Yalla ! contre le harcèlement

« Que se passe-t-il sur cette image? » demande Plume aux élèves de CM2, qui visionnent des dessins projetés au tableau, depuis leurs tables d’écoliers. « Un garçon en menace un autre ! », répond un élève de l’école Sainte-Marie de Tourcoing à la chargée de mission de Asmae Association Sœur Emmanuelle. Ce mardi matin du 7 novembre, la classe de Manuel Watrelot bénéficie d’une des sessions du Yalla Tour !, un tour de France des écoles pour prévenir le harcèlement scolaire, organisé par l’association fondée par Sœur Emmanuelle. « Est-ce que c’est normal de menacer quelqu’un ? Comment appelle-t-on les insultes et les menaces ? », interroge la jeune femme. « C’est de la violence verbale ! », lance une élève. « Et sur cette image, reconnaissez-vous les personnages ? » leur demande Lou, en service civique pour l’association. « Oui, ce sont les mêmes qui embêtent encore le garçon au tee-shirt rouge et l’un d’entre eux les filme », remarque un autre enfant. « Dans ce cas, on peut parler de harcèlement car la situation se répète. Mais ils ne l’embêtent pas : embêter, c’est un mot trop faible : ils exercent de la violence ! », leur explique Plume, qui détaille le rôle de chacun des protagonistes : la victime, les harceleurs, l’assistant (qui aide les harceleurs en filmant la victime) et les témoins.

« Les deux tiers de nos élèves ont des téléphones. L’an dernier, une jeune élève a twerké sur TikTok (réalisé une danse provocante) et s’est retrouvée la risée de ses camarades qui l’ont mise à l’écart », confie Odile Carette, enseignante de l’autre classe de CM2 de l’établissement, sensibilisée l’après-midi même. Pour parer à ce genre d’incidents, Plume invite les élèves à une petite activité dans la cour de l’école : le pas en avant.

Alignés les uns à côtés des autres, les enfants sont invités à avancer d’un pas s’ils répondent oui à ces questions : Avez-vous un téléphone portable ? Êtes-vous en lien avec plus de 100 personnes sur les réseaux sociaux ? Avez-vous déjà partagé des informations personnelles ?… « Ceux qui ont le plus avancé sont les plus exposés... En principe, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans. Faites attention à ce que vous communiquez et avec qui ! », les met en garde la jeune femme. Après avoir présenté les maux provoqués par le harcèlement (idées noires, insomnies, dépression...), elle rappelle la conduite à tenir : réconforter la victime, parler de la situation aux adultes, voire composer le 3018. Pour finir, elle remet aux enfants un « harcèlomètre » : une petite règle en carton, avec des bulles de situations allant du vert au rouge selon la qualité des relations de l’élève avec ses camarades (respectueuses, préoccupantes, dangereuses). Les élèves sont parés!