisent Google Traduction sur leur téléphone pour transmettre les consignes, utilisent les ressources mises en ligne par Canopé et le ministère de l’Education nationale. « Bientôt un enseignant spécialisé viendra tous les vendredis et accordera un temps spécifique aux deux enfants. Par ailleurs, un tutorat entre élèves sera mis en place », explique Corinne Besche.

Dans le Puy-de-Dôme et en Haute-Saône,
des réfugiés acheminés depuis l'Ukraine

Dans le Puy de Dôme, Notre-Dame de Billom et l'Institution Sévigné - Saint-Louis, à Issoire ont unis leurs forces pour conduire un convoi humanitaire qui a permis d'apporter une tonne de vivres et de rapatrier une partie de la famille d'Olga, secrétaire à l'institution Sévigné d’Issoire. Philippe Dechavanne, coordinateur de l'ensemble scolaire Notre-Dame, à Billom faisait partie de l'expédition et a hébergé durant un mois trois des réfugiés exfiltrés d'Ukraine dont la scolarité s'organise dans son établissement.

« Nous avons mis 47 heures pour atteindre la banlieue d’Odessa et pour en revenir. Nous avons très peu dormi car il fallait soit conduire, soit veiller sur celui qui prenait le volant », explique Philippe Dechavanne. Entre le passage des frontières, le couvre-feu en Ukraine, les retrouvailles puis les embrassades tragiques – Olga a compris qu’un de ses neveux de 21 ans ne pourrait passer la frontière pour venir en UE – le voyage a été assez tumultueux. En plus de la famille d’Olga, le petit convoi a ramené en France un ukrainien qui avait fait ses études avec elle, ainsi qu’une mère et son enfant de 4 ans coincés dans la neige en Roumanie entre deux postes frontières. En Moldavie, ils ont embarqué un grand-père ukrainien, une jeune femme et son enfant de deux ans. « Au retour, il a fallu se remettre du trop plein d’émotions et de la fatigue. Mais au bout de quelques jours, nous nous sommes dit que ce que nous avions fait était bien », souligne Philippe Dechavanne.

 

Au lycée Ste-Marie, à Gray en Haute-Saône (70) tout le lycée est très impliqué et mobilisé pour aider les Ukrainiens. Ils ont organisé une collecte de dons. Le 17 mars un convoi est parti, avec une logistique assurée par les élèves. Ils ont rapatrié des Ukrainiens et ont sollicité les parents d'élèves pour les héberger. Des élèves ont aussi fait des madeleines et les ont vendues au marché : 400 euros récoltés pour l’Ukraine.

Des classes ont laissé tomber leur projet de voyage scolaire pour donner tout l'argent réuni pour l'Ukraine. Des opérations caddies dans les supermarchés ont été organisées pour récolter de la nourriture.

 

 

 

En Seine Maritime (76)

L’ensemble scolaire La Providence de Fécamp a accueilli ses huit premiers élèves ukrainiens, hébergés dans des familles d’Etretat.  Enfants scolarisés à l’école et au lycée. D’autres vont arriver fin avril. Mise en place de cours de FLE avec une enseignante du lycée pour leur permettre d’acquérir rapidement les rudiments de la langue française.

Au lycée Saint-Joseph au Havre, dix jeunes Ukrainiens âgés de douze à dix-sept ans ont fait leur entrée le 7 avril dernier. Répartis dans les classes de la 6e à la 1ère, ils suivent un emploi du temps aménagé avec huit heures de FLE (Français Langue Étrangère), de l’anglais et quelques autres matières (EPS, éducation musicale, arts plastiques, mathématiques). Un ou deux élèves référents ont été nommés dans chaque classe afin d’aider ces jeunes à s’orienter dans l’établissement et à la cantine.  Un sac à dos rempli de matériel scolaire de première nécessité et une carte de cantine leur ont été donnés.

A l’école de l’Assomption du Havre, scolarisation de trois enfants ukrainiens. Toute l’équipe éducative est attentive à leur besoin de sécurité. Il est important d’observer leurs réactions pour déceler les mécanismes qu’ils peuvent avoir mis en place après les événements traumatisants vécus avant leur départ d’Ukraine. « Nous avons dû les prévenir et leur donner une explication sur la sirène du premier mercredi du mois, explique Isabelle Queval. Nous ne voulions pas que cela déclenche une situation de stress chez eux, en leur rappelant les sirènes d’alerte des raids aériens en Ukraine. »

 

Au Nord d'Angers, un internat mobilisé

Le lycée Bourg-Chevreau Sainte-Anne  de Segré, qui met à disposition des réfugiés vingt places d'internats vacantes a accueilli son premier pensionnaire ukrainien: un jeune homme de 16 ans dont la mère médecin, est repartie soigner en Ukraine... Trois autres compatriotes l'ont rejoint.

« Ils ont une grande capacité d’adaptation et ont rapidement créé des liens avec leurs camarades de classes. Par ailleurs, ils sont excellents en sciences et travaillent énormément. En fait, ils nous apportent beaucoup », explique le chef d’établissement Damien Petit. Jamais, ils ne laissent paraître d’inquiétude alors qu’ils ne savent plus où sont leurs parents – en effet, les combattants ne doivent laisser aucun indice sur leur position géographique. « Ils sont très déterminés. Ceux de 17 ans n’attendent qu’une chose, en avoir 18 pour repartir et combattre », ajoute Damien Petit.

 

Voyages scolaires à l'étranger

À l’exclusion de l’Ukraine, de la Biélorussie, de la Russie, de la Moldavie, de la Turquie, de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan, les voyages dans les pays de l’est de l’Europe sont autorisés, selon les recommandations du ministérielles.

Il est toutefois vivement recommandé de déclarer ces déplacements sur l’application Ariane du ministère de affaires étrangères permettant, en cas de crise soudaine, de connaître la localisation des citoyens français dans ces pays.

Ci-dessous, le reportage de TV5 Monde tourné en partie à l'école Notre-Dame du Sacré-Coeur de Senlis

« Des familles sont arrivées et nous avons souhaité intégrer rapidement les enfants dans l’école pour qu’ils aient un sentiment de sécurité», explique la chef d’établissement de Notre-Dame du Sacré-Coeur, à Senlis, Corinne Gefflot.

Les enseignantes ont tout d’abord proposé aux sept petits ukrainiens des jeux et un travail sur les émotions à travers des dessins. « Nous continuons ces activités qui constituent des soupapes. Nous avançons au jour le jour. Ce que nous souhaitons c’est qu’ils retrouvent une vie d’enfant, qu’ils se fassent des camarades, qu’ils mangent tranquillement à la cantine avec les autres », ajoute Corinne Gefflot.

Le traumatisme ne doit pas être sous-estimé. Certains enfants de maternelle, qui semblaient s’être bien adaptés au départ montrent maintenant des difficultés. Ils sont très fatigués et assez agités. Certains ont dû être pris en charge par un psychologue.

Des professeurs de russe mobilisés
auprès d'une quinzaine de jeunes à Nîmes

L’institut Emmanuel d’Alzon à Nîmes (30) accueille 15 enfants ukrainiens de la maternelle au lycée. Trois doivent encore les rejoindreC’est la professeure de russe de l’institut qui est chargée, dans son temps libre, de les accompagner dans leur intégration dans la vie de l’établissement.

Le matin, ils suivent des cours avec les élèves français, répartis par niveau (au minimum deux ukrainiens par classe, sauf si dans la classe se trouve un élève bilingue franco-russe).

L’après-midi, les enfants ukrainiens se retrouvent entre eux par petits groupes de 7 à 8 enfants pour un cours de français avec des enseignantes russes à la retraite.
Ils apprennent par le jeu l’alphabet, s’initient à la lecture et à l’écriture du français. Les enfants ukrainiens et les enseignants disposent d’un lexique tout simple avec des pictogrammes et la phonétique des mots français et russes.

D’autres actions sont également organisées : collecte de matériel scolaire pour les enfants scolarisés à l’Institut Emmanuel d’Alzon ; aide à l’hébergement temporaire des familles ukrainiennes sur Nîmes (soit dans des appartements individuels soit dans des familles) ; accompagnement des parents dans leur recherche d’emploi ; collecte de matériel qui est ensuite envoyé aux frontières ukrainienne ; organisation de temps conviviaux entre bénévoles et familles ukrainiennes.

« Il y a 3 semaines, nous avons lancé des cours de français pour les adultes. 35 adultes – majoritairement des femmes - reçoivent 4 heures de cours par semaine », assure Marie Lachaud, responsable communication de l'établissement de 6000 élèves.
L’élan de solidarité, très fort dès le départ, s’installe dans la durée. Une petite boutique où l’on trouve produits d’hygiène, boites de conserve, etc.) au sein de l’Institut Emmanuel d’Alzon est régulièrement approvisionnée par les familles. « Quand nous faisons un appel à dons, les choses vont très vite. Pour équiper d’un frigo et d’un lit supplémentaire un appartement destiné à une famille ukrainienne, j’ai lancé un message. En 10 minutes, nous avions trouvé ce que nous cherchions. Des vélos ont aussi été donnés par les parents aux adultes et aux enfants qui en souhaitaient », explique Marie Lachaud. Les élèves du collège et du lycée demandent régulièrement comment se rendre utiles. « Nous avons mis en action le mot solidarité et cela a pris sens pour les élèves », se félicite Marie Lachaud.

L’Institut a évalué sa capacité d’accueil à 40 enfants et reçoit le soutien de la Fondation Saint Matthieu qui attribue une aide de 100 euros par enfant et par mois ce qui permet de financer les frais de cantine. Mais désormais, il faut voir à plus long terme. « L’urgence, c’est d’anticiper. Nous devons préparer les parcours de scolarisation des jeunes ukrainiens sur le moyen terme », conclut Marie Lachaud.

Dans le Loir-et-Cher (41)

A l’école Notre-Dame de Vendôme (41), élèves et équipe pédagogique sont à l’écoute de ces trois enfants réfugiés scolarisés depuis mi-mars. « Dès qu’on a su que Notre-Dame pouvait accueillir des enfants ukrainiens, on a associé les élèves, en leur demandant comment organiser cette arrivée. Ils ont vite proposé de fabriquer une banderole de bienvenue, d’organiser un goûter, d’offrir des cadeaux, des jouets comme du matériel scolaire, puisqu’ils savaient que les petits Ukrainiens arriveraient sans rien. « Pour que la plus jeune puisse participer, contrairement à mes habitudes, j’inscris au tableau la multiplication demandée et elle peut suivre. Pour communiquer, on a les gestes ou encore l’appli de traduction immédiate du téléphone portable. Et pour la plus grande, heureusement, il y a l’anglais. » (témoignage recueilli par LA NR)

L’école Sainte Marie de Villefranche sur Cher (41) accueille plusieurs enfants ukrainiens. Le corps enseignant fait tout le nécessaire pour faciliter leur apprentissage. Les enfants ont d’abord été scolarisés une demi-journée, le temps de l’adaptation. « Au début, ils étaient très fatigués. Ils avaient des moments d’absence. On les a fait venir le matin pour qu’ils aient les principales acquisitions », explique la directrice, Raphaëlle de Malleray. Hier, Dmytro s’apprêtait à vivre sa première journée entière à l’école. « L’après-midi est consacré aux sports, aux arts plastiques. La directrice a à cœur de poursuivre l’instruction en français, et en ukrainien. « On ne sait pas combien de temps ils vont rester. Il faut jouer sur les deux tableaux. » Pour les aider à suivre en classe, Milana et Dmytro peuvent compter sur le soutien de leurs camarades : Tous les matins, chaque élève fait une activité pédagogique avec chaque élève.

3 questions à Marc Héritier, directeur diocésain d’Annecy.

 

Comment avez-vous réagi lorsque des familles ukrainiennes ont commencé à arriver en France ?

J’ai écrit à tous les établissements du diocèse et leur ai demandé de participer à l’accueil des familles ukrainiennes en se rapprochant des mairies. La direction diocésaine s’est aussi mise en relation avec la Préfecture de Haute-Savoie et la DSDEN (Direction des services départementaux de l’éducation). Dès le 15 mars, des familles sont arrivées dans le département. Actuellement, nous accueillons 32 élèves dans nos établissements majoritairement dans le premier degré et dans les collèges, beaucoup moins dans les lycées.

 

Comment vont ces enfants ?

En fait, il y a eu deux vagues distinctes. Le niveau de vie des premières familles d’ukrainiennes arrivées en France était plutôt élevé et les jeunes n’avaient pas vu réellement les ravages de la guerre. En revanche, ceux qui sont arrivés plus tard, souvent uniquement avec leur mère, étaient moins fortunés et avaient entendu les bruits de la guerre. Bien que plus marqués par le conflit, ils se sont tout de même bien intégrés. Il faut dire qu’ils ont été particulièrement bien accueillis et entourés. La solidarité locale s’est mise en place très vite. Lorsque les établissements ont organisé des collectes de vêtements, de fournitures scolaires, d’équipements divers, les familles ont été très généreuses. Nous avions pris contact au niveau diocésain avec des interprètes et des familles capables d’accueillir les réfugiés mais nous n’avons pas eu besoin d’actionner ce réseau.

 

Avez-vous donné des consignes d’accueil aux chefs d’établissement et aux enseignants ?

Lorsqu’une école du premier degré accueille de jeunes réfugiés, c’est toute l’école qui se mobilise. Nous avons demandé aux enseignants de réfléchir aux mots qu’ils emploieraient pour accueillir les enfants ukrainiens et les présenter aux autres enfants et à la façon de leur faciliter la vie. Notre objectif, c’est que les enfants ukrainiens retrouvent le plus facilement possible leur métier d’élève…

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