Grenelle de l’éducation

Cette concertation de trois mois vise à mettre les enseignants « au centre de la société » et doit déboucher sur une revalorisation salariale.

Aurélie Sobocinski

Annoncé en août dernier, le « Grenelle de l’éducation » a été officiellement lancé par ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer le 22 octobre dernier au Césé (conseil économique social et environnemental) à Paris pour mettre davantage les enseignants « au centre de la société », au lendemain des funérailles nationales de l’enseignant Samuel Paty.

Censée durer trois mois, cette concertation doit notamment déboucher sur une revalorisation « durable et évolutive » des salaires mais aussi sur des mesures de protection supplémentaires. Elle s’articule autour de « plusieurs mots-clés », a précisé le ministre : « la reconnaissance financière, des conditions de travail et du statut ; la coopération c’est-à-dire le travail en équipe ; la modernisation et la protection des personnels ». « Sur cette question des ressources humaines, nous voulons engager une dynamique systémique », a souligné Jean-Michel Blanquer.

Depuis septembre dernier, la question de la revalorisation est inscrite à l’agenda social de la Rue de Grenelle et travaillé avec les organisations syndicales dans le cadre d’une quinzaine de groupes thématiques. Celle-ci a fait l’objet de premières propositions salariales du ministère dans le cadre du projet de loi de finances 2021 avec l’annonce d’une enveloppe de 400M€ qui inclurait notamment une prime d’attractivité pour les enseignants en début de carrière (du public et du privé) dont les modalités d’attribution restent à préciser ainsi qu’une prime d’équipement informatique pour tous les professeurs d’un montant net annuel de 150€. Se pose désormais la question de l’après 2021.

Au dialogue social engagé, doivent être croisés les apports des experts et des retours d’expériences qui seront recueillis à l’occasion de la synthèse des Etats généraux du numérique les 4 et 5 novembre à Poitiers et du colloque scientifique « quel(s) professeur(s) au 21e siècle » le 1er décembre au Collège de France.

La démarche doit être complétée par la concertation large de la société lancée officiellement par le ministre ce 22 octobre à travers la création d’ateliers associant des représentants de l’ensemble de la communauté éducative (syndicats, professeurs, encadrement, familles et élèves, monde associatif et économique, élus et collectivités). Dix thèmes ont été retenus : la revalorisation, l’écoute et la proximité, l’encadrement ; les collectifs pédagogiques ; la formation ; la gouvernance des écoles et des établissements ; la déconcentration et l’autonomie ; les mobilités ; le numérique ; la protection et les valeurs de La République.

Le calendrier est serré. Les ateliers se réuniront jusqu’à la mi-décembre. Un premier bilan d’étape aura lieu avec les syndicats la semaine du 9 novembre. Les propositions seront remises au ministre fin janvier puis débattues courant février lors d’une conférence de clôture en vue de déboucher sur une Loi de programmation pluriannuelle.

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