Mis à jour le : 25 mars 2019 / Publié le : 26 février 2019

Médias : des élèves vigilants

Les « digital natives » qui suivent l’actualité ont tout compris. Plus ils avancent en âge, plus ils multiplient les sources d’information et se montrent vigilants. Un esprit critique qui leur est transmis au fil de l’eau par l’école alors même que l‘éducation aux médias peine à se généraliser.

Mireille Broussous

Has been la télévision ? Loin de là. Pour 90 % des jeunes qui suivent l’actualité, elle constitue la première source d’information ! C’est ce que révèle le second volet de l’enquête* du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire), réalisée en 2018, sur l’école et la citoyenneté auprès de 16 000 élèves de 3ème et de terminale. Autre surprise, les jeunes ne boudent pas la presse. « L’usage des journaux en ligne, classiques ou pure players, connaît une forte progression entre la 3ème et la terminale. Ainsi, 66 % des lycéens  s’informent grâce aux journaux en ligne contre 43 % des collégiens. Les marques leur inspirent confiance», affirme Nathalie Mons, présidente du Cnesco.

Globalement, les résultats de l’enquête sont plutôt rassurants. 50 % des élèves de 3ème et 68 % de ceux de terminale affirment s’intéresser à l’actualité. Et même s’ils consultent largement les réseaux sociaux – 73 % des collégiens et 84 % des lycéens les utilisent pour s’informer - ils s’en défient. « Seuls environ un quart d’entre eux font confiance aux réseaux sociaux (27 % en 3ème, 24 % en terminale) » indique l’enquête. « Au regard des comparaisons internationales, les jeunes français se méfient davantage des réseaux sociaux que les élèves des autres pays. Cela tient au développement de l’esprit critique tout au long de la scolarité et à l’enseignement de la philosophie en terminale. L’éducation à la française pousse à cette forme de réflexion», assure Nathalie Mons. Encore faut-il relativiser. Les disparités en fonction de l’origine sociale sont importantes. 67 % des élèves favorisés s’informent de l’actualité mais seulement 46 % des élèves défavorisés. Par ailleurs, les élèves défavorisés font davantage confiance aux réseaux sociaux et moins aux médias traditionnels...

 

L’enquête du Cnesco s’est aussi penchée sur l’éducation aux médias au programme depuis 2005. Seuls 52 % des élèves de 3ème déclarent que le sujet des médias a été abordé en cours d’enseignement moral et civique (durant les 4 années de collège) et 57 % des élèves de terminale (durant les 3 années de lycée). « Il y a une floraison d’expériences mais pas partout. L’éducation aux médias n’est pas généralisée », regrette Nathalie Mons.

Par ailleurs, le learning by doing - en vogue dans les pays anglo-saxons où la réalisation de journaux par les élèves leur permet de comprendre comment s’élabore l’information et les contraintes que rencontrent les journalistes – ne se développe pas en France. En effet, seuls 13 % des élèves de 3ème disent avoir participé au cours de leurs années de collège à l’élaboration d’un journal. Quant aux débats sur les médias, ils restent marginaux. « Il existe donc une marge de manœuvre importante », insiste Nathalie Mons énumérant les préconisations du Cnesco : il faudrait généraliser l’éducation aux médias, la renforcer dans les établissements qui accueillent des élèves défavorisés, développer les activités de production de médias, et… former les enseignants.

Le zoom du Cnesco. 21 février 2019. Education aux médias et à l’actualité : comment les élèves s’informent-ils ?

Le résumé

La note, en intégralité au format PDF

 

 

Vive les médias lycéens!

« L’information sans frontières ? » C'est la thématique du dossier pédagogique mis en ligne sur le site du Clemi pour accompagner les enseignants dans l’exploration du thème de cette 30e édition de la semaine de la presse à l'école  qui s'est achevée le 23 mars et à laquelle 4 millions d'élèves ont participé

L’Observatoire des pratiques de la presse lycéenne, qui représente 26 organisations du monde éducatif et de la presse soutenant les médias lycéens (dont le Secrétariat général de l'Enseignement catholique), s’associe à l’événement en diffusant trois affiches qui déconstruisent les préjugés sur la presse lycéenne.

À l’idée reçue selon laquelle un média lycéen est « un repaire de glandeurs », l’Observatoire répond par des chiffres tirés de son enquête sur le droit de publication des lycéens réalisée en 2018 : « La présence d’un journal dans le lycée a un impact positif sur la vie de l’établissement pour 47 % des répondants de l’enquête. »

 

Affiches et enquête
sont à retrouver
sur :
obs-presse-lyceenne.org

 

Pour toutes les infos
sur la Semaine de la presse :
www.clemi.fr

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