Mis à jour le : 17 février 2020 / Publié le : 17 février 2020
Responsables Segpa : catalyseurs d’énergies
Une trentaine de responsables des sections d’enseignement général et professionnel adapté de l’Enseignement catholique (Segpa) ont travaillé en formation début février leur double posture d’experts en remédiation scolaire et de personnes ressources pour les équipes.
En mai prochain, les élèves de 3è et 4è de la Segpa du collège Notre-Dame-La Villette à La Ravoire (73) partiront pour un tour à vélo des entreprises locales susceptibles de les accueillir en stage. Supports de communication, démarchage préalable, calculs de budgets et d’itinéraires… ils préparent ce challenge via des projets interdisciplinaires qui donnent du sens aux apprentissages. L’initiative illustre donc bien la définition de la réussite qui a été explorée par la trentaine de responsables Segpa, réunis en formation, du 5 au 7 février à l’ECM.
Or, en plus de mettre les élèves « en capacité de mobiliser leur énergie », il leur faut aussi impulser, dans leur établissement, une réflexion collégiale autour de la difficulté scolaire, domaine sur lequel ils jouent depuis 2015 (circulaire 2015-176) un rôle de « personne ressource ». Ainsi, plusieurs responsables ont témoigné assurer des séances de remédiation ciblées pour des élèves de classe ordinaire, à la demande de leurs enseignants et parfois en co-animation avec eux. Forme de reconnaissance de leur expertise, « cette inclusion inversée » devrait favoriser en retour l’accueil d’élèves de Segpa en classe ordinaire, encore trop timide par rapport aux préconisations de 2015.
Accompagner une réflexion d’équipe sur les appréciations portées sur les bulletins ou sur les évaluations nationales, organiser de la co-intervention, co-construire des parcours aménagés pour des élèves en menace de décrochage… « Nos missions s’élargissent alors que les décharges horaires et les indemnités prévues dans notre statut ne sont pas respectées dans 40% des cas (lire ci-contre) », regrette Jacques Rougnant, président de l’Association des responsables de Segpa de l’Enseignement catholique.
Derrière la question de la réussite des élèves comme des dispositifs Segpa conçus comme des pôles ressources se cache enfin la question de l’évaluation à laquelle Eirick Prairat a apporté un éclaire éthique et déontologique très apprécié interrogeant son rapport à la norme et son rôle en matière de construction de l’estime de soi et des autres. Des apports à la hauteur des enjeux posés aux responsables Segpa : « Ils se placent véritablement aujourd’hui comme une personne ressource pour leurs établissements avec la mission de participer à y construire une responsabilité en partage pour accompagner les élèves dont le parcours scolaire est plus difficile », a résumé Marie-Odile Plançon, responsable du réseau École inclusive pour le Sgec, qui coordonnait la formation avec Dominique Campana, de l’ECM.
Une enquête pour les Segpa
de l’Enseignement catholique
L’an dernier, l’Arsec a lancé une enquête pour dresser un état des lieux de la mise en œuvre du Statut de responsable Segpa dans l’Enseignement catholique, sensiblement différent de celui du public où cette fonction est assurée par un directeur adjoint.
Ce statut prévoit une décharge à mi-temps pour quatre classes de Segpa correspondant à une dotation de 129,5 heures qui doivent être fléchées sur la Segpa. De même, chaque dispositif (4 classes) donne lieu à une par une valorisation du forfait d’externat perçu par l’établissement pour les élèves de Segpa qui permet de financer des projets, de l’équipement et une gratification pour son responsable.
Ces montants sont conséquents, détaille Jacques Rougnant, son président : « A titre d’exemple, un responsable de Segpa en fin de carrière comme moi pour 4 classes segpa comptabilisant une cinquantaine d’élèves permet à l’établissement de percevoir une dotation supplémentaire de 44 000 euros. Or mon indemnité annuelle, charges comprises, coûte 35000 euros à mon établissement, laissant 10 000 euros à affecter prioritairement à la Segpa. »
Or l’enquête à laquelle 51 Segpa -sur les 96 que compte l’Enseignmenet catholique- établit que les conditions de mise en œuvre du statut ne sont pas respectées dans 40% des cas. Dans 27% des cas, la Segpa bénéficie d’un responsable identifié mais il ne perçoit ni la décharge ni la gratification requise. Dans 15% des cas, c’est le chef d’établissement qui gère lui-même la Segpa, une exception parfois justifiée (manque d’enseignants spécialisés sur le secteur, taille de la structure) mais qui ne doit pas être généralisée.
L’Arsec se donne donc pour objectif d’établir la situation dans la quarantaine de Segpa qui n’ont pas renseigner son enquête et continue à faire valoir auprès des chefs d’établissement la nécessité de veiller à une application loyale du statut, notament alors que les textes de 2015 ont renforcé les prérogatives et les missions des repsonsables Segpa.
Elle poursuit par ailleurs son effort de représentation au sein des groupes de travail du Sgec : pôle Ecole inclusive, pôle collège et comité technique de la formation.
Enfin , elle continue , via son blog de répondre au besoin d’échanges d’informations et de pratiques des professionnels de l’enseignement adapté.