Mis à jour le : 13 mai 2025
Plan Brisons le silence : 12 400 questionnaires expérimentés
Trois modèles de questionnaires sont testés jusqu’en juin dans sept académies. 8 400 élèves revenant d’un voyage scolaire avec nuitées et 4 000 internes, du public et du privé, y répondront.

Interroger les élèves, c’est l’un des leviers choisis par le Ministère de l’Éducation nationale pour détecter d’éventuelles violences, dans le cadre de son plan « Brisons le silence, agissons ensemble », annoncé en mars par Élisabeth Borne dans la foulée des révélations sur Bétharram.
Pour ce faire, le ministère a élaboré trois questionnaires types : un pour les élèves de 1er degré revenant d’un voyage scolaire, un pour ceux du 2d degré revenant également de voyage et un pour les élèves internes. Ils sont entrés en phase d’expérimentation fin avril et le seront jusqu’en juin dans sept académies – Besançon, Lille, Rennes, Versailles, La Martinique, Aix-Marseille et Limoges.
Au total, 8 400 élèves du CP à la Tle et 4 000 internes, pour moitié scolarisés dans le public et dans le privé, participeront à cette phase de test.
Les questionnaires, tous anonymes, seront les mêmes pour le public et pour le privé, avec des questions à choix multiples différentes selon les âges.
Dans celui du 1er degré, on trouve des questions portant sur le simple ressenti à des interrogations plus explicites : « As-tu eu peur pendant le voyage ? » ou « Est-ce que quelqu’un t’a fait du mal pendant ce voyage ? ». Pour celui du 2d degré : « Estimez-vous que votre intimité était suffisamment respectée » ou encore « Vous êtes-vous senti en sécurité dans les situations suivantes ? » Tous les questionnaires mentionnent également les personnes ressources vers qui se tourner, ainsi que les trois numéros d’écoute gratuits : 119 (enfance en danger), 3018 (harcèlement et violences numériques) et 3114 (numéro de prévention du suicide).
Réaction en temps réel
Les établissements sélectionnés pour l’expérimentation ont reçu un guide d’accompagnement pour les accompagner dans l’administration et l’analyse des questionnaires. « Ils sont en version numérique et doivent être réalisés sous la surveillance d’au moins un adulte, deux dans l’idéal, et après avoir rappelé qu’ils ont pour but d’améliorer le bien-être dans l’établissement », souligne le ministère, qui rappelle que l’élève peut refuser de le remplir.
La numérisation des questionnaires permettra une exploitation des réponses en temps réel « par les chefs d’établissement et un référent identifié au sein de l’académie et/ou du Département », appuie aussi le ministère.
Si des faits graves sont décelés, il reviendra aux chefs d’établissement, en première ligne sur le traitement de ces informations, de s’appuyer, en fonction de la configuration de l’établissement, sur les personnels compétents (psychologue, infirmière ou médecin scolaire ou personnes investies dans les cellules d’écoute) pour recueillir la parole des élèves.
Un premier bilan de cette phase test sera ensuite dressé avant d’éventuelles modifications. Les questionnaires, dans leur version finale, seront déployés au niveau national à la rentrée de septembre.