Rythmes : le temps du bilan ?

Publiés entre mai et juin 2016, trois rapports livrent de premières appréciations de la semaine de neuf demi-journées instaurée en 2014 dans les écoles publiques et adoptée par 15% des écoles catholiques.

bilan-rythmes-scolaires

Les questions organisationnelles ont affaibli l’efficacité pédagogique de la semaine de neuf demi-journées. C’est le constat dressé par l’Igen sur la réforme des rythmes scolaires dans un rapport publié le 10 juin 2016. Peu mieux faire, donc. Déjà, le rapport de la sénatrice Cartron sur la mise en œuvre des projets éducatifs territoriaux du 20 mai 2016, s’il juge la réforme bien installée, pointe l’important besoin de formation des intervenants périscolaires. Il préconise aussi d’améliorer l’articulation entre temps d’activités périscolaires (TAP) et activités pédagogiques complémentaires (APC) dispensées par les enseignants. Travailler la cohérence éducative serait donc la clef d’une organisation du temps scolaire réussie. C’est aussi ce que semble démontrer l’enquête locale menée par Georges Fotinos et François Testu membres de l’Observatoire des rythmes et des temps de vie des enfants et des jeunes (Ortej) : à Arras, les complémentarités tissées entre temps scolaire et périscolaire contribuent en effet à améliorer le climat des établissements…

L’Igen souligne également la nécessité d’accompagner une réflexion en profondeur sur les emplois du temps, s’inquiétant de voir les semaines des enfants s’alourdir et, parfois, se complexifier. Elle déplore que pour l’instant, « la réorganisation des enseignements semble avoir surtout bénéficié au français et aux mathématiques » au détriment des sciences, des arts et de l’EPS.

Pour corriger le tir, elle préconise de diriger prioritairement les APC vers les élèves rencontrant des difficultés et d’engager une réflexion sur les pratiques sportives dans le cadre scolaire, péri et extra-scolaire.

Pour cette rentrée, deux décrets du 1er août 2016 (n° 2016-1051 et n° 2016-1049) assouplissent l’organisation horaire et fixent le taux d’encadrement des activités périscolaire à 18 enfants de plus de 6 ans -14 de moins de 6 ans- pour un animateur et de nouveaux outils sont annoncés sur Eduscol. Au printemps 2017, les rythmes scolaires seront au menu d’un séminaire des inspecteurs de l’Éducation nationale, puis dans le courant de l’année, la Depp et la Dgesco publieront plusieurs nouvelles enquêtes sur son l’impact de la réforme en termes d’apprentissages, d’absentéisme et de chronobiologie.

93 % des communes ont un accueil périscolaire

70 % de fréquentation pour les TAP en élémentaire, 53 % en maternelle

34 % des activités périscolaires sont payantes

Partagez cet article

>