Conseils de classe en visio

Tenir un conseil de classe par écrans interposés. Le lycée Jean-XXIII, aux Herbiers (85), l’a vécu pour ses classes de 1ère et Terminale. Des réunions marquées par une concentration accrue des participants, sans digressions chronophages.

François Husson

Le lycée Jean-XXIII, aux Herbiers (85), est l’un des rares établissements en France à
avoir été labellisé « Microsoft Showcase School », pour son engagement dans le
numérique, et « parce que nous utilisons les outils Microsoft non seulement entre
enseignants et élèves, mais aussi entre enseignants et personnels de l’établissement,
explique Michaël Loullier, directeur adjoint de l’établissement. Nous avons choisi
Microsoft plutôt que Google et de sa G Suite, pour des questions de préservation des
données personnelles ».
Pour cet établissement de près de 1 000 élèves familiarisé avec les outils numériques, la
mise en place forcée des conseils de classe en visioconférences a nécessité un temps
d’adaptation et de familiarisation de la part des équipes. « Nous avons dû expérimenter
pour la première fois les conseils de classes à distance et nous approprier l’outil
“visioconférence” Teams, commente Nathalie Bougro, responsable du niveau T le et
enseignante en espagnol. Nous avons d’abord fait un test en équipe de direction, puis avec
les enseignants avec près de soixante-dix personnes en même temps. »

 

Plus concentré sur l’élève

Les conseils de classe se sont tenus entre le 16 et le 20 mars derniers – la semaine de la fermeture nationale des établissements scolaires. Les évaluations ayant eu lieu avant la crise, leur contenu n’a dû être adapté. Restait un doute sur le recours au virtuel, mais les premiers retours ont confirmé la qualité et la richesse des échanges. « Nous sommes moins gênés par les conversations annexes qui avaient lieu en présentiel, note Magali Baudon, responsable des 1 res et enseignante de français. Tout le monde reste avant tout concentré sur l’élève. » Constat identique lors des conseils de classes des T les pendant lesquels « les caméras étaient coupées pour garder un meilleur flux, et aussi parce que certains enseignants ne sont pas à l’aise avec l’image, précise Nathalie Bougro.

Seul le profil de l’élève était partagé à l’écran. L’avantage, c’est que tout le monde regarde le même document ». Premier bilan des enseignants sur cette expérience inédite : plus de fatigue due à la concentration mais un gain de temps certain. Car même si les réunions virtuelles ont duré aussi longtemps qu’en présentiel, les professeurs n’ont pas eu à se rendre le soir au lycée. « Et pour les conseils de classe des 1 res , c’était plus rationnel et efficace, estime Magali Baudon. Il n’était plus nécessaire de faire entrer puis sortir des enseignants en fonction des spécialités étudiées par chaque élève. C’est un vrai avantage, au final. »

Pour les conseils du troisième trimestre, l’équipe sait que le problème de leurs contenus va se poser, la crise sanitaire ayant creusé les écarts et rendu difficile l’évaluation des élèves. Mais en attendant, l’outil virtuel a prouvé son efficacité. « On n’exclut pas d’y avoir recours après le confinement. On n’y a pas encore vraiment réfléchi, avance Michaël Loullier. Mais le côté humain manque. Et c’est avant tout notre cœur de métier. »

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