Des espaces de liberté à investir

Sans vouloir commenter, dans le détail, les orientations dessinées par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pascal Balmand, le secrétaire général de l'enseignement catholique, en livre une première analyse dans sa lettre institutionnelle, En correspondance daté de juin 2017. Il constate que l'esprit de ces mesures appelle à ce plus de liberté, d’initiatives et de diversité scolaire que promeut de longue date l’École catholique.
Avec l’exigence de cohérence pour seule consigne, il engage donc ses acteurs à répondre à cet appel, dans la concertation et dans la recherche d’une mixité scolaire efficiente pour la réussite de tous.

Il y a quelques mois, l’enseignement catholique présentait sa Contribution pour l’école en vue des échéances électorales. Nous y affirmions notamment qu’« une culture de la liberté, une pratique développée de la subsidiarité et de l’expérimentation, dans le respect d’un cadre commun, peuvent apporter au système éducatif la diversité et la souplesse de fonctionnement dont il a besoin».

Si l’heure n’est pas venue de commenter dans le détail des mesures dont tous les aspects ne sont pas encore précisés, les premières orientations dessinées par le nouveau ministre de l’Éducation nationale me semblent néanmoins marquées par un état d’esprit proche de celui que nous appelions de nos vœux.

Encore faut-il que nous nous efforcions d’être cohérents avec nous-mêmes. Ici ou là, l’on m’interroge – par exemple sur le dossier de la réforme du collège – pour savoir «sile Secrétariat général de l’enseignement catholique donnera des consignes»: non, le Sgec ne donnera pas de consignes… Il rappellera en revanche que l’École catholique a toujours privilégié la liberté, la diversité et la concertation.

Restons sur cette question de la réforme du collège – mais l’on pourrait raisonner pareillement sur celle des rythmes scolaires ou du redoublement :

En dépit de limites que j’avais pointées dès le départ, j’avais accueilli favorablement l’esprit de la réforme. Par la suite, j’ai dénoncé la manière dont certaines administrations rectorales – pas toutes – s’éloignaient de cet esprit, de par la subsistance d’une culture caporaliste contraire au déploiement des initiatives locales.

Aujourd’hui, certains parlent de « dé-tricotage » de la réforme : cela ne me paraît guère approprié. Le ministre ne la défait pas, mais il en assouplit le cadre et en efface certaines contraintes. Charge à chaque communauté éducative, sous la responsabilité du chef d’établissement, de faire les choix qui lui sembleront les plus ajustés aux besoins des élèves !

Pour ma part, je pense qu’il n’est pas nécessairement raisonnable de brusquer le calendrier et qu’une option possible consisterait à prendre le temps de la réflexion partagée en vue de la rentrée 2018. Certains collèges feront ainsi ; d’autres décideront dès à présent de maintenir en l’état l’intégralité de ce qu’ils ont mis en place ; d’autres encore opteront immédiatement pour un plus ou moins large retour à la situation antérieure. Faut-il se plaindre de cette diversité ? Non seulement je ne le crois pas, mais plus encore je m’en réjouis.

On l’aura compris : à l’heure où les autorités de l’État appellent à ce plus de liberté, d’initiatives et de diversité scolaire que nous ne cessons de promouvoir depuis des décennies, j’invite les acteurs de l’École catholique à y répondre activement, dans le cadre d’une concertation aussi large que possible et dans la recherche constante d’une mixité scolaire efficiente pour la réussite de tous.

 

Pascal Balmand, secrétaire général de l'enseignement catholique ©N. Fossey-Sergent

Pascal Balmand, Secrétaire général de l'enseignement catholique

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