Mis à jour le : 1 avril 2024 / Publié le : 15 janvier 2024

Incertitudes sur la rentrée 2024

La nouvelle ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, temporise et rendra ses arbitrages sur la nouvelle organisation du collège en mars. Le schéma de l'emploi de l'enseignement catholique reste en attente d'une dotation complémentaire qui lui permettrait de mettre en oeuvre les groupes de niveau.

Malgré les nombreux et réguliers échanges avec la Direction des Affaires Financières du ministère de l'Education nationale depuis la mi-février, le Secrétariat général n'est pas parvenu à lever certains blocages académiques, là où les Recteurs veulent imposer des groupes de niveau sans octroi de moyens dédiés.
La situation est critique à Nantes, Rennes, Nice, Clermont-Ferrand, Limoges, Strasbourg, Toulouse, Besançon.

Apaiser mais réformer. C’est la feuille de route confiée le 8 février, par le gouvernement Attal à Nicole Belloubet, après le passage éclair -mais retentissant- d’Amélie Oudéa-Castéra- au poste de ministre de l’Éducation nationale. Docteur en droit public, l’ancienne ministre de la Justice d’Edouard Philippe qui fut aussi rectrice des académies de Limoges puis Toulouse, hérite, avec la réorganisation du collège, d’un dossier très contesté.

 

Pour l’instant la seule certitude concernant le collège est la suppression de "l’heure d’enseignement de soutien ou d’approfondissement en français ou en maths » instaurée l’an dernier en 6e. L’architecture des groupes – de niveau ou de besoins- et leur déploiement -certainement ciblé en direction des collèges les plus en difficultés- ne sont pas encore tranchés, faute de dotation complémentaire indispensable.


Conditionner l’inscription en seconde à l’obtention du DNB implique de rediriger les 10% de candidats ayant échoué à cet examen – près de 100 000 en 2023 - vers une "classe préparatoire à la seconde", selon les termes des projets de textes rejetés en CSE le 8 février. Cela devrait, pour la prochaine rentrée, ne concerner que les élèves volontaires, dans des lycées publics.

Le redoublement, devrait être « décidé » -et non plus proposé- par les équipes et sa perspective déclencherait un suivi obligatoire des programmes personnalisés de réussite éducative. Déjà proposés aux élèves en difficulté, ces PPRE mettent en place des pédagogies et des objectifs individualisés. Ils pourraient englober des stages de réussite durant les vacances.

 

Un schéma de l'emploi déficitaire

Le schéma de l’emploi 2024, dont la négociation a été compliquée par les alea gouvernementaux, n’a été que partiellement finalisé à la mi-février, retardant de manière inédite l’organisation de la rentrée dans les académies.

Au final il supprime 397 postes : les 377 prévus par la loi de finance et 20 pour la réserve ministérielle.

Dans ce contexte tendu, l’enseignement catholique sanctuarise néanmoins 43 emplois pour le plan pour les réussites, 12 pour des ouvertures d’établissement mais supprime les 22 emplois alloués aux établissements à moyens éducatif renforcés. Les redéploiements portent sur 470 emplois repris pour 40 donnés aux académies déficitaires.

S’agissant de la mise en place des groupes de niveau en collège, dans l’attente d’une dotation complémentaire que réclame l’enseignement catholique, les Caec travailleront avec les rectorats à répartir entre les collèges le volume horaire correspondant à la 26e heure supprimée, soit 370 postes.
Ce volume horaire étant nettement insuffisant, et la rentrée 2024 ne pouvant être aggravée par d'autres redéploiements, l’enseignement catholique préconise de ne mettre les groupes en place qu’en 6e et dans les collèges dans lesquels le nombre d’élèves repérés en difficulté par les évaluations de début de 6e est le plus important. Relevant de l'organisation pédagogique des établissement, ce dispositif reste en effet sous la responsabilité des chefs d'établissement qui en choisissent les modalités de mise en oeuvre, qui ne peuvent être identiques à celle du public.

Malgré tout, des difficultés persistent dans les académies de Nantes, Rennes, Nice, Clermont-Ferrand, Limoges, Strasbourg, Toulouse, Besançon.

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