Gilets jaunes: les évêques appellent au dialogue

Prenant acte du malaise profond ressenti par nombre de Français, du déficit d’écoute qu’il traduit, les évêques de France publient un communiqué de presse sur le mouvement des gilets jaunes. Ils condamnent sans réserve les violences et appellent à un dialogue courageux et constructif, respectueux de l’autre.

"Nous sommes tous responsables du dialogue"

 

Communiqué de presse de la CEF
du 6 décembre 2018

L'appel de l'Église
aux catholiques
et aux concitoyens

Le 11 décembre 2018

Notre pays est secoué depuis plusieurs semaines par des manifestations importantes de personnes exprimant leur souffrance et leurs peurs. Des changements profonds qui marquent notre société, des choix politiques mal compris accentuent le sentiment d’exclusion. Cette crise montre à l’évidence un déficit d’écoute et de dialogue dans notre pays, des ruptures et des incompréhensions que vivent beaucoup de nos concitoyens, une méfiance croissante dans toute institution et la perte de confiance dans les corps intermédiaires.

Nous sommes témoins des violences qui ont émaillé les manifestations de ces dernières semaines. Elles ne mènent à rien et ne peuvent être en aucun cas un mode d’expression du malaise ressenti. Nous les condamnons sans réserve. Aujourd’hui, nous appelons chacun à assumer ses responsabilités et à accepter les voies de dialogue qui sont possibles pour que les choix nécessaires puissent être assumés dans le respect de chacun. Nous redisons que la solidarité doit être au cœur des relations humaines, tout spécialement vis-à-vis des plus fragiles. Seul, un dialogue courageux et constructif pourra contribuer à la recherche du bien commun.

J’appelle les catholiques à porter notre pays dans la prière en ce temps où nous attendons la venue du Prince de la Paix et à être chacun, là où il est, artisan de ce dialogue respectueux de l’autre.

Monseigneur Pontier, président de la CEF. DR

+ Georges Pontier

Archevêque de Marseille
Président de la Conférence des évêques de France

Réunis depuis hier, lundi 10 décembre 2018, les évêques du Conseil permanent ont tenu à engager les catholiques et plus largement tous les citoyens à une réflexion commune et concrète partout où l’Église a coutume de se réunir.

En mettant ainsi son maillage de paroisses au service du dialogue et de la rencontre, l'Eglise entend offrir un espace pour faire grandir la fraternité. Sans se substituer aux politiques, il s'agit pour elle d'apporter sa contribution à la sortie de crise.

À quelques jours de Noël, elle propose un questionnaire pour étayer cette réflexion conjointe, dont elle incite à envoyer les fruits aux élus ainsi qu'aux évêques.

 

Cinq pistes de réflexion

  1. Quelles sont selon vous, en essayant de les hiérarchiser, les causes principales du malaise actuel et des formes violentes qu’il a prises ?
  2. Qu’est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ? 
  3. Quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ?
  4. Quel « bien commun » recherché ensemble pourrait fédérer nos concitoyens et les tourner vers l’avenir ?
  5. Quelles raisons d’espérer souhaitez-vous transmettre à vos enfants et petits-enfants ?

Télécharchez l'Appel de l'Église dans son intégralité

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