Publié le : 10 juin 2025

« Un cadre bienveillant favorisant l’intégration professionnelle »

Créée en 2015 par Yves de La Porte, l’entreprise adaptée Citad’Ailes embauche des personnes en situation de handicap dans le secteur de l’assistance aux entreprises, dans l’objectif qu’elles intègrent ensuite une entreprise classique, à l’image de Marin, jeune désormais salarié d’une bibliothèque. Son fondateur, nous présente la structure.

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Pourquoi avez-vous créé Citad’Ailes ?

Yves de La Porte : Depuis plusieurs années, l’IFP des Hauts-de-France s’intéresse aux travaux de chercheurs sur l’éducation inclusive. Mais bien que ces publications soulignent la nécessité d’une accessibilité universelle des apprentissages, elles donnent peu d’outils concrets pour la mettre en place. Depuis trois ans, pour répondre à ce besoin, nous avons mis en place des Campus d’été à Arras sur le sujet de l’accessibilité pédagogique : pendant trois jours, début juillet, des conférences et des ateliers abordent la question de la prise en compte des élèves dans leur diversité. Les apports des experts intervenus lors de ces sessions nous ont soutenus dans le projet de créer un DU sur la conception universelle des apprentissages (CUA) qui puissent apporter des outils concrets aux enseignants.

Quelles sont ses particularités ?

Yves de La Porte : En tant qu’entreprise adaptée, Citad’Ailes dépend du ministère du travail, contrairement aux Esat, qui dépendent du ministère de la Santé. Par rapport à ces dernières, nous touchons des personnes au handicap moins sévère, plus autonomes dans leur travail, mais qui rencontreraient néanmoins des difficultés dans le secteur ordinaire. Nous leur offrons un cadre bienveillant pour favoriser leur intégration professionnelle. Nous les accueillons temporairement, le temps qu’elles prennent confiance, et nous les laissons partir si un de nos clients souhaitent les embaucher. Depuis sa création, nous avons ainsi accueilli environ soixante-dix collaborateurs. Notre objectif est d’être un tremplin pour réintégrer une entreprise « classique ». Ce n’est pas évident d’un point de vue économique de former des personnes puis de les laisser partir une fois opérationnelles. Mais c’est l’objectif que je me suis fixé ! Par exemple, Marin, jeune ultra-sensible au bruit, a travaillé chez nous pendant deux ans en sortant de sa scolarité avant d’être embauché par une médiathèque. C’était son rêve !

Comment sont orientés les candidats vers votre structure ?

Yves de La Porte : La plupart parviennent à nous via France Travail, Cap Emploi, les Missions locales ou les MDPH. Nous recevons également des candidatures spontanées. Nous ne recrutons pas en permanence, mais seulement en fonction des missions qui nous sont confiées par nos clients. Or, celle-ci dépendent de l’activité économique : pendant le Covid et en 2023-2024, nous étions par exemple moins sollicités.

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En tant qu’entreprise adaptée, de quelles aides bénéficiez-vous ?

Yves de La Porte : Nous bénéficions d’aides au poste, pour compenser le besoin d’accompagnement et de formation en situation de travail des personnes en situation de handicap. En parallèle, nos clients voient leur contribution à l’Agefiph diminuée d’autant. En effet, les entreprises ont l’obligation légale de compter au moins 6 % de personnes en situation de handicap parmi leurs effectifs, à défaut de quoi une contribution à l’Agefiph s’applique.

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Yves de La Porte
Chef de l'entreprise Citad'Ailes

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