Publié le : 27 mars 2017

Évaluer les établissements ?

Qui dit autonomie des établissements pose la question de leur évaluation. C’est justement le thème d’étude retenu par le Snceel pour sa session de printemps qui a réuni une cinquantaine de chefs d’établissement, les 14 et 15 mars dernier. Pile une semaine avant la publication par le ministère des indicateurs de valeur ajoutée des lycées.

Point d’autonomie sans responsabilité, ni de responsabilité sans évaluation… Très attachés à préserver la marge de manœuvre de leurs établissements, les mandatés du Snceel, organisation professionnelle de chefs d’établissement d’enseignement libre, ont consacré leur session de printemps, qui s’est tenue au Sgec les 15 et 16 mars 2017, à travailler la question de l’évaluation, appliquée à l’échelle des établissements. « N’oublions pas qu’évaluer c’est d’abord reconnaître la valeur, et que cette démarche offre donc un levier de management et de communication interne et externe : Rendre des comptes n’est en rien une reddition ! », rappelle Éric Hans, président de l’organisation qui souligne que l’autonomie des établissements ne signifie pas indépendance.

Pour nourrir la réflexion de ces deux demi-journées stimulantes, Claude Thélot, sociologue expert du système éducatif a commencé par en baliser le cadre : «devenue particulièrement nécessaire dans nos sociétés médiatiques (…) où, à défaut d’évaluation, l’image des établissement est fondée sur la rumeur, (…) la démarche d’évaluation doit toutefois être ramenée à l’aune de son usage : On évalue pour piloter. »

« Effet établissement »

Entre autres balises pour mesurer ce fameux « effet établissement », Claude Thélot a insisté sur l’importance d’un « regard extérieur, distancié, compétent bien sûr mais surtout indépendant ».

Sans se prononcer sur la création d’un corps d’inspection indépendant, Jean-Michel Alfandari, Inspecteur général de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche, a souligné que « l’évaluation devait relever d’une observation qui irriguerait le haut et surtout pas servir uniquement à venir conforter les prescriptions descendantes ». Une vision qui a été saluée comme répondant parfaitement au principe de subsidiarité qui gouverne l’enseignement catholique. Blandine Schmit, administratrice et chef d’établissements de l’ensemble scolaire Albert-de-Mun à Nogent-sur-Marne, a d’ailleurs fait remarquer que la mise en œuvre de la réforme du collège semble rendre certains inspecteurs plus soucieux de recueillir les bonnes pratiques que de contrôler l’adéquation avec un cadre conçu comme plus ouvert.

 Autre caractéristique que Jean-Michel Alfandari a appelé de ses vœux : en convergence avec les préoccupations pédagogiques actuelles, l’évaluation doit prendre en compte la coopération et la cohésion d’équipe plus que d’inciter à la comparaison des éléments et au classement », une autre manière de donner de la consistance à « l’effet établissement », fruit d’un management collectifs et non de performances individuelles.

La réflexion s’est aussi tournée sur le rôle d’accompagnement des tutelles sur la professionnalisation duquel le Snceel s’est déclaré prêt à travailler avec l’Urcec. De manière à ce que des relations de confiance authentiques soient mises au service de l’efficience et de la sécurisation des chefs d’établissements et de leurs équipes.

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