Renasup 2020 : vers le statut « établissement d’enseignement supérieur »

Depuis janvier 2015 un grand projet de développement stratégiques baptisé "Renasup 2020" et élaboré par huit groupes de travail est sur les rails

Par Aurélie Sobocinski

Le groupe Relations internationales de RenaSup 2020 en plein atelier.
Le groupe Relations internationales de RenaSup 2020 en plein atelier. © DR

« Notre ambition est de faire de nos groupes scolaires proposant des sections post-bac de véritables établissements d’enseignement supérieur (EESP), explique Yves Ruellan, président de RenaSup. Il s’agit d’une grande rupture car aujourd’hui, au sein de Renasup, moins d’une dizaine d’établissements disposent de ce statut administratif, sans parler de l’immobilier, des équipes de professeurs dédiées, et de la vie étudiante qui va avec. » Présenté fin 2015 devant la Commission permanente puis l’assemblée des directeurs diocésains et le Cnec, le projet RenaSup 2020 qui vise à structurer un enseignement supérieur catholique « adapté, solide et en développement dans le paysage de l’enseignement supérieur de demain», est officiellement entré le 25 janvier dernier, dans sa phase d’opérationnalisation.

À l’occasion de cette journée, qui a réuni quarante-cinq participants au Sgec à Paris (chefs d’établissement, directeurs de pôles d’enseignement supérieur, chefs de travaux, directeurs diocésains et représentants syndicaux…), sept groupes de travail ont été constitués, animés chacun par un pilote. Parmi les thèmes de réflexion conçus de façon « large et transversale », le développement des partenariats, la communication, le numérique, l’innovation pédagogique, les liens avec l’environnement économique, la vie étudiante, l’accompagnement des équipes, et la mise en place d’une charte qualité. « L’objectif est de laisser aux groupes une grande autonomie organisationnelle afin que chacun devienne acteur à part entière de la réflexion et de faire émerger d’ici à la fin du mois de juin des recommandations qui seront reprises sous la forme d’une annexe au projet RenaSup 2020 ainsi que des premières actions facilement réalisables », précise Jean-Marc Petit, délégué général de Renasup, qui voit dans ces allers-retours féconds entre territoires et niveau national, la clé des transformations à venir.

Le projet Renasup 2020

Renasup s’est doté de 9 enjeux prioritaires, chacun disposant d’un plan d’action. Ces enjeux ont l’objectif de faire évoluer l’enseignement supérieur en fonction du contexte économique et sociale de la France, de l’Europe et du monde.

  1. Faire de nos établissements de véritables pôles d’enseignement supérieur.
  2. Etre connu, reconnu, visible, crédible en interne et en externe.
  3. Etre présent sur la totalité du segment bac-3/bac+3.
  4. Acteurs pertinents du monde économique, d’un bassin d’emploi.
  5. Des parcours d’excellence adaptés à chaque type d’étudiants.
  6. Former des jeunes engagés dans leur établissement, dans la vie sociale et s’ils le souhaitent dans l’Eglise
  7. Etre à la hauteur des défis pédagogiques
  8. S’ouvrir à l’international.
  9. Faire réseaux entre établissements, RenaSup territoriaux, RenaSup national.

 

Bientôt une charte qualité

 

Parmi les objectifs prioritaires de RenaSup : créer une charte qualité, d’ici la fin de l’année 2016. « Il ne s’agira pas d’une évaluation abrupte mais au contraire d’un engagement commun sur un certain nombre d’axes identifiés comme représentant la qualité dans un enseignement supérieur », déclare Jean-Marc Petit. « La mise en place de cette charte permettrait de mieux identifier l’appartenance à RenaSup », souligne Yves Ruellan, son président. Elle serait fondée sur un acte individuel d’adhésion de chacun des 525 établissements qui constituent le réseau aujourd’hui. « Pour tous, ce serait aussi la possibilité de mettre en avant une démarche à laquelle les jeunes et les familles peuvent être sensibles », ajoute-t-il.

Rapport Lerminiaux et RenaSup 2020 : « des enjeux communs »

 

« Il y a de fortes concordances entre le rapport Lerminiaux et nos chantiers RenaSup 2020 », déclare Yves Ruellan. Remis le 13 novembre dernier à la ministre de l’Enseignement supérieur et publié fin décembre, le document comprend onze recommandations « pour améliorer la poursuite d’études des bacheliers professionnels ». Parmi elles, ne figure pas finalement l’idée, un temps évoquée, de la création d’une nouvelle filière en alternance dans le supérieur pour les bacheliers professionnels. En revanche, le rapport prône des idées fortes, également défendues par Renasup, telles que la mixité des publics accueillis en formation initiale et en alternance. Il encourage aussi le développement d’une modularisation de tous les diplômes professionnels – en particulier le BTS, chaque module de formation pouvant être certifié par le RNCP (1) et donc être qualifiant. Enfin il préconise l’intégration des universités et des établissements d’enseignement supérieur dans le système de formation professionnelle, ce qui justifie, selon le président de Renasup, « l’insistance vis-à-vis des établissements du réseau à se structurer administrativement en établissement d’enseignement supérieur (EESP) et à passer des convention avec l’université pour devenir de véritables partenaires dans la création des nouveaux parcours de licence pro en 3 ans ».

(1). Répertoire national des certifications professionnelles.

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