Mis à jour le : 20 décembre 2022 / Publié le : 11 novembre 2022

Perspectives prospectives

Dans un contexte de crise, l’attention aux plus fragiles, la créativité pour inventer de nouvelles voies de développement et le dialogue sont plus que jamais requis.
Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique et Pierre Marsollier, délégué général aux relations politique, ont donc conclu, le 24 novembre, les trois journées d’échanges et de rencontres aux Salon des maires 2022 en évoquant l’accélération de la démarche prospective à travers laquelle l’Enseignement catholique de demain est en train de se dessiner.

Cette forme de démocratie participative, qui a vu des élèves proposer de nouveaux modes de gouvernance, des enseignants imaginer d’autres solidarités, des chefs d’établissements réfléchir aux moyens de libérer l’audace pédagogique va encore gagner en envergure. « Le processus a déjà donné lieu à bien des émerveillements. Il a démontré l’unité de l’Enseignement catholique en même temps qu’il a permis de célébrer sa riche diversité, reflet de celle des territoires », s’enthousiasme Phlippe Delorme.

A  l’ébullition du « co » va succéder la complexité du « EXP » a détaillé Pierre Marsollier : « Nous nous préparons à vivre une sorte de formation à la méthodologie du changement : Il s’agit  d’EXPlorer, d’EXPérimenter et d’EXPertiser, c’est-à-dire de partager un retour d’expérience en s’appuyant sur une cinquantaine de projets recélant un fort potentiel de changement. » Pour une aventure passionnante, et pleine d’espérance !

Quel impact de la crise économiques sur nos établissements scolaires ?

Interview d’Hervé de Kerdrel, président de la Fédération nationale des Ogec.

« La crise actuelle va éprouver la capacité de dialogue et d’écoute entre collectivités et ogec », prévient Hervé de Kerdrel, président de la Fédération nationale des Ogec qui gèrent les finances des établissements de l’Enseignement catholique. Il a profité de son passage sur le plateau de la Webradio de l’Enseignement catholique pour « en appeler formellement à la responsabilité des collectivités territoriales », afin d’obtenir, au vu des circonstances exceptionnelles, que « les forfaits de l’Enseignement catholique soient révisés avant l’échéance contractuelle de fin 2023 à début 2024 ».

« L’exercice en cours s’annonce particulièrement délicat » estime Hervé de Kerdrel, qui a commencé par brosser un paysage économique morose : Confrontés à une inflation inédite depuis 1985, les établissements subissent d’abord une hausse des coûts significative concernant les salaires des personnels Ogec (+ 5,5% depuis début 2022, en ligne avec la hausse du Smic) qui représentent la moitié de leur budget. Les tarifs de leurs prestataires -notamment de restauration, avec une hausse des denrées alimentaires de 10 à 40%- ont aussi augmenté. Surtout, le prix de l’énergie se retrouve multiplié par 3, 4 voire 5 lorsque leurs contrats sont indexés sur le marché ou en phase de renouvellement. Et l’analyste financier de formation d’expliquer : « Face à la hausse significative des dépenses, les recettes sont restées stables, les forfaits versés par les collectivités territoriales et censés couvrir leurs frais de fonctionnement n’ont pas été réajustés, de même que les contributions familiales, arrêtées très en amont de la rentrée, et dont l’Enseignement catholique entend limiter la hausse au maximum pour ne pas compromettre sa volonté d’ouverture sociale. » D’où son appel lancé à la puissance publique, d’autant plus que « malgré des efforts de rigueur en matière de calcul des forfaits, une quote part significative des établissements restent sous-dotés ».

Compétition WorldSkills des Métiers

Vincent Simon, représentant de Worldskills France
Benjamin Coelho Gaspar - Champion - pôle industrie - Électronique
Aurélien Hareau - Champion - pôle industrie - mécatronique.
Lucas Si Larbi - Champion - pôle industrie - robotique mobile

Les WorldSkills sont la plus grande compétition mondiale de métiers. Né après guerre en Espagne, ce concours propose à des jeunes de moins de 25 ans, de filières pro, technique ou en école d’ingénieur, de rivaliser d’excellence, dans 65 métiers du BTP, de l’automobile, de l’industrie, de l’alimentation de la communication et du végétal.

Le défi, préparé – au mental comme au physique- sur trois années par la cinquantaine de jeunes intégré à l’équipe nationale au fil d’un processus de sélection régional : Réaliser un chef d’œuvre en trois jours lors d’une finale internationale. « C’est un marathon avec des pleurs et de la sueur mais on abat un travail colossal… comme concevoir une carte électronique d’ampli, un robot, un mobile autonome. Quand on est passionné, curieux dans son domaine, c’est un régal ! » lancent en cœur Aurélien, Lucas et Benjamin, champions de France en mécatronique, robotique et électronique. Ces géo-trouve-tout viennent de concourir à l’international, dans une trentaine de pays en fonction de leur discipline et intéressent les recruteurs ! Leur motivation et leur détermination force l’admiration « et prouve bien qu’il faut écouter les aspirations des jeunes et leur donner l’opportunité, sans apriori sur les voies techniques et professionnelles. »

Pour l’heure, l’enseignement catholique ne peut compter que sur sa solidarité interne pour absorber les surcoûts énergétiques puisqu’il est exclu des dispositifs de bouclier tarifaire -réservé aux particulier- et Adapt -qui ne concerne que les entreprises connaissant des hausses supérieures à 350%. De même pour la hausse du prix des repas qu’il ne peut répercuter telle quelle aux familles, préférant rechercher avec ses prestataires des alternatives telles que la révision des menus -limités à quatre composantes-, la lutte contre le gaspillage ou le recours aux circuits courts…

« Dans ce contexte difficile, le maître mot doit être l’anticipation. Elle doit concerner les difficultés de trésorerie à moyen terme… mais aussi de comptes d’exploitation qui vont être impactés par des difficultés plus structurelles telles que la crise démographique ainsi que les évolutions réglementaires (Elan, Egalim) qui renchérissent nos coûts d’exploitation, le tout dans un contexte d’inflationniste qui va perdurer », avertit Hervé de Kerdrel. Il indique au passage que les budgets de rénovation énergétique, « conséquents et pris majoritairement sur fonds propres  vont être impactés, ce qui retardera la mise en conformité avec les nouvelles normes environnementales.»

Le président de la Fédération nationale des ogec invite néanmoins à voir, au-delà de ces conséquences négatives, la crise comme une opportunité de catalyser la créativité, l’énergie et l’engagement des acteurs de l’Enseignement catholique, déjà mobilisés autour de la démarche prospective, rendue d’autant plus incontournable !

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