Mis à jour le : 16 juin 2025
« Un cadre bienveillant favorisant l’intégration professionnelle »
Créée en 2015 par Yves de La Porte, l’entreprise adaptée Citad’Ailes embauche des personnes en situation de handicap dans le secteur de l’assistance aux entreprises, dans l’objectif qu’elles intègrent ensuite une entreprise classique, à l’image de Marin, jeune désormais salarié d’une bibliothèque. Son fondateur, nous présente la structure.

Pourquoi avez-vous créé Citad’Ailes ?
Yves de La Porte : En 2013, j’ai quitté un emploi de directeur commercial dans des grands groupes avec la volonté de rendre mon travail utile sur le plan social, en rendant service à d’autres. J’avais pu observer des entreprises adaptées dans le cadre de mes fonctions et j’ai décidé de créer une structure qui facilite l’accès au travail aux personnes en situation de handicap. Le temps d’obtenir les agréments nécessaires à la création de la structure, Citad’Ailes est née en 2015, un nom faisant référence à la fois à la cité, à une construction solide, et aux ailes qui pour moi représentent l’Esprit Saint et l’envol vers un avenir meilleur. Son activité relève de l’assistance aux entreprises : nous numérisons des documents pour nos clients, traitons des données ou réalisons des vues 3D d’objets.
Quelles sont ses particularités ?
Yves de La Porte : En tant qu’entreprise adaptée, Citad’Ailes dépend du ministère du travail, contrairement aux Esat, qui dépendent du ministère de la Santé. Par rapport à ces dernières, nous touchons des personnes au handicap moins sévère, plus autonomes dans leur travail, mais qui rencontreraient néanmoins des difficultés dans le secteur ordinaire. Nous leur offrons un cadre bienveillant pour favoriser leur intégration professionnelle. Nous les accueillons temporairement, le temps qu’elles prennent confiance, et nous les laissons partir si un de nos clients souhaitent les embaucher. Depuis sa création, nous avons ainsi accueilli environ soixante-dix collaborateurs. Notre objectif est d’être un tremplin pour réintégrer une entreprise « classique ». Ce n’est pas évident d’un point de vue économique de former des personnes puis de les laisser partir une fois opérationnelles. Mais c’est l’objectif que je me suis fixé ! Par exemple, Marin, jeune ultra-sensible au bruit, a travaillé chez nous pendant deux ans en sortant de sa scolarité avant d’être embauché par une médiathèque. C’était son rêve !
Comment sont orientés les candidats vers votre structure ?
Yves de La Porte : La plupart parviennent à nous via France Travail, Cap Emploi, les Missions locales ou les MDPH. Nous recevons également des candidatures spontanées. Nous ne recrutons pas en permanence, mais seulement en fonction des missions qui nous sont confiées par nos clients. Or, celle-ci dépendent de l’activité économique : pendant le Covid et en 2023-2024, nous étions par exemple moins sollicités.
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En tant qu’entreprise adaptée, de quelles aides bénéficiez-vous ?
Yves de La Porte : Nous bénéficions d’aides au poste, pour compenser le besoin d’accompagnement et de formation en situation de travail des personnes en situation de handicap. En parallèle, nos clients voient leur contribution à l’Agefiph diminuée d’autant. En effet, les entreprises ont l’obligation légale de compter au moins 6 % de personnes en situation de handicap parmi leurs effectifs, à défaut de quoi une contribution à l’Agefiph s’applique.

Yves de La Porte
Chef de l'entreprise Citad'Ailes