Mis à jour le : 20 février 2025 / Publié le : 19 février 2025

EARS : « Favoriser le beau et lutter contre le mal »

Les référents EARS et 3PF se sont respectivement réunis les 13 et 15 janvier derniers, à l’invitation du Sgec. Le 14 janvier, ils ont partagé une journée commune, riche en échanges sur les points d’intersection et les complémentarités de ces deux réseaux.

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Réunis pour la première fois, le 14 janvier au Fiap, à Paris, les référents des réseaux EARS et 3PF ont pu mesurer les nombreux points de convergence entre leurs actions. « Cette rencontre émane de la volonté des référents eux-mêmes, notamment de ceux qui ont une double casquette », a expliqué Théo Leuillier, membre du Pôle Éducation du Sgec et animateur des deux réseaux. La conférence introductive donnée par Éric de Rus, agrégé et docteur en philosophie, a rejoint l’ensemble des 130 participants. En s’appuyant sur l’anthropologie d’Édith Stein, philosophe juive convertie au catholicisme, il a défini la violence comme une transgression qui vise à éliminer l’autre et porte atteinte à son humanité : « C’est une négation du sens de la personne en tant qu’être fini, et ce dans ses dimensions temporelle et corporelle. »

« L’EARS, c’est l’éducation au bien et au beau, le 3PF, c’est la lutte contre toute forme de mal. Il y a des ponts en permanence entre ces deux missions. »

Une table ronde sur la bientraitance éducative a prolongé la réflexion. Marie Evenas, chargée de mission à la direction diocésaine de Créteil, a résumé les points communs des deux réseaux : « L’EARS, c’est l’éducation au bien et au beau, le 3PF, c’est la lutte contre toute forme de mal. Il y a des ponts en permanence entre ces deux missions. » Pour Eliane Nguyen, coordinatrice des programmes de prévention de la violence d’Apprentis d’Auteuil, qui s’est doté d’un observatoire de la violence, « il est important de mettre en place un plan Boussole, des processus cohérents, dans un cadre précisé », insistant sur l’importance de la relecture comme outil de prévention. « La violence, c’est donner à l’autre une place d’objet, a rappelé Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire général. Notre projet, fondé sur la qualité de la relation, considère la personne comme un sujet. La bientraitance éducative renvoie au “prendre soin” et cherche à construire une relation saine dans un environnement sécure. C’est un enjeu collectif. »

Après des kiosques présentant des bonnes pratiques et des outils, la conférence conclusive de Jean-Marie Petitclerc, éducateur salésien, a convoqué la pédagogie de Don Bosco, qui réhabilite l’affectif et la relation face aux situations de violence. « Sans confiance, pas d’éducation possible », a-t-il insisté, recommandant de s'appuyer sur la bienveillance et la crédibilité : « On a du pouvoir, mais l’autorité se reçoit. Il faut trouver le bon positionnement pour porter un double regard sur l’enfant tel qu’il est et sur l’adulte qu’il va devenir. L’art de l’éducateur, c’est l’art du funambule. »

Co-construction et consentement en EARS

Réunis le 13 janvier à Montrouge (92), les 71 référents EARS, à défaut de pouvoir évoquer le programme final d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle présenté deux semaines plus tard au Conseil supérieur de l’éducation, ont écouté le partage d’expériences de pairs ayant déjà mis en place un parcours. Ainsi, à Rouen, Teddy Tordoir, chef d’établissement de l’école Saint-Dominique, et Domitille Graffin, parent d’élève et enseignante de SVT, ont associé en mars 2023 les
familles à une journée pédagogique avec les enseignants et personnels pour co-construire ce parcours. Soucieux
de travailler en confiance avec les familles, ils ont fait le choix de leur envoyer en amont une présentation des intervenants, auxquels ils demandent une attestation de formation, un CV et un extrait de casier judiciaire, par précaution. Autre exemple, dans le Var. Magali Menut, référente EARS, a accompagné en mai dernier des chefs d’établissement et leurs équipes pour analyser leurs besoins et élaborer avec eux, pour les cycles 1 et 2, un parcours qui leur ressemble. « Nous avons privilégié une approche positive déclinée en trois axes : se connaître, vivre et grandir avec son corps ; rencontrer les autres et construire des relations ; trouver sa place dans la société, y être libre et responsable », explique Magali Menut.

Co-construction et consentement en EARS

Réunis le 13 janvier à Montrouge (92), les 71 référents EARS, à défaut de pouvoir évoquer le programme final d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle présenté deux semaines plus tard au Conseil supérieur de l’éducation, ont écouté le partage d’expériences de pairs ayant déjà mis en place un parcours. Ainsi, à Rouen, Teddy Tordoir, chef d’établissement de l’école Saint-Dominique, et Domitille Graffin, parent d’élève et enseignante de SVT, ont associé en mars 2023 les
familles à une journée pédagogique avec les enseignants et personnels pour co-construire ce parcours. Soucieux
de travailler en confiance avec les familles, ils ont fait le choix de leur envoyer en amont une présentation des intervenants, auxquels ils demandent une attestation de formation, un CV et un extrait de casier judiciaire, par précaution. Autre exemple, dans le Var. Magali Menut, référente EARS, a accompagné en mai dernier des chefs d’établissement et leurs équipes pour analyser leurs besoins et élaborer avec eux, pour les cycles 1 et 2, un parcours qui leur ressemble. « Nous avons privilégié une approche positive déclinée en trois axes : se connaître, vivre et grandir avec son corps ; rencontrer les autres et construire des relations ; trouver sa place dans la société, y être libre et responsable », explique Magali Menut.

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Un « oui » enthousiaste

Essentiel pour se construire sur des bases saines, le consentement, manifestation de notre volonté, est parfois difficile à expliquer aux jeunes. « Il doit remplir plusieurs critères, souligne Naomi Bonté, cheffe de projet EARS et médiation à Apprentis d’Auteuil. Il doit être donné librement, être éclairé, spécifique, réversible et surtout enthousiaste. Ce dernier point est important : il faut chercher le oui plutôt que le non. » Pour le construire, elle recommande d’apprendre à connaître ses envies et besoins, mais aussi à les exprimer à l’autre et à accepter un éventuel refus, et enfin à prendre conscience de ce qui peut influencer notre consentement (société, famille, séries télés, amis…).

Le 3PF en perspective

La journée du 15 janvier, qui s’est tenue à l’espace Montalembert à Montrouge, a invité les 70 référents 3PF à identifier les atouts, freins et leviers d’accompagnement des communautés éducatives, dans le cadre de l’observation nationale du 3PF. Suite à ce travail, conduit en mode World café, les participants ont voté pour les chantiers leur paraissant prioritaires, qui ont fait l’objet de six ateliers : prévention du suicide ; violence intrafamiliale ; prostitution des mineurs ; santé mentale ; harcèlement ; violence institutionnelle et éducative. Avec en visée la constitution d’outils et de ressources pour faire culture commune et co-construire la dynamique du 3PF dans l’Enseignement catholique pour les années à venir.

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