Encordés à Paris : pour aller plus loin et plus haut

Ouvrir les horizons culturels et les perspectives d'avenir… En sept ans, les cordées de la réussite qui réunissent douze lycées technologiques et professionnels de l'enseignement catholique parisien, ont accueilli plus de 2200 élèves. Dans le cadre de cet accompagnement vers les études supérieures, des alumnis et jeunes professionnels ont témoigné devant leurs cadets encordés.

Noémie Fossey-Sergent

 

Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat venu témoigner de son parcours sinueux entouré de Laurence Gourdon, chef d’établissement du lycée Le Rebours et Anne Vincent, coordinatrice de la Cordée. © Le Rebours/ V. Gerboin

Jeudi 24 janvier, 350 élèves de 1re et terminale issus de douze lycées catholiques technologiques et professionnels parisiens* étaient réunis à la Sorbonne-Malesherbes, à Paris, pour la grande journée nationale des Cordées de Paris, placée cette année sous le thème de l’intelligence artificielle et de l’orientation.
Laurence Gourdon, chef d’établissement du lycée Le Rebours, a rappelé l’objectif de ces cordées, labellisées Cordées de la réussite : « Travailler autour de l’auto-censure, briser ce qui peut être vu comme une fatalité, lever les blocages culturels et psychologiques » afin de pousser des élèves des voies pro et techno à poursuivre leurs études dans de grandes écoles.
En sept années d’existence, 2212 élèves ont été accueillis au sein de l’une des trois cordées : la cordée ambition sup techno, la cordée ambition sup pro, la cordée littéraire Les lectures du jeune Wepler. Cela passe par trois champs d’action : un accompagnement culturel (soirées à l’opéra, visites aux musées, théâtre), un accompagnement sur le plan de l’orientation (job dating, empowerment...), une découverte plus approfondie de l’entreprise par la rencontre de professionnels qui reviennent sur leurs parcours.
La journée s’est ouverte par un temps de témoignages d’anciens élèves encordés. Parmi eux : Pauline. Alors qu’elle se destinait à devenir infirmière, la jeune fille a pris conscience de son goût et de son talent pour les lettres via un récit de voyage qu’elle devait rédiger à la manière de Proust. Son travail, lu et très apprécié par son enseignante de français, a été transmis à la chef d’établissement de son lycée, conduisant Pauline de fil en aiguille à envisager une carrière d’enseignante de lettres. « Aujourd’hui, je me prépare à aller passer un an aux États-Unis pour être professeur de français langue étrangère », a-t-elle expliqué.
Martin, très à l’aise en public, a raconté pour sa part comment les cordées lui avaient permis de reprendre la main après deux redoublements en classe de 2de puis une 1re et Tle en STMG, suivies avec « un baobab dans la main ». Introduction au Toeffl, conseils pour l’élaboration d’un CV, visite du Sénat, rencontre d’élèves diplômés... Toutes ces propositions faites lors des 2h de suivi hebdomadaire lui ont redonné le goût de s’investir dans ses études. Cet ancien élève du Rebours est aujourd’hui en école de commerce à Strasbourg et a passé une année au Japon !
Parmi les points forts soulevés par les alumnis : l’importance de la motivation personnelle, le soutien de l’entourage, le rôle déclencheur d’enseignants qui ont cru en eux et souvent la nécessité d’être passé par un échec pour mieux rebondir et trouver les ressources en soi.

© Le Rebours: V. Gerboin

A suivi un temps d’échanges avec trois personnalités. Aroua Biri, experte en cybercriminalité et big data, a montré comment l’intelligence artificielle était devenu un secteur d’avenir pour les jeunes tant la société s’est informatisée. « Tout se digitalise, donc la surface d’attaque des hackers s’accroit car la donnée devient de plus en plus précieuse. » Les hackers font évoluer leurs techniques, obligeant les spécialistes de cybercriminalité à trouver de nouvelles parades. Le secrétaire d’État chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, a ensuite échangé avec les jeunes sur son parcours de gamin de quartier populaire qui découvre Internet lors d’une visite au Palais de la Découverte à l’âge de 13 ans, avec le sentiment immédiat, qu’un monde infini s’ouvre à lui. Pourtant son parcours scolaire a été sinueux : « Après avoir été heureux au collège, j’ai été renvoyé de deux lycées. Je travaillais en parallèle tous les week-ends pour gagner de l’argent. Ma motivation est revenue aux études supérieures », a-t-il confié, encourageant les jeunes à ne pas avoir peur d’avoir de l’ambition.
Hamza Didaraly et Matthieu Lentz, fondateurs de IA pour tous, une plateforme qui vulgarise l’intelligence artificielle pour la rendre accessible au plus grand nombre, ont ensuite rappelé les bases et les origines de l’IA.
L’après-midi, les élèves, répartis par groupe, ont pu échanger avec une quarantaine d’entrepreneurs sur leur parcours, parfois chaotique. Gageons qu’à l’issue de cette journée, nombre d’élèves pousseront à leur tour les portes du dispositif des cordées pour se donner les moyens de leurs ambitions.

Les 12 établissements
de la Cordée de Paris

Le Rebours, Carcado-Saisseval, Albert-de-Mun, Les Francs-Bourgeois-La-Salle, Saint-Jean-de-Montmartre, Saint-Vincent-de-Paul, Charles-de-Foucauld, L’Initiative, La Plaine-Monceau, L’Institut Clorivière, Passy-Saint-Honoré, Sainte-Catherine-Labouré.

 

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