L’École atteinte au coeur

L'École touchée au coeur

Le 13 octobre 2023

Aujourd’hui, un professeur de français a été assassiné au cœur même de l’école, là où il exerçait sa vocation et son métier d’enseignant.

Les mots nous manquent, car ce crime est proprement inqualifiable.

Nos pensées vont d’abord à la famille de Dominique Bernard et à ses proches. Elles vont aussi à ses élèves et à ses collègues et, au-delà, à l’ensemble de la communauté éducative du lycée Gambetta. Nous partageons leur douleur, qui appelle toute notre compassion et notre prière.

 

Deux blessés sont également à déplorer après ce drame terrible. Nous voulons aussi leur témoigner, ainsi qu’à leurs proches, notre profonde sympathie et notre proximité.

L’Enseignement catholique ressent une profonde communion, solidaire de tous ceux qui portent à l’éducation un attachement viscéral, à commencer par les enseignants.

C’est bien l’école qui est touchée au cœur, pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle représente. Nous devons plus encore la chérir et veiller sur elle comme un bien précieux. Nous devons montrer notre considération à ceux qui la font. Nous devons prendre soin les uns des autres. Car l’école est notre bien commun.

Nous voulons redire aux acteurs des communautés éducatives de l’Enseignement catholique que la mission qu’ils portent est essentielle, que l’Espérance ne déçoit pas et que la confiance en nous et entre nous est une arme de fraternité.

Ce que vous avez à cœur de mettre en œuvre l’emportera sur le mal.

Vous avez notre respect et notre admiration. Nous y joignons notre amitié fraternelle et notre prière.

Monseigneur Benoît Rivière,
Évêque d’Autun, Président du Conseil épiscopal pour l’Enseignement catholique

Philippe Delorme,
Secrétaire général de l’Enseignement catholique

 

 

Courrier de Gabriel ATTAL

Mesdames, Messieurs, chers membres de la communauté éducative,

 

Hier, 13 octobre 2023, en France, un professeur a été assassiné et trois autres membres de la communauté éducative ont été blessés à Arras.

Une nouvelle fois, et près de 3 ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, notre École est confrontée à un terrorisme barbare.

Je tiens tout d’abord, en votre nom à tous, à adresser toutes nos pensées et tout notre soutien aux familles et aux proches de vos collègues victimes de cet attentat, et à la communauté éducative de la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras. J’étais avec eux hier et ce matin. Je veux vous le dire, du plus profond de mon cœur et avec la conscience qu’aucun mot ne saurait traduire l’effroi qu’ils ont vécu hier : vos collègues enseignants, personnels de direction, personnels administratifs et techniques, ont fait preuve d’une résilience absolument exemplaire lors de cette attaque. Aujourd’hui encore, ils font preuve d’un courage et d’un engagement qui forcent l’admiration de tout le pays.

A travers eux, comme voici trois ans avec Samuel Paty, c’est l’École de la République qui est attaquée.

Attaquée, pour la mission qui est la sienne : permettre à chaque jeune de s’émanciper, par-delà les déterminismes, les obscurantismes.

Attaquée pour l’idéal porté par toutes les femmes et les hommes qui la font vivre : la formation de citoyens libres, égaux et unis par une destinée commune.

Attaquée parce que l’École n’est pas un service public comme un autre. C’est l’Institution qui permet à toutes les autres de tenir. Ce qui est visé, c’est tout à la fois l’École de la République, et la République par l’École.

En ce jour de deuil profond pour notre institution et pour la Nation, je veux donc partager avec vous ma conviction : l’École doit rester debout.

Face à l’innommable, notre force viendra de notre unité et de la fidélité aux valeurs qui fondent notre engagement au service de l’École, et de l’unité de la société, à commencer par les élèves et leurs familles, autour de notre École.

La Nation porte le deuil de cet assassinat, mais c’est sur vos épaules que pèse la responsabilité de continuer à faire vivre notre École. J’en suis conscient. De même que je suis conscient que les cours ne pourront redémarrer « comme d’habitude » lundi matin. Vous avez besoin de vous retrouver, d’échanger, de préparer au mieux le retour des élèves.

C’est pourquoi, après échange avec vos représentants hier soir, j’ai décidé qu’un temps banalisé sera prévu lundi matin dans tous les collèges et les lycées de France. Il permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre vous. A cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement.

J’ai conscience des complexités pratiques de cette décision pour de nombreuses familles. Avec la Présidente de l’association des régions de France, nous avons convenu que, pour les élèves qui dépendent absolument des services de transport scolaire et dont les familles ne pourraient s’organiser autrement pour les conduire par leurs propres moyens dans leur établissement à 10h, le service sera assuré à l’heure habituelle. Un accueil temporaire et minimal sera organisé pour leur permettre de patienter avant la reprise. Je fais confiance aux équipes de direction pour organiser cet accueil temporaire en lien avec les collectivités.

Je suis convaincu que les employeurs seront tolérants avec leurs salariés parents d’élèves contraints d’arriver un peu plus tard au travail. Car toute la Nation fait bloc derrière vous et est consciente du besoin qui est le vôtre de vous retrouver ensemble.

Afin que les professeurs des écoles puissent eux aussi avoir un temps d’échange durant la pause de la mi-journée, l’hommage se déroulera l’après-midi. A 14h, une minute de silence sera respectée dans chaque classe en mémoire des victimes des attentats commis contre notre École. En primaire, ce temps d’hommage et de recueillement pourra prendre d’autres formes, pour tenir compte de l’âge des élèves.

Cette minute s’inscrira dans un temps de recueillement et de réflexion avec les élèves, organisé à l’appréciation des équipes pédagogiques.

Nous ne pouvons nous voiler la face et nous devons être lucides sur les maux qui traversent notre société et notre École. Aussi, je demande que toute contestation de ce temps d’hommage soit systématiquement signalée, afin qu’elle puisse être sanctionnée le plus sévèrement possible.

Chers professeurs, chers personnels, notre École est en deuil, mais elle est debout, ancrée dans ses valeurs et fière de l’horizon qu’elle propose à chaque enfant de France.

Chaque jour, je mesure l’honneur qui est le mien d’être votre ministre, et surtout la responsabilité immense qui m’incombe : protéger notre École, chaque jour.

Vous pouvez compter sur moi.

Gabriel ATTAL
Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse

Message de Philippe Delorme,
secrétaire général de l'Enseignement catholique
aux communautés éducatives de l'Enseignement catholique concernant l'hommage du lundi 16 octobre

Le 14 octobre 2023

 

Vous le lirez, ci-dessous, par une lettre adressée ce jour à l’ensemble des établissements publics et privés associés à l’Etat par contrat, le ministre de l’Education nationale demande aux établissements  d’organiser, lundi 16 octobre 2023, un hommage à la mémoire de Dominique Bernard, professeur de français, assassiné, hier à Arras.

 

J’invite, tous les établissements de l’Enseignement catholique à s’associer à cet hommage afin de manifester notre solidarité avec la Nation.

 

Nous vous invitons donc à mettre en œuvre, dans toute la mesure du possible, les propositions du ministre :

 

  • Organiser, dans les établissements du second degré, un, temps banalisé en début de matinée de lundi afin de permettre aux enseignants et aux personnels de nos établissements un temps d’échange et de partage.
    Les cours reprendront à 10h00. L’accueil des élèves sera toutefois assuré dès l’ouverture des établissements pour tous les élèves qui n’auraient pu rester chez eux. Vous serez particulièrement attentifs à la sécurité des élèves et éviterez la formation de regroupements d’élèves sur la voie publique, aux abords de l’établissement.

 

  • À 14h00, nous nous associerons au temps d’hommage et de recueillement qui se déroulera, à ce moment, dans tous les établissements de France et comprendra une minute de silence.

 

Chaque chef d'établissement, en concertation avec l’équipe éducative de l’établissement, organisera ce temps d’hommage et de recueillement.

Parce que nous croyons que la prière pour la paix est la réponse des croyants à toute forme de violence, nous vous invitons à associer à cet hommage républicain un temps de prière.

Comme je l’ai écrit hier dans le communiqué diffusé quelques heures après cet acte inqualifiable, l’Enseignement catholique ressent une profonde communion, solidaire de tous ceux qui portent à l’éducation un attachement viscéral.

L’association de tous nos établissements à cet hommage sera un signe de cette communion.

Nous vous redisons notre admiration et vous assurons de notre amitié fraternelle et de notre prière.

Philippe Delorme

Secrétaire général de l'Enseignement Catholique

 

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