École-familles : un lien à féconder

L’assemblée annuelle de l’union des réseaux congréganistes de l’Enseignement catholique s’est consacrée, les 8 et 9 janvier 2019, à la question de la co-éducation.

Aurélie Sobocinski

 

Jean-Noël Charmoille, président de l’Urcec et Gilles Demarquet, président de l'Apel © AS

« Le sujet n’est peut-être pas d’une actualité brûlante mais il est toujours à porter comme un aiguillon au cœur de notre mission et de nos traditions éducatives », a expliqué Jean-Noël Charmoille, président de l’Urcec, en introduction de l’assemblée annuelle de l’organisation qui a réuni 180 participants, les 8 et 9 janvier derniers, au FIAP Jean-Monnet à Paris.

À l’occasion de cette session consacrée à « La responsabilité en partage au cœur de l’alliance école-familles », les tutelles congréganistes ont pris le temps d’une relecture approfondie de leurs pratiques à la lumière du travail précurseur d’associations et d’établissements auprès des familles les plus précaires (ATD Quart Monde, Apprentis d’Auteuil, Secours catholique): comment faire des familles de pleins partenaires dans le processus éducatif ? comment les accompagner aussi dans ce besoin de soutien à la parentalité qu’elles expriment aujourd’hui?

Pour Christiane Conturie, membre de la communauté St François Xavier, « il y a là une vraie invitation pour les communautés chrétiennes au sein des établissements à expliciter leurs valeurs, leurs figures de référence, et à mettre des mots sur cette alliance à atteindre».

Marie-Aleth Grard, d'ATD Quart-Monde ©AS

Il y a surtout « un chemin à vivre », a insisté Marie-Aleth Grard, VP d’ATD Quart Monde, « qui inspire de nouvelles modalités de collaboration au cœur de l’école » : groupes de paroles, accueil individualisé, charte d’accueil des familles pour les enseignants, invitation sur des temps d’apprentissage... « Ce travail d’ouverture et de rapprochement, exigeant et chronophage -mais tellement fécond !- nécessite un étayage et une formation, c’est un long processus », a rappelé Thomas Etourneau, chef d’établissement du Collège Nouvelle Chance au Mans (Apprentis d’Auteuil). « Trop souvent la tutelle n’est visible qu’au moment des situations de crise ! », a regretté Gilles Demarquet, président de l’Apel. Pour l’avenir, les tutelles congréganistes ont esquissé plusieurs pistes : travail d’année sur la thématique, réflexion sur la place de la famille dans tous les textes de référence, approfondissement de la démarche de la responsabilité en partage... « L’avenir est dans l’accueil, l’hospitalité. Il faut libérer l’école catholique des fonctionnements segmentés, cultiver la confiance et les signes de confiance ! », les a invités en conclusion Pascal Balmand, secrétaire général de l’Enseignement catholique.

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