Des lycéens, un pied dans l’Histoire

Des élèves du lycée orléanais Saint-Charles ont été sélectionnés pour participer, jeudi 27 janvier, à la cérémonie de commémoration des 77 ans de la libération du camp d’Auschwitz. Avec « les plus grands », à savoir le premier ministre Jean Castex mais aussi et surtout deux rescapés dont le témoignage les a profondément impressionnés.

François Husson

Dans le cadre de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz, voilà 77 ans, et de la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, quatre élèves de terminale du lycée Saint-Charles ont eu l’honneur de faire partie de la délégation officielle qui s’est rendue à Auschwitz le 27 janvier dernier. Ils étaient accompagnés de leur enseignante en histoire-géographie et EMC, Karine Turban. « Trois lycées seulement ont été choisis pour ce voyage, explique cette dernière. Cela faisait plusieurs années que je présentais des élèves au Concours national de la résistance, c’est probablement la raison de ce choix. »

Pour Pierre, Joakim, Chloé et Enora, la commémoration et la visite du camp ont été des moments très forts. « À cause du protocole, de l’organisation et son timing millimétré, précise Karine Turban, mais aussi lorsqu’ils se sont rendu compte de la réalité du camp d’Auschwitz, qui les a fortement impressionnés. Ils ont aussi été marqué par le dépôt de bougies. » Les lycéens ont pu échanger avec les deux survivants de la Shoah présents, Elie Buzyn et Léon Lewkowicz, ainsi qu’avec Haïm Korzia, le grand rabbin de France et le Premier ministre Jean Castex, qui a insisté sur la nécessité de transmettre la mémoire de ces rescapés.

Une journée intense, émouvante, riche de rencontres comme en témoignent les élèves :

« Nous, simples élèves de terminale au lycée Saint-Charles d’Orléans, avons eu la chance de rencontrer des « grands ». Invités par le Premier ministre, nous avons eu le privilège de faire un voyage d'une journée à Auschwitz, accompagnés notamment de rescapés. Elie Buzyn et Léon Lewkowicz, ce sont ces grands parmi les grands. Leur vécu et leurs expériences vont au-delà du possible et de l'imaginable. Plus que des hommes, ce sont des êtres humains formidables, ouverts, à l'écoute de tous, avec lesquels nous avons pu échanger plusieurs fois. Le point sur lequel ces hommes insistent, c'est la transmission de la mémoire pour les prochaines générations, à une heure ou les rescapés sont tristement de moins en moins nombreux. Sans eux, cette transmission ne sera bien sûr pas la même, là ou les paroles de leur vécu sont beaucoup plus marquantes et différentes que celles d'un manuel d'histoire. Nous avons également pu échanger, longuement, avec monsieur le Premier ministre à propos de notre ressenti. De même, nous avons eu l'honneur de rencontrer le grand rabbin de France, homme qui semble connaitre tout le monde d'important tout en restant quelqu'un d'humble, d'avenant, et de simplement humain. En fait, cette journée était rythmée par les rencontres et des échanges avec des personnalités importantes, mais qui se présentent à nous comme des hommes simples.

Aujourd’hui, nous sommes sortis du livre d’histoire pour enfin y mettre un pied. »

Enora Gousset ; Pierre Battistella ; Joakim Aladin et Chloé Roumanie.
Élèves de Terminale à Saint-Charles à Orléans.

Karine Turban,
Professeure Histoire-Géographie et EMC
à Saint-Charles, Orléans.

Un enjeu de citoyenneté très actuel

Ce jeudi 27 janvier, le ministère de l’Éducation nationale s’est aussi associé à la cérémonie solennelle qui s’est tenue en mémoire des victimes de la Shoah dans l’hémicycle de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Elle était organisée avec l’association   « Les familles et amis des déportés du Convoi 77 » qui prend une part active dans la transmission du Devoir de mémoire en milieu scolaire, un enjeu de citoyenneté déterminant.

L’étude de l’histoire du génocide des Juifs pendant la 2de Guerre mondiale, est en effet inscrite dans les programmes de l’école élémentaire (CM2), du collège (3e) et du lycée (Terminale) et 500 000  sont consacrés chaque année à appuyer ces enseignements avec le concours d’un réseau de partenaires associatif qui travaillent à relire l’engagement citoyen actuel à la lumière de l’éclairage du génocide et à lutter contre l’antisémitisme.

Dans ce cadre, de nombreux établissements de l’enseignement catholique participent au projet européen Convoi 77, qui consiste à faire rédiger aux élèves les biographies des déportés du Convoi 77, l’un des derniers convois partis pour les camps de la mort (153 biographies écrites à ce jour).

 

Partagez cet article

>