Ouest-France : Philippe Delorme répond sur l’actu

Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra… Le secrétaire de l’Enseignement catholique sort du silence

Philippe Delorme, le secrétaire général de l’Enseignement catholique, s’est refusé à entretenir la polémique Stan qui a tenu le haut de l’affiche médiatique en début d’année. Dans une interview accordée, mardi 27 février au quotidien régional Ouest-France, il sort de sa réserve pour regretter les caricatures et généralisations abusives auxquelles cet épisode a donné lieu. Il en a profité pour demander, pour les équipes pédagogiques, davantage de confiance et de stabilité. Et un projet plus positif pour les élèves.

 

Mise en perspective de l'interview donnée à Ouest-France :

« L’Enseignement catholique a été caricaturé. On s’est servi de quelques dysfonctionnements pour généraliser (…) Nos communautés éducatives ont été blessées. » C’est avec sobriété et en pensant à l’ensemble de l’Enseignement catholique que Philippe Delorme, son secrétaire général, a enfin commenté, dans les colonnes de Ouest-France, le 27 février dernier, la polémique qui a visé l’établissement Stanislas à Paris en ce début d’année. « Si la région parisienne compte, il est vrai, quelques bahuts huppés, les réalités ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre », a-t-il d’emblée tenu à rectifier.

Sur l’affaire en elle-même, il a précisé que « dès septembre, un travail a été engagé entre Stanislas et le rectorat de Paris, pour prendre en compte quatorze recommandations qui figurent dans le rapport académique ».

Concernant la question des remplacements de courtes durées, l’autre volet de la polémique, il explique la bonne performance de l’Enseignement catholique par « une souplesse due à l’autonomie des chefs d’établissement et à un état d’esprit de service des personnels », un effet boosté cette année par le dispositif Pacte qui a rencontré un grand succès auprès de ses professeurs.

Sortir des caricatures

Mais, au-delà des débats stériles, il a voulu s’inscrire en faux contre l’élitisme associé aux établissements catholiques dont beaucoup, notamment dans l’Ouest de la France, ont une réelle mixité sociale : « On nous fait passer pour des très riches. Or, nos moyens financiers sont faibles. On nous dit financé aux trois quarts par la puissance publique, mais un élève du privé coûte deux fois moins cher au contribuable qu’un enfant du public. »
Sur l’avancement de la mise en œuvre du protocole mixité signé en mai dernier avec le ministère, Philippe Delorme a pu faire valoir que la base de données visant à rendre accessible au grand public la « vérité des prix » et la composition sociale de chaque établissement serait opérationnelle à la rentrée prochaine. La réflexion autour de la généralisation de la modulation des contributions familiales en fonction des revenus des foyers est aussi engagée. « À vrai dire, c’est plutôt du côté du gouvernement, avec plusieurs changements de ministres de l’Éducation depuis juillet, que ça n’avance pas beaucoup. »

« On nous fait passer pour des très riches. Or, nos moyens financiers sont faibles. On nous dit financé aux trois-quarts par la puissance publique, mais un élève du privé coûte deux fois moins cher au contribuable qu’un enfant du public. »

Réforme du collège

Concernant les fameux groupes de niveaux, dispositifs phare de la réforme du collège annoncée par Gabriel Attal, Philippe Delorme préfère qu’ils répondent à une logique de groupe de besoin et soient mis en œuvre avec souplesse : « Il faut laisser de l’autonomie aux chefs d’établissement pour organiser ces groupes comme ils l’entendent, en fonction de la réalité de leur collège. (…) Le risque, sinon, c’est la création de classes de niveau. Il faut un projet qui fasse progresser tous les élèves, sans les enfermer dans leur échec. »
Philippe Delorme remarque d’ailleurs que les déclarations récentes de Nicole Belloubet, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, semblent entériner le fait qu’il ne sera pas possible de déployer ces groupes partout sur le même modèle. Ce d’autant plus que les moyens qui permettront de les déployer, dans le privé comme dans le public, ne sont pas encore stabilisés…

 

De la confiance et de l’espérance

Interrogé sur les politiques éducatives actuelles, Philippe Delorme a souhaité, pour les équipes pédagogiques, davantage de confiance et de stabilité. Après une réforme du lycée « inaboutie » et la « révolution copernicienne » annoncée par le Président il y a deux ans, il a déclaré avoir « aujourd’hui, la sensation qu’on revient en arrière. (…) On nous parle de choc des savoirs, de réarmement civique… N’a-t-on pas quelque chose de plus positif à proposer aux élèves, un projet porté par l’espérance ? ».

Partagez cet article

>