Mis à jour le : 7 avril 2017 / Publié le : 23 mars 2017
La transition collège – lycée
Stéphanie Gallet interroge Benoit Skouratko, chargé du pôle Collège au département Éducation de l'enseignement catholique sur la transition entre le collège et le lycée.
« Le passage 3e - 2nde est compliqué, en grande partie parce que le lycée va demander plus d’autonomie, plus de capacité à être en relation aux savoirs de façon claire. Or, certains de nos collégiens arrivent un peu phagocytés par un collège qui jusqu’à maintenant n’avait pas trop évolué. Beaucoup d’élèves ont perdu leur autonomie et leur confiance dans leur apprentissage et leur niveau et souvent il y a une déstabilisation qui se passe, un hiatus à l’entrée du lycée, que l’on voit s’augmenter depuis plusieurs années. C’est pour ça que l’enseignement catholique a essayé de s’attacher à cette réflexion pour voir ce que l’on mettait en œuvre dans nos réseaux afin d’accompagner au mieux les élèves dans cette transition.
Ce n’est pas la seule question de l’orientation, parce que si ce n’était que l’orientation on ne travaillerait que sur cette question. C’est une des données mais ce n’est pas la plus probante pour nous. On s’est vraiment rendu compte qu’il y avait beaucoup dans la façon de travailler du collège, les modalités, les attentes du collège qui amenaient souvent les élèves à perdre confiance dans leurs compétences et leurs capacités et à ne pas trop se risquer au lycée.
Souvent aussi on voit aussi apparaître une démotivation, qui a commencé à se mettre en place en 5e et 4e et qui s’accentue en classe de 2nde . »
« C’est l’enseignement personnalisé qui est le pilier d’une transition en douceur. C’est effectivement autre chose que de l’enseignement, c’est écouter les élèves, rentrer dans l’explicitation avec eux, les accompagner et cela amène chez les enseignants une posture différente que celle de celui du transmetteur, c’est celle de l’accompagnateur et de celui qui écoute et celui qui va essayer de mettre à disposition les outils, les moyens, les espaces pour que l’élève puisse se sentir en situation d’apprentissage et de réassurance.
C’est aussi bien au niveau du collège car cela s’anticipe, et au niveau du lycée. La réforme du collège essaye de mettre en place très fortement cet accompagnement personnalisé et l’a généralisé à l’ensemble des niveaux et des élèves donc c’est vrai que si ça se travaille de plus en plus au niveau du collège ça va amener les élèves à mieux se connaître et à avoir une analyse et une réflexion sur leur façon d’apprendre et on espère qu’au niveau du lycée cela puisse se poursuivre par un accompagnement personnalisé que l’on doit théoriquement voir de la classe de 2nd à la classe de terminale. »