art. 8 Aujourd’hui comme hier, l’Église catholique est engagée dans le service de l’éducation. Elle accomplit ainsi la mission qu’elle a reçue du Christ : travailler à faire connaître la Bonne Nouvelle du Salut. De cette mission, dans chaque diocèse, l’évêque est le responsable premier et le garant. L’engagement de l’Église dans le champ de l’éducation manifeste sa solidarité avec le genre humain et son histoire ainsi que sa volonté d’apporter une contribution originale et spécifique à la construction de la cité et au renouvellement de la société humaine [...].
art. 10 Au service de l’homme et de son éducation, l’Église manifeste qu’elle porte sur toute personne un regard d’espérance. Conformément à la mission qui lui a été confiée par le Christ, elle s’adresse à tous les hommes et à tout homme ; aussi, par choix pastoral, l’école catholique est-elle ouverte à tous, sans aucune forme de discrimination.
art. 13 L’école catholique propose à tous son projet éducatif spécifique et, ce faisant, elle accomplit dans la société un service d’intérêt général. C’est pourquoi les écoles catholiques s’inscrivent délibérément dans une logique de contribution au service éducatif de la Nation. Dans le cadre du principe de liberté d’enseignement, elles coopèrent volontiers avec les pouvoirs publics et les autres institutions éducatives, avec lesquels elles tissent un dialogue serein et constructif, fondé « sur le respect mutuel, la reconnaissance réciproque de leur rôle propre et le service commun à l’égard de l’homme [L’École catholique au seuil du troisième millénaire, n° 17] ».
art. 14 En France, cette contribution s’inscrit, aujourd’hui et pour l’essentiel, dans le cadre d’une relation contractuelle avec l’État. Pour la formation scolaire initiale, la forme habituelle des écoles catholiques est celle d’établissements privés associés au service d’éducation.
Quelques points d’analyse
Chacun des projets éducatifs propres à chaque école inclut une référence au Christ « fondement du projet éducatif de l’école catholique » et à l’Évangile qui révèle l’homme dans sa plénitude. Tous, croyants comme incroyants, y trouvent la source d’un projet d’éducation pour la promotion de la personne humaine. (art. 23 ; 125 et sv.)
Service éducatif et annonce se répondent dans une même proposition éducative (art. 18). Le projet éducatif engage à proposer la Bonne Nouvelle de l’Évangile (art. 22 ; 41)
Le service de la dignité de la personne humaine requiert de révéler à chacun sa vocation personnelle et sociale, d’aider chacun dans sa croissance et de permettre à chacun de participer à la construction de la société, à la cohésion de la société par l’attention au bien commun (art. 3 ; 7 ; 42)
Trois termes reviennent régulièrement, qui sont trois piliers d’un projet d’éducation référé à l’Évangile :
La recherche de la vérité, qui doit orienter l’entrée dans la culture, la formation intellectuelle, morale et spirituelle (art. 2 ; 24 ; 36)
L’appel à l’amour, à la charité, qui commande aux relations dans la communauté éducative et à « l’attention préférentielle à ceux qui connaissent une fragilité personnelle, familiale ou sociale. » (art. 25 ; 38 ; 117)
L’éducation à la liberté, dans le respect de chacun et l’écoute de la diversité, pour aider chacun à répondre librement à sa vocation. (art. 6 ; 10 ; 37)
Ces trois dimensions s’articulent dans un projet d’éducation fidèle au projet de Dieu qui « appelle l’humanité à l’amour dans la liberté et la vérité, dont la beauté est le sceau. » (art. 40)
L’école catholique ne vit pas deux missions séparées, une mission d’Église, et une mission de service public. C’est en étant pleinement elle-même, dans la fidélité à l’Évangile qu’elle annonce à tous dans le respect de la liberté de conscience, qu’elle se met au service de la société. En éveillant chacun à la conscience de sa dignité et à l’engagement pour l’autre, en aidant à la recherche de la vérité, en formant à la fraternité, l’école catholique veut participer à la promotion de la justice et de la paix, indispensables à la cohésion de la société. (art. 11 ; 13)