Innovation pédagogique : premiers financements

Le 17 mars dernier, la journée portes ouvertes du CNR Éducation se tenait au ministère de l’Éducation nationale, qui présentait une sélection de seize projets parmi les centaines déjà finalisés, financés par le Fonds d’innovation pédagogique lancé dans le cadre de la démarche « Notre école, faisons-la ensemble ». Les établissements catholiques ont bien entendu eux aussi vocation à profiter de ces dotations de moyens à destination du mieux-être des élèves.

François Husson

Impulsé par le président de la République en septembre dernier, Le Conseil national de la Refondation (CNR), décliné dans la dynamique « Notre école, faisons-la ensemble », a invité tous les établissements à faire émerger des initiatives pédagogiques en concertation avec les acteurs locaux.

Les projets doivent être en lien avec la réduction des inégalités, le bien-être des élèves et avec l’excellence d’un enseignement.

Validées par des commissions académiques ad hoc, ces initiatives font l’objet de financements émanant du Fonds d’innovation pédagogique, doté de 500 millions d’euros prévus pour cinq ans, dont 150 millions d’euros en cette première année.

Quelques mois après son lancement, ce sont plus de 300 projets en cours de finalisation qui ont déjà été validés au niveau national…

Le 17 mars dernier, au Lab 110 du ministère de l’Éducation nationale, une journée portes ouvertes présentait une sélection de 16 projets parmi les 300 projets déjà validés, émanant de 9 écoles, 4 collèges et 3 lycées de 15 académies. Les porteurs de projet ont échangé avec leurs pairs et la presse pour faire connaître leurs initiatives (cf. encadré).

Édouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire en a profité pour remercier « l’engagement et l’humanité des équipes », dont la qualité des projets assurera l’épanouissement et la réussite des élèves. Il a synthétisé la démarche « Notre école, faisons-la ensemble » comme une démarche non verticalisée, où les initiatives remontent du terrain par ses acteurs qui en connaissent l’identité et les besoins.

Le Ministère prévoit de diffuser ces initiatives en ligne, pour mieux les partager dans une démarche d’enrichissement mutuel.


Échantillon de seize projets innovants

Le 17 mars dernier, seize projets provenant de quinze académies et financés par le Fonds d’innovation pédagogique étaient présentés en kiosques par des initiateurs enthousiastes qui en expliquaient les principes. Des concertations qui réunissaient les équipes éducatives et encadrantes, mais aussi collectivités, associations et entreprises locales.

Quelques exemples :

  • Au Thuit-de-l’Oison (27), l’école Georges-Charpak a pu acheter du mobilier pour rendre ses classes flexibles. La possibilité de circuler librement et de travailler en autonomie ou en petits groupes a amélioré les apprentissages et le climat scolaire.

 

  • En Corse, le collège Campo-Vallone intègre une formation artistique complète, et dans un travail multidisciplinaire, s’emploie à casser les codes genrés pour améliorer l’égalité filles garçons.

 

  • Avec sa Bac Box, le lycée des métiers Arthur-Rimbaud de Garges-lès-Gonesse (95) soigne l’orientation professionnelle de ses bacheliers, via un forum des métiers, en partenariat avec des entreprises, dont Louis Vuitton, et l’enregistrement des podcasts sur la voie pro.

 

  • Mieux lire et plus vite, c’est l’objectif qu’a fixé pour ses élèves le collège Denfert-Rochereau, à Auxerre (89). En demi-groupe, les enfants consacrent la moitié d’une heure fléchée vers un atelier lecture à lire à haute voix, aidé par leur enseignant, pour améliorer leur fluence.

 

  • Collège Guy-Môquet, à Villejuif (94), un projet transversal entre EPS et maths amène des 6es à danser pour identifier les angles que font leurs membres et les cercles de leurs déplacements tout en étant sensibles à l’occupation de l’espace. Résultat : des notions mieux comprises en géométrie et plus de confiance en soi dans son corps

 

  • Le groupe scolaire Jean-Wagner, à Mulhouse (68) travaillent en concertation élargie (psychologues, médecins, PMI et enseignants) pour dépister et accompagner les élèves à besoins orthophonistes en co-construisant des outils pédagogiques adaptés.

 

  • Le logiciel Ridisi est un traitement de texte dédié à l’apprentissage de la lecture, développé par trois enseignants de l’école Suzanne-Lacor, à Saint-Jacques-de-la-Lande (35). À partir d’une phrase unique, l’enseignant peut faire varier les indications de lecture pour chaque élève selon son niveau : pictos indiquant les sons placés au-dessus des lettres et modifiables, couleur dissociée selon lettrage, lettres écartées pour les dyslexiques, pictos différents pour les allophones, tout a été pensé pour un apprentissage différencié.

 

  • En Dordogne, c’est tout un territoire qui a mutualisé ses diagnostics et besoins pour déposer des demandes individuelles de moyens cohérentes… parmi les treize écoles qui se sont regroupées, l’école Jeanne-d’Arc, à Argentat, est intégrée à la démarche.

L’Enseignement catholique
trop peu représenté

Sur les 4 000 projets d’innovation pédagogique proposés aux académies pour obtenir des moyens, seul un nombre infime émane d’établissements catholiques sous contrat ! Une situation regrettée par Philippe Delorme lors de l’assemblée des directeurs diocésains du 13 mars dernier, à Montrouge (92), et son adjoint Yann Diraison. Ce dernier a rappelé sa note du 18 novembre dernier invitant les établissements à faire émerger toutes les initiatives favorisant la réussite scolaire et à remonter toutes les difficultés pouvant se poser à l’inscription d’établissements de l’enseignement catholique dans le dispositif. Jeudi 30 mars à 17 h, un webinaire intitulé « Appel à projets – Notre école, faisons-la ensemble » fournit aux établissements des conseils pour candidater, toute inscription dans le dispositif commençant par une prise de contact avec la direction diocésaine.

Il est à noter que dans certaines académies la phase de diagnostic et d’inventaire des besoins a été mutualisée pour donner lieu à des demandes individuelles de moyens cohérentes… parmi les treize écoles qui se sont regroupées, l’école Jeanne-d’Arc, à Argentat (19), est intégrée à la démarche.

 

 

 

Le CNR-Éducation en chiffres au 13 mars 2023

15 693 intentions de concertation

2 669 projets déposés dont 600 projets inter établissement

4 092 942 € alloués
par les commissions académiques
aux 480 projets validés

153 775 élèves concernés

Projets validés par type d’établissement:

École 55% ; collège 30%, lycée général et techno : 3% : lycée polyvalent : 4,8% ; lycée pro : 5,7%

Projets validés par profil d’établissement:

REP : 13,4% ; REP+ 6% ; hors éducation prioritaire 80,7%

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