Retour sur la visite du pape à Marseille

Le pape François était à à Marseille, les 22 et 23 septembre derniers, dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, accompagné par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et artisan de cette visite aux "périphéries de l'Europe" visant à dénoncer la tragédie migratoire. Un moment de célébration de la fraternité interculturelle auquel l'Enseignement catholique était très représenté.

 Après Lampedusa, Lesbos, Rabat, Jérusalem, Tirana… le pape était à Marseille les 22 et 23 septembre dernier, marquant une nouvelle étape dans l'espace méditerranéen, théâtre de la dramatique question migratoire dont il a fait la pierre angulaire de son pontificat.

Invité par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque du diocèse à venir clotûrer les Rencontres méditerranéennes, célébrant la fraternité inter-culturelle, le pape François, juste après un temps de prière avec le clergé à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde s'est rendu au mémorial dédié aux marins et aux migrants disparus en mer. « Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence », a-t-il déclaré après s'être recueilli devant le monument, dans un plaidoyer pour l’accueil et l’intégration des réfugiés et des migrants qu’il a qualifié de « devoir d’humanité et de civilisation ».

Un leitmotiv qu’il a repris durant le temps fort de la messe en public, qu’il a donné samedi au stade Vélodrome, devant 60 000 personnes, dont de nombreux acteurs de l’Enseignement catholique: aux côtés de la délégation française, dont Philippe Delorme et son équipe, figuraient des responsables de différents pays (Italie, Espagne, Turquie, Liban, Maroc), ainsi le secrétaire général du CEEC (Comité européen pour l’enseignement catholique).

La plupart avaient assisté, en matinée, à la clôture des Rencontres méditerranéennes, au Palais du Pharo. Parmi les six directeurs diocésains du sud-est invités, celui de Marseille, Jacques Leloup, a synthétisé pour l’assistance les fruits de leurs travaux sur l’éducation au dialogue.

Pour tous les membres de l’Enseignement catholique, qu’ils aient pu ou non faire le déplacement dans la cité phocéenne, ce moment de célébration de la fraternité interculturelle autour du pape François a été un temps fort de la rentrée que la flambée terroriste d’octobre rend plus précieux encore.

 

UN CRI D’ALARME : « LAUDATO DEUM »

Le 4 octobre dernier était publiée Laudato Deum, l’exhortation apostolique du pape François écrite huit ans après l’encyclique sur l’écologie intégrale Laudato si’. Adressé à « toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique », ce texte tire la sonnette d’alarme, fustige l’inaction des gouver-nements et préconise des limites tech-nologiques. Le Saint-Père appelle à un « changement culturel » des pratiques et à une transition énergétique « vers des formes d’énergies renouvelables bien gérées » (lire aussi le ciné spi d'ECA 417)

À retrouver sur : vatican.va

 

LE GROUPE HOSPITALITÉ TÉMOIGNE

Soixante-dix jeunes de toutes confessions et pays, représentant la Méditerranée dans sa diversité, ont participé à l’Assemblée des évêques et des jeunes des Rencontres méditérranéennes, du 17 au 24 septembre derniers. Parmi eux, les re-présentants du groupe Hospitalité, une initiative marseillaise inter-établissements (catholique, juif, musulman et public) – dont le collège Chevreul-Champavier (cf. ECA 415, p. 30-31), qui a tenu un stand au Village du festival devant la cathédrale de La Major et témoigné de son expérience du dialogue interreligieux.

 

LA MÉDITERRANÉE, ARCHE DE PAIX

« Pour une théologie depuis la Méditerranée » : c’est le titre d’un manifeste signé lors des Rencontres méditerranéennes par dix-sept institutions théologiques, dont l’Institut Catholique de la Médi-terranée. Ces structures s’engagent à « aider la Méditerranée à se redécouvrir comme un pont, une mer de métissage et à se construire comme une arche de paix. Nous sommes appelés à imaginer une façon nouvelle de penser le monde, un nouveau paradigme. Ce paradigme, nous voulons le fonder sur le fait que Dieu est dialogue et le dialogue est le lieu de Dieu. […] Puisse la Méditerranée redevenir matrice d’espérance : matrice et promesse d’une fraternité possible ».

À retrouver sur : icm.catholique.fr

Paroles du  Lycée polyvalent Don Bosco – Marseille

Raphael Janiec, responsable de la pastorale, a emmené une délégation d’une soixantaine de membres de la communauté éducative et recueilli leurs impressions

Daniel : Quel cadeau avons-nous partagé samedi, rassemblés autour du pape François, dans cet espace symbole du Vélodrome de Marseille ! Une vraie profondeur spirituelle émergeait avec ces jeunes qui s’interrogent et approfondissent leur questionnement sans rien lâcher, des jeunes qui aiment la vie comme le pape nous invite à le vivre dans son homélie :
« Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie. » Le pape François se faisait proche de nous, avec ses paroles qui parlent au cœur. Nous étions les témoins de sa force intérieure et de sa détermination que rien ne semble pouvoir atteindre.
Quel bonheur d’être là ensemble, en communion et nous aussi pleins de gratitude !

Claire : La messe du pape au stade Vélodrome a été, pour moi, un moment très fort de partage avec la communauté chrétienne. J’ai été émue par cet incroyable moment de communion avec les 60 000 pèlerins rassemblés, mais aussi par l’ambiance de fête, et par le recueillement qui m’a saisi au plus profond de mon être.
La jeunesse venue de Marseille, et de toute la France, m’a impressionnée par son enthousiasme, sa joie et sa foi. Je suis fière d’elle.

Isabelle : C'était très émouvant d'entendre les paroles d'apaisement du saint Père lors de son homélie, avec sa voix douce dans cette belle langue italienne. Beaucoup de joie surtout dans ce stade avec une forte impression de fraternité surtout dans ces moments tendus que nous vivons aussi bien au national qu'à l'international. Il nous a rendu un bel hommage en venant sur notre sol, nous les Marseillais qui avons une si mauvaise réputation.

Marie-Laure et Clara : Ce samedi 23 septembre nous avons eu la chance de vivre ma fille et moi-même un moment inoubliable dans notre vie.
Fières de porter les couleurs de Don Bosco, nous avons vécu ce moment de partage, de prières et de joie, on s’est laissé porter par la magie de ce sentiment fort, une légèreté, un bien être, entouré de personnes qui avaient le sourire qui portaient sur eux ce sentiment de bien-être, comme dirait Raf, de PAIX, oui nous étions tous en communion, c’était magique de vivre cela.
Merci

Aubin : C'était un magnifique moment de communion. Je suis heureux d'avoir pu y participer.
Quelle ferveur ! Je me demande comment peut-on faire pour la faire perdurer ?

Nicolas : J’ai assisté à la messe papale dans une tribune un peu à l’écart avec un petit groupe de détenu(es), des aumôniers catholiques et des membres de l’administration pénitentiaire dont certains étaient venus bénévolement sur leur temps libre pour pouvoir assurer la sécurité.
Nous sommes restés presque quatre heures assis sans pouvoir bouger sur les gradins du stade mais nous n’avons pas vu le temps passer. Pendant la messe règne une paix indicible et l’émotion nous gagne tous. Les détenu(es) sont heureux d’être là sans aucun signe extérieur stigmatisant qui puisse laisser deviner aux autres qu’ils vivent pour un temps relativement à part de notre société.

Jérémy : Une journée historique qui restera gravée dans nos mémoires. Nous avons vécu un grand moment de partage et d'union. Cette messe a laissé beaucoup de joie et d'espoir dans nos cœurs. Merci au pape François.

Thibaut : J’ai décidé d’aller voir le pape au stade Vélodrome car en tant que catholique ceci est un événement incroyable, cela faisait 500 ans qu’un pape n’était plus venu à Marseille. (…) Le but est de faire le bien pour nous même et le bien pour les autres. La paix doit régner sur le monde c’est à nous de le changer pour que notre avenir soit celui que l’on rêve à jamais.
Grâce à mon mental, grâce au souvenir de mon grand-père qui est ce qui compte le plus pour moi, j’ai pu me sortir de difficultés, me remettre à flots.
Le pape m’a permis de renforcer les liens avec ma famille, avec ma foi.

Lina : Je suis venu voir le pape car il dit des choses très touchantes et réalistes. Ce qui a été plus compliqué dans ma vie, c’est de faire confiance aux autres. Le harcèlement est quelque chose que je ne supporte pas : anéantir une personne alors qu’on peut tous s’entraider, s’unir pour mieux réussir. La rencontre du pape était une réflexion, de l’intelligence.

Zoé : C’était un moment magnifique et historique. C’était beau de voir autant de croyants et de non croyants réunis pour un seul moment magique comme ça. Ma mère a trouvé ça magnifique pourtant elle n’est pas croyante et elle a apprécié et adoré partager ça.

 

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