Des ponts plutôt que des murs

C’est dans un contexte de tensions sociétales et internationales croissantes qu’une soixantaine d’adjoints diocésains (APS) en pastorale se sont plongés dans la grammaire du dialogue interculturel et interreligieux, à l’occasion de leur réunion annuelle, le 6 octobre dernier, à l’Espace Montalembert de Montrouge (92)à. « Éduquer à la fraternité, dont on sait depuis Caïn et Abel qu’elle ne va pas de soi, c’est aussi éduquer à la complexité, apprendre aux jeunes à s’interroger, à dépasser les clivages pour débattre, à sortir des essentialismes », les a encouragés Joseph Herveau, du Pôle Éducation du Sgec, qui animait la journée.

« Oser pousser les portes »

Les intervenants, frère Jean-François Bour, directeur du service national pour les relations avec les musulmans de la CEF et Danielle Guerrier, déléguée diocésaine aux relations avec le judaïsme à Saint Denis (93), les ont appelés à « oser pousser les portes et dialoguer autour d’invariants religieux comme le jeûne, les usages alimentaires ou vestimentaires et les fêtes ».

Ainsi, en décembre dernier, une délégation d’élèves du Parcours Assomption ont été offrir une Menorah à l’école juive voisine de la leur, pour Hanouka, la fête des Lumières, célébrée cette année le même jour que Noël. Le Conseil interreligieux du lycée où siègent enseignants, lycéens et APS organise également une conférence à 3 voix, ouverte à tous, parents inclus.

Les amitiés orientales de François d’Assise

À Roubaix (59), Marie Mesnard, l’APS du lycée Saint-Martin, conquise par une intervention, en binôme chrétien-musulman, de l’association Ensemble avec Marie, expérimente cette année une 2^de interreligieuse pour déployer cette dimension dans les apprentissages : « En histoire, les enseignants approfondissent l’étude des coopérations culturelles en Andalousie, ou des amitiés orientales de François d’Assise ou de Saint-Louis. En français les élèves lisent Charles de Foucauld, ce militaire devenu missionnaire parmi les Touaregs, et visionnent les pièces d’Adrien Candiard, dominicain du couvent du Caire. Cela contribue à des échanges authentiques et réhabilitent les musulmans qui sentent leur religion et leur culture considérées. »