Transmettre, thème du congrès de l’Apel

L’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel) a tenu son 20ème congrès national, du 1er au 3 juin 2018 à Rennes. L'occasion pour 1200 congressistes de s'interroger sur la transmission, une problématique présentée dès le 29 mai, en avant-première avec les résultats d'un sondage exclusif sur la question.

Caroline Saliou, présidente de l'Apel nationale. © L.H.

« La transmission, un sujet banal ? », a lancé Caroline Saliou présidente de l’Apel (association des parents d’élèves de l’enseignement libre) nationale, en ouverture du petit-déjeuner de presse qui s’est tenu au Café des Editeurs, le 29 mai dernier à Paris. Et pourtant, « c’est la transmission qui anime toute une société – transmission des biens, des valeurs, voire de la foi, a-t-elle poursuivi. On peut transmettre avec des mots mais on peut aussi transmettre par l’exemple. Et le premier vecteur de transmission reste la famille, puis vient l’École, d’où l’importance du lien qui les relie. » C’est donc ce thème de la transmission qui a été choisi pour le 20è congrès de l’Apel, des 1er , 2 et 3 juin prochains à Rennes.

Pour nourrir la réflexion, les résultats d’une enquête réalisée pour l’Apel et La Croix par BVA en avril dernier, auprès d’un échantillon de parents d’enfants scolarisés dans le public et le privé au primaire et au secondaire, ont été présentés en avant-première. Premier constat : 94 % des parents prennent le temps de réfléchir aux valeurs qu’ils souhaitent inculquer à leurs enfants. Et pour évoquer les valeurs, ils s’appuient sur leur attitude au quotidien, leur expérience personnelle et leurs convictions. Deuxième constat : les parents souhaitent transmettre les valeurs qu’ils ont reçues qui sont principalement, l’autonomie (65 %) et la bienveillance (61 %). Et ils estiment que ces dernières s’opposent à celles de la société qui exalte le pouvoir (52 %) et la réussite (51 %). Enfin, selon eux, c’est la famille qui influence le plus les enfants (88 %) puis l’École (5 %) et les amis (2 %). Si presque tous s’accordent sur le fait que l’École doit transmettre des valeurs (90 %), seuls 62 % pensent qu’elle joue suffisamment ce rôle. Dernier constat qui révèle la défiance des parents vis-à-vis du numérique, quel que soit leur âge : les ¾ d’entre eux estiment qu’il complique la transmission des valeurs. Seulement 1/3 pense que la confrontation des jeunes avec ces nouveaux médias les oblige à réfléchir par eux-mêmes (34 %).

Au Programme du 20è congrès de l’Apel :

Trois grands thèmes seront abordés lors du congrès de l’Apel qui réunira ce week-end plus de 1000 parents, spécialistes, praticiens et témoins : Que transmettre et comment à l’heure de la révolution numérique ? ; Que choisit-on de transmettre pour faire grandir et que se transmet-on malgré nous ? ; Et si l’avenir de la transmission, c’était l’invention ?

Plus d'informations et le programme détaillé sur le site de l'Apel

Le sondage BVA pour l'Apel et La Croix, en intégralité

En résumé sur le site de l'Apel

 

 

 

Par Luc Holland
et Sylvie Horguelin

Témoignages

Lors du petit-déjeuner de presse de l’Apel du 29 mai dernier, Anton et Ludine, tous deux élèves en 1è au lycée Montalembert de Courbevoie (92) se sont exprimés sur le thème de la transmission, avec leur professeur de français Florence Guyon. Extraits.

© L.H.

Anton, élève en 1ère STMG :

« Pour moi la transmission se fait à 50/50 entre la famille et l’École. Aussi, pour éviter tout effet de brouillage, il est important qu’un lien fort existe entre les deux. Le respect appris par nos parents, par exemple, doit être identique à celui exigé par l’École. »

Ludine, élève en 1ère S :

« Il est essentiel que nous ayons face à nous des adultes qui soient des exemples. Les valeurs de tolérance, d’acceptation de la différence doivent s’incarner au quotidien. Il doit une avoir une cohérence entre les paroles et les actes. Dans mon lycée, les surveillants, les personnels de service, les enseignants nous transmettent ces valeurs aussi à travers leur comportement. »

Florence Guyon, professeur de lettres modernes et responsable du niveau 1è :

« Ce qui me préoccupe surtout, c’est la transmission des savoirs. Je ne suis pas très à l’aise car désormais, les élèves ont dans leur poche, avec leur portable, plus de savoirs que je n’en aurai jamais. Du coup, on peut se demander quoi leur transmettre et comment, même s’il nous faut, bien sûr, respecter les programmes. J’essaie pour ma part de les aider à devenir des adultes et à leur communiquer mon enthousiasme pour ma matière, la littérature. »

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