Pisa: de mal en pis

Les résultats de Pisa 2022, l’enquête internationale sur le niveau scolaire des élèves de 15 ans, sont à la baisse dans la plupart des pays et les perturbations liées au Covid n’expliquent pas tout. La France enregistre de mauvais scores en maths et en compréhension de texte qui s’inscrivent dans une tendance structurelle à la baisse.

Pandémie oblige, les résultats de Pisa sont en berne, dans leur globalité (-15 points en moyenne). Cette tendance baissière est plus marquée en France où les résultats des élèves en maths et en lecture affichent respectivement -21 et -19 points tandis que ceux en sciences restent stables. L’effet Covid y aggrave donc une tendance structurelle de fond qui touche particulièrement les maths, thème majeur de cette édition.

À la 26e place, la France se maintient juste au-dessus de la moyenne des 37 pays de l’OCDE mais en deçà de celle de ses voisins européens, sans que l’écart avec ces derniers ne soit très significatif. Ses résultats baissent même un peu moins qu’en Allemagne, en Norvège ou en Finlande, en chute libre.

En revanche, l’écart se creuse avec les pays d’Asie, en tête du tableau, et dont les élèves affichent deux années scolaires d’avance sur les élèves français – au lieu d’une seule il y a quatre ans.

L’indice d’efficacité, qui se calcule à partir du ratio entre les meilleurs élèves et les moins bons, se dégrade aussi dans tous les pays, mais de manière assez critique en France pour les mathématiques (-14% contre -9% dans l’UE).
Tous résultats confondus, seuls deux élèves français par classe dépassent le stade avancé quand, à l’extrême, trois élèves français sur 10 n’atteignent pas le seuil minimal de performance, un résultat particulièrement préoccupant.

Concernant l’enseignement privé français, l’organisation internationale remarque que ses élèves ont de meilleurs résultats en mathématiques mais que cet avantage disparaît lorsque l’on prend en compte la variable socio-économique. L’écart de performance entre les élèves des catégories socio-professionnelles favorisées et défavorisées, s’il ne s’accroît plus depuis 2012, reste parmi les plus importants, seuls six pays dont la Suisse et la Belgique affichant des décalages supérieurs.

A noter que cette édition de Pisa illustre aussi une dégradation du climat scolaire partout, la moitié des élèves français se plaignant du chahut en cours. De même les chiffres confirment la crise des vocations enseignantes, 67% des élèves étant scolarisés dans un établissement souffrant d’un manque d’enseignants, contre 17 % en 2018. Si ces difficultés de recrutement touchent de nombreux pays, cette augmentation est la plus forte en France.

 

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