Le Synadic met l’écologie intégrale au cœur du monde d’après

Le Synadic a tenu sa journée annuelle, le 27 janvier dernier, en semi-distanciel. Il l'a placée sous le signe de Laudato Si.

Aurélie Sobocinski

Psacal Balmand, à la tribune du Synadic / A. S

« Préserver l’humain au cœur de notre activité et tenir cet horizon dans nos actions malgré la tempête. » Pour sa rencontre annuelle à distance -comme l’exigeaient les circonstances sanitaires- le 27 janvier dernier, l’organisation professionnelle des chefs d’établissement du Synadic a fait face avec souffle. Après avoir abordé les dossiers d’actualité -de la prospective et d’« une nouvelle ère économique à construire pour l’Enseignement catholique », de l’évaluation des établissements, du travail pour aboutir à une convention collective unifiée en 2002 sans oublier celui des nombreux défis pédagogiques à relever liés à la crise sanitaire- avec la participation du Secrétaire général de l’Enseignement catholique, le Synadic a mis au cœur des partages et réflexions de la journée la question de l’écologie intégrale. Comment agir pour que le monde d’après soit un réel saut qualitatif ?

« Dans l’étymologie du terme éduquer, il y a la notion de « conduire hors de ». Notre mission est d’être des novateurs, des précurseurs dans cette nécessaire transition écologique, a insisté Franck Levasseur, chef d’établissement au Havre. En nous ayant fait expérimenter la décélération, l’incertitude généralisée et une interdépendance extraordinaire, la crise actuelle doit nous conduire à repenser ensemble le rapport à soi, à autrui, à la nature et à Dieu et à refonder notre politique éducative pour l’avenir. » Plus encore que « l’altruisme » proposé comme clé de relecture des pratiques, le père Raphaël Buyse, invité à témoigner, a souhaité parler de « charité », comme « la capacité à porter en soi la vie des autres, à risquer sa vie pour que d’autres vivent », « sans laquelle on ne peut faire grandir une société ».

Un moteur vertueux pour s’engager dans « le processus de conversion au service d’une culture de l’alliance et du soin », dont les encycliques Laudato si et Fratelli Tutti montrent un chemin, a mis en lumière Pascal Balmand, chef de projet « transition écologique et écologie intégrale » à la CEF convié aussi à cette journée. «A la fois ambitieux et directement accessible », cet horizon ne se satisfait pas de bons sentiments : sa construction suppose le travail et l’entretien permanents d’une bienveillance, d’un dialogue et d’une fraternité dans tous les détails du quotidien. « Appelés à devenir ces jardiniers de la maison commune, notre responsabilité n’est pas d’éduquer à, mais d’éduquer dans l’esprit d’une écologie intégrale », a conclu Pascal Balmand. Un tout autre registre et une toute autre manière de vivre l’Ecole, que l’équipe de Bertrand Van Nedervelde, président du Synadic, compte bien continuer à explorer.

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