Mis à jour le : 22 février 2017 / Publié le : 22 janvier 2017
Échanges franco-égyptiens
Le Secrétariat général de l'enseignement catholique travaille à élaborer une convention de partenariat avec son homologue en Égypte, à l’image des coopérations déjà mises en place avec le Liban. Dans ce cadre, neuf enseignantes égyptiennes d’établissements catholiques francophones rattachés à l’Agence pour l'enseignement du français à l'étranger, viennent de passer deux semaines en immersion dans des établissements catholiques de France. Elles nous confient leurs impressions, ce 26 janvier, à la veille de leur départ.
« Si le soleil égyptien nous a certes cruellement manqué, la gentillesse de l’accueil reçu nous ont réchauffé le cœur » conclut joliment Jeannette, l’une des neuf enseignantes cairotes après deux semaines d’immersion en France, ce 26 janvier 2017, à la veille de son départ. Elles travaillent dans des établissements catholiques, enseignant les programmes français, homologués par le ministère de l'Éducation nationale et rattachés à l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE). Elles ont donc particulièrement apprécié cette découverte in situ du système éducatif et d’une société qu’elles imaginaient plus individualiste et moins hospitalière. Réunies au secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC) à Paris pour un débriefing de leurs expériences dans des établissements de Vannes, Gex, Bourg-en-Bresse et Soissons, ces professeurs ont témoigné avec enthousiasme de leurs rencontres et échanges avec leurs familles d’accueil et les équipes des établissements dont elles ont découvert le fonctionnement avec grand intérêt.
Toutes saluent l’autonomie des élèves, favorisée par les travaux de groupe, la pédagogie de projet ou à travers le rôle des délégués de classe: « Par exemple, lorsque leurs enseignants mettent à disposition leurs cours sur des plateformes en ligne les élèves se montrent très conscients de ce que leur apporte leur professeur pendant la séance, prennent peu de notes mais à bon escient, participent davantage » a remarqué Marlène. Certaines enseignantes ont toutefois regretté que le temps de recherches collectives empêche de réaliser systématiquement la synthèse du cours ou que certains élèves ne soient laissés seuls trop longtemps lorsque l’enseignant reprend une notion avec d’autres moins avancés. Malgré ces remarques, le souci de responsabiliser les élèves, dès les plus petites classes a été globalement apprécié, d'autant qu'il s'accompagne d'une attention portée à la gestion de l'hétérogénéité des public. Une préoccupation particulièrement poussée dans l'école catholique pratiquant la pédagogie Montessori qui a accueilli Viviane et Christine à Vannes : « ce système d’apprentissage actif et ludique, où l’enseignant se met à la portée des élèves et qui offrirait une belle opportunité pour les élèves rétifs aux apprentissages, face auxquels nous nous sentons sans solution. »
Plus classiquement, Nabila a apprécié « les interventions d’un enseignant spécialisé pour des temps de remédiation avec les élèves en difficulté qui nous seraient fort utiles avec nos effectifs de 45 élèves par classe ! ». Au primaire, où plusieurs enseignants disciplinaires interviennent déjà en Égypte, les professeurs ont apprécié la vision globale de l’élève dont disposent leurs homologues français. D’autres, dans le secondaire, ont admiré le fonctionnement d’un CDI très ouvert sur la vie culturelle et associative locale ou apprécié un temps de rencontre intergénérationnel. Alors que les élèves égyptiens pratiquent la journée continue jusqu’à 14h avec une seule coupure de 20 minutes, plusieurs ont enfin souligné la valeur ajoutée de la pause méridienne, temps de convivialité qui permet que l’établissement devienne lieu de vie pour les élèves et apaise les ambiances de classe.
Unanimement les enseignantes égyptiennes ont salué la richesse des échanges avec leurs homologues français, tant sur la pédagogie que sur les us et coutumes. Elles ont aussi présenté leur pays, s’amusant que les petites classes aient du mal à s’extraire d’une vision d’Épinal de l’Égypte antique.
Les liens noués seront entretenus et approfondis soit via des groupes d’échanges de pratiques créés sur Facebook, soit par des projets interclasses franco-égyptiens, notamment avec le lycée Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse. Et nombre d’enseignants français veulent désormais partir à leur tour à la rencontre de l’Égypte ! « La qualités de tous ces échanges pose de solides jalons qui permettront de poursuivre cette découverte réciproque. C’est ce qui en fait toute la richesse. Ainsi, ceux qui gardent contact pourront se faire une idée véritable de l’actualité et des réalités des deux pays, en évitant le prisme parfois déformant des médias. Tout cela pose les bases de la convention en cours d’élaboration entre le Sgec et l’enseignement catholique égyptien », s'est félicité Louis-Marie Piron, responsable du département Affaires internationales du Sgec organisateur de ce deuxième séjour, une délégation d'enseignants d'Alexandrie ayant déjà été accueillie.