Mis à jour le : 24 avril 2024 / Publié le : 1 février 2018
Appel à la prospective
Pascal Balmand, secrétaire général de l'enseignement catholique a prévenu les organisations professionnelles de chefs d'établissement que le contexte de forte progression démographique et de restriction budgétaire, imposait d'anticiper des économies qui ne pénalisent pas la qualité pédagogique.
« La rentrée 2018 sera tendue » La semaine du 22 janvier, lors des assemblées d’organisations professionnelles de chefs d’établissement de l’enseignement catholique*, son secrétaire général Pascal Balmand a lancé l’alerte : « La rentrée 2018 se fera à moyens constants et dans le meilleur des cas, il en sera ainsi pour les rentrées suivantes du quinquennat », a-t-il prévenu.
Dans un contexte de forte progression démographique (+ 50 000 élèves sur ces trois dernières années) cette forte contrainte sur les moyens, impose à l’enseignement catholique un travail de prospective qui lui permette de « conserver un service pédagogique de qualité tout en réalisant des économies budgétaires ».
A cette fin, un groupe de travail national a été constitué pour identifier les marges de manœuvre envisageables sur le plan de l’organisation des établissements, des enseignements et du travail des enseignants.
Dans un contexte de restriction budgétaire générale, ces marges de manoeuvre seront exclusivement à rechercher dans les territoires et devront s’appuyer sur des initiatives innovantes : « Lorsque, dans une académie, l’enseignement public ne peut pas faire face seul au besoin de scolarisation effectif, il sera pertinent de faire des propositions qui permettent de négocier, localement, un abondement de moyens pour des projets spécifiques » a-t-il précisé. Cela permettrait notamment de revenir, au cas par cas, sur la règle non-écrite du 80-20 qui limite les moyens de l’enseignement catholique à 20% de ceux du public, quels que soient les besoins scolaires.
Autre piste possible pour réaliser des économies d’échelle : les petits collèges pourraient par exemple ouvrir des classes de cycle sur le modèle des classes multi-niveaux de l’enseignement primaire. « Contrairement aux établissements du public dont le maintien est conditionné par la démographie, cela nous permettrait de maintenir des structures dans des zones de déprise au dépeuplement desquelles nous nous refusons de contribuer », a expliqué Pascal Balmand.
Revenant sur l’unification du statut de chef d’établissement, Pascal Balmand s’est félicité qu’elle corrige une situation inéquitable pour le 1er degré et qui ne pouvait plus durer. Il a néanmoins rappelé aux chefs d’établissement « la nécessaire progressivité » de sa traduction effective et fait état de l’avancement de la convergence en cours des parcours de formation.
Il a enfin appelé les établissements à se faire véritables « laboratoire de fraternité » en s’emparant notamment de la question de la scolarisation des mineurs non accompagnés. Il a souhaité que chaque structure accueille au moins un de ces jeunes, dont le nombre, estimé à 25 000 sur le territoire, constitue selon lui une « bombe à retardement ». Reprenant une citation du pape François à l’occasion de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés du 14 janvier dernier, il a souligné que faire vivre l’hospitalité chrétienne permettait en outre « à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ». (Lettre aux Hébreux- 13-2)