Mis à jour le : 4 décembre 2024 / Publié le : 3 décembre 2024

Programmes d’éducation sexuelle

Cliquez sur le visuel pour prendre connaissance du communiqué de presse commun Sgec-Apel du 29 novembre 2024.

L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evras) dans les écoles, collèges et lycées n’en finit pas faire des remous. Obligatoire à l’école depuis plus de vingt ans, elle fait pour la première fois l’objet d’un programme. Annoncé depuis un an, il doit  être présenté le 12 décembre au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), instance consultative, en vue d'une publication pour janvier.

Alors que, de part et d’autre, des prises de position extrêmes s’affrontent sur ce sujet, il divise également le monde politique puisque le projet de progamme, porté par la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet a fait l’objet de réserves de la part d’Alexandre Portier, ministre délégué en charge de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, lors des questions au gouvernement au Sénat, le 27 novembre.

L’Enseignement catholique souhaite également que le projet de programme soit profondément remanié : la prise en compte du degré de maturité des élèves dans une progression annualisée ainsi que certains choix idéologiques dont celui d’inclure la théorie du genre l’interrogent particulièrement.

Dans un communiqué de presse du 29 novembre, le secrétariat général de l’Enseignement catholique et l’Association de parents d’élèves ont fait publiquement part de leurs inquiétudes. Tour d'horizon des réactions médiatiques

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Éducation à la sexualité : les « sérieuses réserves » de l’enseignement catholique

La Croix – Paula Pinto Gomes
Le 1er décembre 2024

Pour l’enseignement catholique, il faut que le programme prenne mieux en compte «la singularité des enfants» et reconnaisse «la responsabilité première des parents sur ces sujets».

«Je regrette qu’en France, on ne puisse pas avoir un débat apaisé sur ces questions sans être immédiatement qualifié de réactionnaire si on n’est pas d’accord avec la pensée unique, insiste auprès de La Croix Philippe Delorme, le secrétaire général. Je le redis, je suis disponible pour un vrai dialogue et pour qu’on puisse trouver le moyen d’établir un document consensuel, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.»

L’enseignement catholique, qui avait déjà fait part de ses réserves en mars dernier, lors de la présentation du programme, demande aujourd’hui à la ministre «d’ouvrir la discussion» et de «retarder» la publication de ce programme, censé s’appliquer à la rentrée 2025.

« Attention aux détails » : dans le privé, l’éducation à la sexualité fait débat entre les parents

 

Le Parisien – Juliette Pousson
le 2 décembre 2024

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), défendu par la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet, sera-t-il officialisé comme prévu en décembre ? Ou sera-t-il « profondément remanié », comme le souhaitent l’Enseignement catholique, qui scolarise près de 20 % des élèves du premier et second degrés, et l’association de parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel) ?

Leur offensive commune, annoncée vendredi 29 novembre, n’avait ce week-end pas encore fait grand bruit chez les parents d’enfants scolarisés dans les établissements catholiques privés. La plupart des personnes interrogées semblaient découvrir le sujet de l’Evars. Pour les autres, les avis restent relativement variés, malgré quelques points de crispation.

Le projet de programme doit être  «profondément remanié», selon l’enseignement catholique

Le Monde avec AFP – Par Sophie LAUBIE
le 29 novembre 2024

L’enseignement catholique a demandé, vendredi 27 novembre, que le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, censé être prochainement officialisé, mais qui suscite de vives critiques de milieux conservateurs, soit « profondément remanié ».

« Nous partageons les ambitions de la démarche notamment sur le respect du corps, de l’intimité, de l’indispensable éducation au consentement et de la promotion de l’égalité entre filles et garçons. Cependant la lecture du document nous amène à formuler de sérieuses réserves », ont communiqué le secrétariat général de l’enseignement catholique, qui scolarise près de 20 % des élèves du premier et second degrés, et l’APEL (Association de parents d’élèves de l’enseignement libre) dans un communiqué commun.

Certains points
peuvent heurter l'action éducative des familles

Sur France Inter JOURNAL 18H00 Par Corinne Audouin
Le 29/11/2024

Pour Philippe Delorme Secrétaire Général de l’Enseignement catholique, le programme ne doit pas se substituer à l’éducation des parents : « Les familles doivent être les premiers éducateurs de leurs enfants et certains points de ce programme peuvent heurter l’action éducative des familles.

De plus, même le terme « identité de genre » ne figure pas dans le programme, il est imprégné du postulat qu’on naît avec un sexe masculin ou féminin mais qu’on devient fille ou garçon, « un postulat de départ qui nous heurte fondamentalement et qui je trouve ne respecte pas l’enfant. »

Une question chaude

Sur France Culture
Dans l’émission Être et Savoir, de Louise Tourret
Le 29/11/2024

 « Respect du corps, intimité, lutte contre les abus et les discriminations, tout cela nous convient parfaitement ! » a assuré Philippe Delorme dans cette émission d’analyse, de rétrospective et de débats. Pour autant, l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle ne peut pas « être un cours comme un autre ». Pour lui un programme annualisé n’aide pas au travail « délicat de de trouver du commun sur ce domaine qui relève de l’intime et implique de respecter le rythme de chaque enfant » et requiert une « grande marge de liberté pédagogique ». Enfin, « certains choix idéologiques qui ne font pas consensus, posent problème » a-t-il maintenu, évoquant la théorie du genre.

Pourquoi le programme est-il critiqué par les milieux conservateurs ?

Sur France Bleu Par Flavien Groyer avec AFP
Le 29/11/2024

Le programme d’éducation à la vie affective et sexuelle est mis en cause par des élus et organisations conservatrices. Trois ex-ministres, Nicole Belloubet, Aurore Bergé et Frédéric Valletoux défendent au contraire un texte « pragmatique et concret » qui n’a rien de la « théorie du genre ». L’article distingue bien les « milieux conservateurs s'insurgent contre "toute trace de wokisme" » et les réserves émises par l’Enseignement catholique qui « partage les ambitions du programme », mais « formule de sérieuses réserves, souhaitant un "texte consensuel", veillant à "une meilleure prise en compte de la singularité des enfants", et à "la reconnaissance de la responsabilité première des parents sur ces sujets".

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