Webinaire

 

Compte rendu du Webinaire sur la continuité pédagogique du 24 mars

« La priorité c’est d’éviter la fracture du lien »

Aurélie Sobocinski

En quelques jours le changement est d’ampleur pour tous les acteurs de l’Ecole. Nouveaux outils, nouvelles manières de travailler, de soutenir les apprentissages, d’encourager, d’accompagner… comment construire la continuité pédagogique eu surtout « tenir le lien » avec les élèves, les familles, au sein des équipes, dans la durée ? C’est le thème d’un premier webinaire organisé par le département Education le 24 mars, toujours accessible en ligne. Au cœur de ce temps d’échanges : un retour sur l’expérience de l’Oise, premier cluster, suivi d’une présentation de la nouvelle plate-forme de ressources portée par l’AFADEC. Sans oublier la question spécifique des élèves à besoins éducatifs particuliers.

 

« Dans l’Oise, on vit déjà la 4e semaine de cette situation d’accompagnement inédite »

Frédérique Marguerin, adjointe au directeur diocésain de l’Oise, qui aussi chargée de mission pédagogique pour le 1er et 2nd degrés revient sur les différents défis rencontrés par les acteurs des établissements, semaine après semaine.

 

Semaine 1 : un partage massif d’outils.
Avec la nécessité de trouver des réponses immédiates, de se former en express au sein des équipes pour harmoniser les pratiques, beaucoup d’outils déjà utilisés au sein d’établissements ont été partagés.

 

Semaine 2 : des réajustements nécessaires.
Un gros travail de recueil de la parole des acteurs (parents, enseignants) sur le vécu de ce nouvel enseignement à distance a été initié pour aider les établissements à trouver un équilibre qui commençait déjà à s’effriter, face aux problèmes techniques, au manque de temps, au manque d’autonomie des élèves, à des contenus trop compliqués... « On était encore dans l’illusion qu’on allait faire la classe comme d’habitude. »

Trois constats :

  • La créativité des équipes pour apporter des réponses aux élèves et à leurs familles, qui n’empêche pas les plus fragiles déjà de « s’échapper »
  • L’obsolescence rapide dans ce contexte des informations, propositions et dispositifs pédagogiques
  • L’importance cruciale du maintien de liens fréquents voire quotidiens pour réussir cette continuité pédagogique.

 

Semaine 3 : l’heure des priorisations.
Globalement les familles s’installent dans un rythme. Pour certaines d’entre elles cependant, le lien avec l’établissement est complètement rompu : par essoufflement, décrochage des enfants, incompatibilité entre le mode de garde des enfants (nourrice, grands-parents) et le travail demandé...

Quatre clés d’action :

  • On ne submerge plus de nouveaux outils -on avance avec ceux choisis.
  • On encourage les équipes à viser l’essentiel dans leur programmation, à ajuster la quantité de travail, tout en restant ambitieux.
  • On invente pour rejoindre les plus fragiles, avec l’aide des enseignants spécialisés, des coordonnateurs d’Ulis dont le rôle de personnes ressources prend toute sa dimension. Ils peuvent appeler leurs collègues pour proposer leur aide sans se substituer à eux, via des petit temps supplémentaires auprès de tel ou tel élève, et des partages de conseils et de ressources.
  • On maintient le lien avec chacun

 

Semaine 4 : garder les enfants dans l’espace de la classe virtuelle.
Certains enfants angoissent, galèrent, en ont assez d’être seuls. La vie commence à être difficile.  Mais les enseignants font preuve de beaucoup d’idées pour aller rechercher chacun et garder à distance les enfants au sein de l’Ecole.

Il s’agit de :

  • Passer à une scénarisation des visioconférences avec les élèves, un exercice pas facile !
  • Doser le travail donné et faire avec: des rendez-vous réguliers d’une dizaine de minutes sont donnés par les enseignants -par téléphone ou en ligne- à leurs élèves, y compris les plus jeunes (temps de lecture partagé, de questions-réponses, d’échanges de nouvelles…)
  • Demander un ou deux retours par semaine aux élèves, et trouver des idées pour l’obtenir : une équipe anime par exemple des visios de vie de classe au moins une fois par semaine pour que les élèves parlent, partagent leurs inquiétudes, puissent avoir des échanges sur la méthodologie…
  • Accompagner au jour le jour : proposer des chaînes de solidarité (en ligne ou par téléphone) entre élèves, entre enseignants et élèves également, en particulier pour les plus en difficulté même si ce n’est pas l’un de ses professeurs directs. Du côté de la direction diocésaine, même souci d’un lien quotidien avec toutes les équipes -et en particulier pour celles en 1e ligne qui accueillent les enfants des soignants : envois de messages, appels, permanence et disponibilité complète pour répondre à toutes les questions…
  • Penser dès à présent l’après-confinement : quelles évaluations, quelle préparation des concours, quelle différenciation des savoirs quand arrivera la levée du confinement ?

 

 

 

 

 

 

 

D’autres points d’appui pour entrer dans « ce nouveau métier de la continuité pédagogique »

« Nous mobilisons actuellement les réseaux de formateurs pour repérer des ressources et des personnes à même d’accompagner des enseignants qui seraient en difficulté au niveau pédagogique. Le réseau des référents numériques a également été sollicité pour mettre son expertise au service des collègues qui en auraient besoin -localement c’est déjà le cas dans le Finistère (lien 1 en bas de page) ou en Mayenne (lien 2 en bas de page). Nous allons tâcher au maximum de répondre aux interrogations sur la plate-forme de l’AFADEC (lien vers la partie question/réponse de la plate-forme). L’association des psychologues de l’Enseignement catholique (ANPEC) propose aussi de mobiliser les professionnels de son réseau pour soutenir les équipes voire les familles et les élèves qui solliciteraient une aide. » Jérôme Brunet, adjoint au secrétaire général de l’Enseignement catholique.

 

 

 

Est-il possible d’aborder des notions nouvelles dans les apprentissages ?

« S’il n’y a pas de problèmes techniques majeurs, une modalité pour pouvoir avancer dans sa progression et de ne pas en rester aux révisions est celle de la classe inversée. Elle repose sur un premier temps de découverte de la notion par les élèves en autonomie à partir d’un support préparé au préalable par l’enseignant puis sur l’organisation d’ un temps de classe virtuelle idéalement en petits groupes -plutôt qu’en groupe classe- pour reprendre avec eux ce qu’ils ont découvert, le commenter, répondre aux questions et apporter des compléments. », Catherine Uhel, directrice de l’AFADEC.

 

 

Quelques ressources

 

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