L'enseignement agricole privé doit relever le défi de son manque de reconnaissance et de notoriété. Cette filière mal connue génère pourtant une employabilité très forte avec 97% de ses diplômés qui trouvent un travail à la sortie de l'école. Elle doit également faire face à la mondialisation qui touche le secteur agricole de près et développer une approche plus écologique de l'agriculture.
Mis à jour le : 10 mars 2017 / Publié le : 10 mars 2017
Les défis de l’agricole
Stéphanie Gallet « L’enseignement catholique agricole, c’est 186 établissements répartis sur l’ensemble du territoire, 48 000 élèves soit un tiers des étudiants agricoles et des formation qui vont de la 4e à l’école ingénieur agronome en passant par le bac et des BTS. De nombreux défis pour les années à venir et en particulier la notoriété. »
Philippe Poussin, délégué général du CNEAP Centre National de l'Enseignement Agricole Privé : « L’enseignement agricole est relativement peu connu. De fait, l’avenir de l’enseignement agricole, c’est comment peut-on faire entendre aux familles, aux enseignants qui conseillent à l’orientation dans l’éducation nationale et à un certain nombre de partenaires sur le territoire, qu’il existe en France, au-delà du ministère de l’Éducation nationale, un deuxième ministère technique : le ministère de l’agriculture qui porte un enseignement professionnel particulier, l’enseignement agricole. Le premier défi pour nous c’est donc cette reconnaissance.
On a des spécificités qui sont intéressantes. Si on prend la réforme du collège qui a été lancée par la ministre de l’Éducation nationale l’année dernière, grand nombre des propositions sont mises en place dans l’enseignement agricole depuis 20 ou 30 ans.
Ce savoir-faire éducatif, cette capacité d’emmener le jeune dans un projet personnel, de le porter à travers des cours interdisciplinaires, des éléments modulaires des pratiques professionnelles sont des acquis éducatifs qui montrent leurs preuves. »
Stéphanie Gallet « Autre défi pour l’enseignement catholique agricole, continuer d’être à l’écoute des besoins des territoires. »
Philippe Poussin « Très peu de gens savent que le taux d’employabilité des lycées agricoles est extrêmement élevé. Nous avons, statistique du ministère, 90% des jeunes qui trouvent un emploi dans les six mois après l’obtention du diplôme. Cet enseignement agricole ne crée pas de chômeur et c’est le rôle d’un enseignement professionnel d’être en parfaite adéquation avec les besoins des professions. Et puis, parce que la plupart des établissements agricoles sont dans des territoires ruraux, ça constitue des éléments de la dynamique des territoires. Un lycée agricole dans un village, c’est souvent le principal employeur, c’est souvent un centre d’animation. Au-delà de la formation des jeunes et la préparation à un diplôme, ils font quelque part vivre le village, ils participent à la vie commune, ils contribuent au bien commun de la vitalité des territoires ruraux. »
Stéphanie Gallet « Notoriété et ancrage local ne sont pas les seuls défis à relever. Pour Philippe Poussin il faudra aussi se poser toujours plus la question de la mondialisation et surtout adopter une approche plus écologique des territoires et de l’agriculture.»