L’Enseignement catholique répond au rapport Vannier

Mardi 2 avril, la commission éducation de l’Assemblée nationale a rendu les conclusions d’une mission menée par les députés Paul Vannier (LFI-Nupes, Val-d’Oise) et Christopher Weissberg (Renaissance), sur le financement public des établissements scolaires privés. Un rapport parlementaire à charge, qui « fait passer des dérives marginales pour un système de fraude généralisée » s’est insurgé le Sgec dans une note répondant aux accusations portées par le rapport. Mis en cause pour son modèle économique, désigné comme cause de la ségrégation sociale des centres-villes gentrifiés, accusé de trop user des marges de liberté que lui octroie la loi Debré… l’enseignement catholique souhaite dénoncer « les fantasmes autour prétendues opacités de financement, alors que beaucoup de ses établissements scolaires sont très fragiles » et qu’une élève coûte deux fois moins au contribuable dans le privé que dans le public…
Le rapport confond « l’association au service public de l’éducation » prévue par la loi Debré, avec la proposition d’ « un contrat d’objectifs et de moyens contraignant » qui annihilerait l’autonomie et la liberté des établissements privés pour les faire entrer dans un moule unique calqué sur l’organisation du public ? Une évolution qui va d’ailleurs à l’encontre de la révolution copernicienne par laquelle le président Macron souhaite redonner des marges de manœuvre à l’échelon local…
« Pour y voir clair, il faut que nous consolidions [les données sur l’argent public destiné à l’enseignement privé sous contrat] », a commenté la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet qui demande aussi des efforts de mixité à l’enseignement catholique.
L’Apel a quant à elle dénoncé, par voie de communiqué « les inexactitudes, les amalgames et les outrances » du rapport qui remet en cause la liberté de choix des familles.

  • Le rapport Vannier / Weissberg, ici

 

  • Replay de la séance parlementaire du mardi 2 avril,ici

 

  • Communiqué de presse Sgec, ici

 

  • Note du Sgec sur le Rapport Vannier, ici

 

  • Communiqué de l'Apel, ici

Éducation : qui veut la peau de l’enseignement privé ?

« C’est un rapport à charge. Nous sommes dans le règne du soupçon et de la calomnie. L’objectif final de monsieur Vannier est bien la suppression de l’enseignement privé sous contrat. »

« (L’abrogation de la loi Falloux) est une obsession de Jean-Luc Mélenchon » qui va « appauvrir les établissements et donc augmenter la contribution des familles et exclure encore davantage les plus modestes, ce qui va à l’encontre du but recherché par monsieur Vannier ».

« On nous traite ni plus ni moins de truands. C’est le scandale de ce rapport : il généralise quelques faits de dysfonctionnements, tempête Philippe Delorme. Il est vrai qu’il y a un manque de contrôle de la part de l’autorité publique, mais cela n’est pas de notre fait. Nous sommes tout à fait disposés à ces contrôles, nous les réclamons même. Cela permettra d’avoir la réalité des chiffres et de constater que nos établissements, loin de rouler sur l’or, sont dans la majorité en situation de fragilité. » 

« L’ augmentation de l’indice de positionnement social moyen (IPS) dans les établissements privés, s’explique d’une part par la crise économique et les difficultés financières des familles et, d’autre part, par la gentrification de la population dans les grands centres urbains dont les prix de l’immobilier ont flambé ». (…)« Jamais un chef d’établissement ne va refuser un élève parce qu’il est issu d’un milieu social défavorisé ou parce qu’il est boursier. La difficulté aujourd’hui pour nous, c’est que ces familles ne se présentent pas à nous. »

Philippe Delorme, sec. Gal de l'Ens. catholique

École privée : pourquoi le rapport soi-disant choc tape souvent à côté

L’opinion – Par Marie-Amélie Lombard-Latune
Publiée le 2 avril 2024

Cette sélection n’est effectivement « pas caractéristique de l’ensemble des établissements privés », reconnaît le rapport. Elle est en revanche pratiquée par quelques grands lycées publics «élitistes », tels Henri IV, Louis-le-Grand à Paris, ce qu’omettent de développer les parlementaires.

« Je ne détecte pas, du côté de l’exécutif, d’offensive concertée contre le privé », déclare pour sa part Philippe Delorme, cependant « choqué par la tonalité générale du rapport. Rien sur la qualité de notre travail, aucune reconnaissance. C’est comme si rien ne marchait, que nous n'étions qu’une bande de truands qui nous en mettions plein les poches ! »

Philippe Delorme

Comment mieux encadrer l’école privée ?

France Culture - Le temps du débat
Le 4 avril 2024

 « A partir du moment où vous mettez en place un système de quotas, c’est selon moi une atteinte à la liberté des familles.
Ce rapport donne l’impression que les établissements privés cacheraient quelque chose, or il n’y a pas d’opacité chez nous. Une fois par an, au conseil d’administration, sont invités les élus locaux pour la présentation des comptes, et pour les établissements qui reçoivent le plus de subventions il y a un commissaire aux comptes qui valide les comptes. Le manque de contrôle existe mais il ne vient pas de nous et je suis pour la transparence et pour le contrôle. Nous sommes financés à 75% par des fonds publics mais je rappelle qu’il y a aussi une réalité que l’on met peu en avant, à savoir qu’il faut trouver les 25% restant…»

Philippe Delorme

Privé-public : la nouvelle guerre scolaire ?

Les années 80, des millions de personnes dans la rue pour défendre l’école privée, attaquée par François Mitterrand et son ministre de l’époque, Alain Savary… Une “guerre scolaire”, gagnée à l’époque par le privé, mais 40 ans plus tard, ce conflit historique est-il en train d’être réactivé ?

École privée : un rapport étrille son financement

Philippe Delorme dénonce l'utilisation par Paul Vannier d'exemples pour créer une suspicion généralisée sur l'ensemble des établissements privés. Pour lui, le député souhaite simplement l'abolissement de la loi Debré lorsqu'il évoque le contrat d'objectif. Car "si l'enseignement privé fait la même chose que le public il n'a plus de raison d'exister".

"Les établissements d'enseignement catholique sont plutôt pauvres puisque environ 30% d'entre eux ont une capacité de financement inférieure à 5%."

L’enseignement catholique se défend face aux critiques sur sa "prétendue opacité", la mixité sociale et ses financements

AEF - Par ERWIN CANARD 
Publiée le 27/03/2024 à 17h51

"Alors que la Fondation Saint Matthieu est parfois montrée du doigt, elle donne 6 M€ par an aux écoles catholiques, ce qui est très peu relativement"

"On insinue - et c’est odieux - que les chefs d’établissement, notamment à Paris, feraient le choix de refuser les dossiers d’élèves de milieux défavorisés: c’est faux. Il y a d'ailleurs des endroits où, même avec la gratuité accordée aux boursiers, ces familles ne viennent pas. Il y a une autocensure".

"Le financement de l'enseignement privé sous-contrat n'est pas opaque. Il est transparent et on ne cache pas des donateurs milliardaires qui nous financeraient de façon occulte, loin de là !"

 

"Je regrette que tous nos établissements ne soient pas contrôlés financièrement chaque année", ceux-ci publiant "un bilan comptable très précis, c'est assez simple de vérifier sans y passer des heures…"

 

 

Les 10 points clés du rapport qui
met sous pression l'école privée

Les Echos – Le 2 avril 2024
Par Marie-Christine Corbier -

L'essentiel des 55 propositions des députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg
(Renaissance) porte sur le renforcement du contrôle de l'argent public versé aux
établissements privés.

 

Entre le public et le privé, la guerre scolaire aura-t-elle lieu?

Challenges, le 3 avril 22024
Par Alice Mérieux -

Face à la vindicte qui monte, le privé réagit. Il travaille sur une contribution différenciée des familles selon leur revenu. « Elle sera établie dans la moitié de nos écoles d’ici trois ans », promet Philippe Delorme.

 

Critiques contre les écoles privées :
«Le règne de la caricature et de l’excès»

Libération - 27 mars 2024
Par Elsa Maudet 

«Le protocole d’accord mixité prévoit que les établissements catholiques modulant les contributions des familles en fonction des revenus  augmentent de 50 % minimum le nombre d’établissements, le secrétaire général parle désormais de «généraliser» ce principe – sans toutefois pouvoir l’imposer aux quelque 7 000 établissements de son réseau – et envisage «peut-être d’aller plus loin en imaginant un tarif spécial pour les élèves boursiers».

Philippe Delorme,
Sec. Gal de l'Ens. Catholique

 

" On va vers quelque chose de très grave", certains cherchent à diviser les jeunes, à fomenter "une guerre entre jeunes, c'est extrêmement dangereux pour l'avenir de la société."

 

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