Les classes prépa à la peine

Les CPGE se retrouvent questionnées par une baisse d’effectifs depuis quatre ans et par l’émergence de cycles pluridisciplinaires de l’enseignement supérieur. Des éléments qui annoncent une prochaine rentrée difficile pour elles.

Depuis quatre ans, les CPGE économiques et, dans une moindre mesure, les CPGE scientifiques marquent le pas avec une érosion globale des leurs effectifs de 5% sur les quatre dernières années. Une situation qui pourrait occasionner des fermetures à la rentrée prochaine. Une mission de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, conduite par Frédéric Forest et Marie-Odile Bouquet, doit d’ailleurs dresser un bilan du secteur, pour chaque filière.

Dans un contexte de baisse de la démographie étudiante (-20 000 bacheliers par an sur 600 000) et de diminution de la proportion de bacheliers ayant suivi un enseignement mathématiques au lycée, suite à la réforme Blanquer ( 56% des bacheliers contre 85% ), les CPGE ont tout intérêt à se réformer. Ce qui représente un défi ardu comme l’a montré, en ce début d’année 2023, la tentative interrompue d’élargir le vivier des CPGE économiques, en réduisant le tronc commun en mathématiques, au profit de modules de spécialisation plus diversifiés.

Pourtant, l’évolution semble indispensable, la baisse d’attractivité de ces filières étant plus structurelle que conjoncturelle, comme l’explique Jean-Marc Petit, délégué général de RenaSup, qui analyse : « Leur niveau d’exigence élevé et leur académisme attire de moins en moins les jeunes. De plus, elles subissent la concurrence de formations en trois ans alignées sur le référentiel LMD, comme les BUT ou les bachelors qui connaissent un essor phénoménal. Par ailleurs, les grandes écoles elles-mêmes diversifient leurs voies de recrutement, après le bac au sein de prépa intégrées ou en 2e cycle. »

D’autre part, les universités proposent toujours davantage de cursus sélectifs (masters ou bi-licence). Une circulaire au BO du 26 janvier 2023 cadre d’ailleurs la mise en place de cycles pluridisciplinaires de l’enseignement supérieur. Sur trois ans, ces CPES répartissent les enseignements entre un lycée -public ou privé-, généralement doté de classes préparatoires et une université ou une école délivrant un diplôme de licence ou conférant le grade de licence. Ils visent à optimiser les chances d’accéder aux masters les plus sélectifs… et peuvent permettre d’intégrer certaines grandes écoles en M1. Leur maquette, exigeante en termes de volume horaire, rappelle le rythme prépa mais tend à initier les étudiants aux méthodes de travail et à la recherche universitaires. Ils proposent un accompagnement renforcé des jeunes et affichent une forte ambition de méritocratie avec un objectif de 40% de boursiers accueillis. Déjà un CPES a été ouvert à Stanislas à Cannes en partenariat avec un lycée public et l’université Nice-Côte d’Azur.

 

Le réseau sup de l'Enseignement catholique se mobilise

RenaSup organise une journée de rencontre pour les Chefs d’établissement et des Adjoints responsables de CPGE le mardi 27 juin prochain autour des stratégies de promotion des CPGE de l’Enseignement catholique.

Parmi les invités, Bruno Magluilo, inspecteur honoraire et spécialiste du paysage post-bac, auteur de « Les grandes écoles : une fabrique des élites, mode d’emploi pour y accéder », Editions FABERT et interviewé dans les pages réflexion de l'ECA 414.

 

 

Consulter la circulaire qui cadre les cycles pluridisciplinaires de l'enseignement supérieur

 

 

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