Philippe Delorme au Sénat

À la suite du battage médiatique généré par le rapport Vannier, publié début avril 2024, le président de la commission Culture du Sénat, le sénateur Laurent Lafon (Val-de-Marne), a proposé d’auditionner le secrétaire général de l’Enseignement catholique.

Le 15 mai dernier, Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique, a été auditionné au Sénat. Si cela arrive très régulièrement, l’exercice a pris une forme inédite, puisque l’audition s’est tenue en commission plénière, avec retransmission en direct sur Internet.

C’est le président de sa commission Culture, le sénateur Laurent Lafon, qui a introduit l’échange en rappelant son contexte : « Récemment, l’enseignement privé sous contrat, dont la loi Debré organise l’association à l’État depuis 65 ans, est sous le feu des critiques. En cause : son insuffisante mixité sociale et scolaire et des modalités de financement jugées inadaptées à la situation de grande souffrance de l’école publique. »

Face au risque de voir se ranimer la guerre scolaire, Philippe Delorme a pu exercer une sorte de droit de réponse au rapport Vannier. Une opportunité d'autant mieux venue que le 13 juin prochain, une nouvelle proposition de loi sur la mixité sociale et scolaire sera examinée. « Les urgences éducatives de notre société invitent à travailler ensemble, à faire cause commune et à se faire confiance », a-t-il déclaré en préambule, regrettant une « défiance injuste » alors que l’Enseignement catholique coopère à un commun éducatif. Notamment via le protocole mixité signé il y a un an avec le ministère de l’Éducation nationale, dont Philippe Delorme a pu détailler l’état d’avancement.

Ni mimétisme, ni assimilation

Autre idée force : « Ce n’est pas la liberté du choix de l’enseignement qui crée la ségrégation scolaire. Au contraire, c’est l’absence de choix qui génère de l’entre-soi. »
Il y a Paris, certes. Mais il y a aussi des départements où privé et public ont des IPS équivalents. C’est le cas en Bretagne, bien sûr, mais aussi dans le Doubs, le Cantal ou l’Aveyron. Dans ces territoires, un maillage scolaire équilibré, l’équité en matière d’aides sociales, des partenariats pensés au service du bien commun permettent des propositions éducatives diversifiées : « Et ce pluralisme répond à un besoin scolaire, une attente des familles. L’Enseignement catholique n’existe donc pas par défaut, par le seul effet de l’évitement, mais bien pour offrir une proposition éducative différente. »

C’est pourquoi Philippe Delorme refuse la voie du mimétisme et de de l’assimilation. Il défend en revanche une liberté responsable qui n’exclut pas le contrôle. Il plaide enfin pour la révolution copernicienne de l’autonomie, pour le privé comme pour le public. Celle qui fait confiance aux initiatives des établissements et des territoires.

C’est d’ailleurs maintenant aux acteurs de terrain de prolonger ce dialogue constructif : ceux d’entre eux qui reconnaîtront, dans la séquence disponible ci-contre, l’intervention de leur sénateur, sont invités à prendre contact avec lui pour prolonger la discussion, ou simplement remercier ceux qui ont affiché leur soutien.

Philippe Delorme et Yann Diraison, avec le sénateur Laurent Lafon.

« Les urgences éducatives de notre société invitent à travailler ensemble, à faire cause commune et à se faire confiance. »

« Ce n’est pas la liberté du choix de l’enseignement qui créée la ségrégation scolaire. Au contraire, c’est l’absence de choix qui génère de l’entre soi. »

« Le pluralisme répond à un besoin scolaire, une attente des familles. L’Enseignement catholique n’existe donc pas par défaut, par le seul effet de l’évitement, mais bien pour offrir une proposition éducative différente. »

Philippe Delorme

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