HPV: vaccination sous condition
Le ministère de la Santé ayant répondu aux inquiétudes suscitées par le décès d’un collégien en octobre dernier, le Secrétaire général de l’Enseignement catholique appelle à reprendre la vaccination dans ses établissements volontaires. Sous réserve toutefois que la vigilance apportée par les services de santé à la surveillance post-vaccinale soit optimale.
Par différents messages, le dernier datant du 21 décembre 2023, Philippe Delorme, le Secrétaire général de l'Enseignement Catholique, a recommandé la suspension de la participation des établissements catholiques d’enseignement à la campagne de vaccination, dans les collèges, contre le HPV.
Nous estimions en effet, qu’à la suite de l’accident et du décès du jeune collégien de Loire-Atlantique, le communiqué publié le 23 novembre dernier par Santé publique France formulant quatre recommandations ne répondait pas à nos questions précises sur les garanties demandées pour une reprise sereine de la vaccination dans nos établissements, avec notamment la question de la responsabilité portée par les chefs d’établissement. Et le secrétaire général de l'Enseignement catholique réclamait une rencontre avec le ministère de de la santé.
Grâce à l’intervention du directeur de cabinet de madame la ministre de l’Éducation nationale, Philippe Delorme a pu rencontrer cet été le directeur de cabinet du ministre de la Santé. L’entretien s’est bien déroulé, et ses préoccupations ont enfin été entendues et comprises.
À l’issue de cette rencontre, il a été convenu qu’une lettre conjointe des deux ministres serait adressée aux rectorats et aux chefs d'établissement pour relancer la campagne de vaccination et que, parallèlement, un nouveau protocole de vaccination prenant en compte nos demandes relatives à la sécurité des opérations de vaccination ainsi qu’à la protection des chefs d'établissement, serait diffusé sous la forme d’une instruction interministérielle, auprès des rectorats et des ARS.
Si le nouveau protocole de vaccination répond à une partie de nos demandes, il reste cependant ambigu sur un point essentiel pour nous : la surveillance post-vaccinale.
Afin d’éviter la prolongation de l’incertitude actuelle et pour permettre aux chefs d'établissement de répondre aux sollicitations des Agences régionales de santé, nous vous faisons part de la levée de l’invitation à suspendre les vaccinations dans les établissements catholiques d’enseignement qui vous avait été adressée après le dramatique accident de Nantes.
Les établissements qui le souhaitent, sur décision de leur chef d'établissement, peuvent donc à nouveau accepter d’organiser dans leur établissement une campagne de vaccinations, sous réserve que les conditions décrites ci-dessous soient mises en œuvre par les équipes de vaccination :
- Les équipes de vaccination doivent comprendre un responsable médical (médecin ou sage-femme).
- L’établissement est sollicité en amont de la vaccination pour :
Transmettre aux parents d’élèves les documents d’information,
Recueillir les autorisations parentales des parents ne disposant pas d’un accès à Internet,
Préparer les locaux pour la vaccination.
- La séance de vaccination proprement dite se déroule sous la responsabilité de l’équipe médicale de vaccination.
- Le vaccin est administré dans un lieu confidentiel.
- Après l’injection, la surveillance post-vaccinale d’une durée de 15 minutes est placée sous la responsabilité exclusive de l’équipe médicale de vaccination. Les élèves sont en position allongée ou semi-assise au sol, contre un mur.
- Afin de permettre cette surveillance médicale, la vaccination et la phase de surveillance post-vaccinale se déroulent dans une même salle, avec l’installation de paravents ou de tout autre dispositif permettant la préservation de l’intimité de l’espace de vaccination.
Lorsque le chef d'établissement constate, avant ou pendant la séance de vaccination, que ces conditions ne sont pas en état d’être effectivement mises en oeuvre, nous conseillons de suspendre et/ou reporter la séance de vaccination.