La Fnogec : entre prospective et pragmatisme

La 35ème édition des Journées nationales de la Fnogec s’est tenue à Pau du 22 au 24 mars. Les 500 participants ont pu assister à des conférences à visée prospective et participer à des ateliers de partage de bonnes pratiques. 
Ils ont aussi bénéficié de mises en perspective sur la propension à l'engagement des générations Y et Z ainsi que sur l'écologie intégrale.
À noter aussi que la Fnogec lance le coup d'envoi de la campagne 2019-2020 pour le volontariat en service civique: les dossiers sont à déposer avant le 17 mai 2019.

Mireille Broussous

 

La promesse de partage, d’échanges et de mise en réseau des Journées Nationales de la Fnogec a été tenue. En dehors des temps forts - conférences et ateliers - les participants ont eu le temps d’échanger et de rencontrer leurs partenaires (sociétés d’audit et de conseil, banques, mutuelles, restauration scolaires et associations) dans ce lieu magique qu’est le Palais Beaumont situé en plein centre de Pau. L'assistance a d'ailleurs été saluée par François Bayrou, l'édile des lieux , qui a rappelé son attachement personnel à l'enseignement catholique qu'il a toujours considéré, comme élu et ministre de l'Éducation (1993 à 97) « comme partie intégrante du service public d'éducation au côté de l'enseignement public ».

La Fnogec a profité de ce moment clé pour dévoiler son nouveau logo. Elle se veut à la page et le fait savoir. « Ce logo souligne son dynamisme et sa modernité », affirme Laurent Laming, président de l’association. « Les trois échelons de notre organisation, Ogec, Udogec, Urogec y sont symbolisés et reliés entre eux en signe d’une mutualisation des savoir-faire », ajoute la secrétaire générale de la Fnogec, Aurélia de Saint Exupéry.

Ces Journées ont débuté par une conférence sur les générations Y et Z d’Elisabeth Soulié, coach chez Ollin Coaching. L’objectif est de mieux les comprendre afin de les intéresser à la gestion des Ogec et les préparer à prendre la relève. La génération Z sera-t-elle à même de s’investir dans ce type d’organisation ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr tant elle semble fuir ce type de responsabilités… Mais cette génération, née autour de 2000, a le temps de grandir.

Reste à comprendre sa façon de fonctionner. « Les jeunes de cette génération sont en quête de sens au point que s’il ne le trouve pas dans l’entreprise où ils travaillent, ils sont capables de rompre au bout de 18 mois un CDI qu’ils ont mis des mois à trouver », assure Elisabeth Soulié. Cette génération agile et en mouvement permanent souhaite pouvoir travailler où elle le veut quand elle le veut ne séparant pas vraiment vie professionnelle et vie personnelle. Il ne faut pas lui parler de carrière ni d’argent mais plutôt d’expérience de vie, d’épanouissement et de collectif. «C’est ensemble que ces jeunes se sentent en sécurité, dans le partage des connaissances, des biens et des bons plans. Ils font le pari de l’intelligence collective et de la coopération », ajoute Elisabeth Soulié.

Les membres de la génération Y mais plus encore ceux de la génération Z veulent être utiles à eux-mêmes et au monde, ils ont besoin de vibrer, de vivre une aventure. Le management à l’ancienne, hiérarchique et placé sous le sceau du contrôle est incompatible avec leur mode de fonctionnement. « Ils sont demandeurs d’un management de proximité fondé sur l’empathie et la confiance. Tant que les objectifs sont atteints, mieux vaut laisser faire, pratiquer une forme de care-management », insiste Elisabeth Soulié.

Un éco-campus de la transition énergétique

Autre thématique explorée lors de ces conférences, qui interpelle de plus en plus d’établissements et par rebond d’Ogec, la question du réchauffement climatique et de l’écologie. Avec un témoignage, celui de Frédéric Baule, vice-président du Campus de la Transition situé dans le Domaine de Forges en Seine-et-Marne près de Montereau.

Prêté par les sœurs de l’Assomption, ce campus, créé en 2018 par un groupe d’enseignants-chercheurs, d’entrepreneurs et d’étudiants est un véritable laboratoire d’idées et d’expérimentations. Son objectif, promouvoir « une transition écologique, économique et humaniste à l’échelle des enjeux qui bouleversent notre siècle ». « Tout est parti d’un constat : alors qu’un discours autour de la transition énergétique est tenu de façon récurrente, les cursus universitaires ou ceux des grandes écoles ne s’adaptent pas », observe Frédéric Baule. Le hiatus au sein des entreprises est tout aussi fort. Du coup, beaucoup de jeunes en désaccord avec les objectifs qui leur sont fixés démissionnent de leur poste.

D’où la création de ce lieu d’expérimentation qui touche tous les domaines, l’énergie bien sûr mais aussi l’alimentation et l’organisation du travail. Huit personnes vivent en permanence sur cet éco-lieu, entourées d’un réseau de bénévoles. Elles ont entre autres défis, celui de faire en sorte que le château du 18ème siècle situé au centre du domaine atteigne la neutralité carbone et d’accueillir des jeunes migrants car rappelle Frédéric Baule, « le cri de la terre et celui des pauvres sont liés ».

Le domaine de la Forges est aussi un lieu d’échanges et de transmission entre chercheurs, étudiants, entreprises, qui viennent faire l’expérience d’une « frugalité choisie ». Ce campus propose de nouveaux programmes d'enseignements pluridisciplinaires articulés aux enjeux écologiques, il travaille aussi sur de nouvelles pratiques pédagogiques. Les jeunes qui suivent des stages sur place « voient grâce à l’expérimentation qu’ils peuvent contribuer à changer le monde… » Une expérience radicale.

Comment être un président d’Ogec heureux ?

 

Parmi les nombreux ateliers organisés lors de ces Journées Nationales, l’un d’eux « Etre un président d’Ogec heureux » a fortement interpellé la vingtaine de participants. Partager les responsabilités, donner du pouvoir aux équipes, est sans doute la seule façon de ne pas risquer un burn-out lorsqu’on est président d’Ogec ! « Le plus important est de savoir pourquoi on exerce cette fonction et comment en partager le poids avec des professionnels », assure Norbert Mallet, consultant chez CEE Management qui animait l’atelier.

« Le problème, c’est qu’on ne naît pas président d’Ogec et que l’acquisition des compétences qui permettent de se sentir plus sûr de soi ne se fait que progressivement », observe un participant. Pour un autre, la difficulté vient de « l’impossibilité de parler vrai notamment avec les bénévoles ». Norbert Mallet rappelle que « la clé de l’épanouissement ne réside pas tant dans l’effort individuel que dans la mise en place de relations permettant de gérer le bien commun. Pour qu’une école fonctionne, on est condamné à la confiance - ce qui n’exclut pas le contrôle».

En outre, il ne faut pas perdre de vue que la finalité de toute institution scolaire, ce sont les enfants. « C’est la raison d’être d’une école. Vos « clients », ce ne sont pas les familles mais les élèves. L’objectif est de les accueillir au mieux en donnant aux enseignants les moyens de travailler », ajoute Norbert Mallet. Un objectif qui devrait jouer un rôle de boussole, seul moyen pour les présidents d’Ogec de garder le cap et… d’être heureux.

 

Coup d'envoi de la campagne 2019-2020
pour le volontariat en service civique

 

Les établissements ont jusqu’au 17 mai 2019 pour déposer leur projet en vue d'accueillir l'un des 610 jeunes pouvant effectuer leur service civique en établissement scolaire ou dans une structure de l'enseignement catholique.

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