Mis à jour le : 24 avril 2019 / Publié le : 10 avril 2019
L’appel aux communautés éducatives
Comment transformer l’élan suscité par la dynamique Réenchanter l’École en résolutions permettant de diffuser une culture de la responsabilité en partage dans tout l’Enseignement catholique ? C’est le défi que s'est lancé le campus 2019, qui s'est clôturé, dimanche 31 mars 2019, sur un appel adressé aux communautés éducatives par Pascal Balmand, le secrétaire général de l'Enseignement catholique. Diffusé en direct, cet appel s'appuie sur les propositions d’engagements concrets qui ont émergé de ce séminaire collaboratif et est à retrouver ici, ainsi que la table ronde qui l'a précédé.
Le Campus ouvre un chemin de joie à l’École catholique
« École catholique, n’aie pas peur d’avancer au large ! »
C’est l’appel en forme d’envoi adressé par Pascal Balmand, secrétaire général de l’Enseignement catholique, au terme des trois journées de réflexion collective sur la responsabilité en partage menée lors du Campus 2019, aux Mureaux.
Pascal Balmand, secrétaire général de l’Enseignement catholique a conclu le Campus 2019 en saluant les quelque 180 acteurs de l’Enseignement catholique, de toutes fonctions et de tous horizons, pour leur contribution à cette expérience qui modifie chacun, imperceptiblement et profondément, et qui, par capillarité, vise à changer le visage de l’Enseignement catholique.
Évitant l’écueil des grandes envolées lyriques, le brainstorming collaboratif des Mureaux a en effet dessiné des pistes opérationnelles de transformation dont la modestie et l’enracinement dans le concret posent les jalons d’un «chemin de joie » : « Celui qui fait de la responsabilité en partage une clef de relecture de tout ce qui se vit dans nos structures et amène chacun à s’y sentir plus heureux ».
Les échanges du Campus ont aussi mis en lumière le potentiel transformateur de cette notion de responsabilité en partage qui amène à imaginer de nouvelles modalités pour penser et préparer l’avenir.
Pascal Balmand a dégagé, des travaux de l'assemblée, quatre directions majeures pour des orientations qui seront synthétisées pour être proposées au vote du Comité national de l’Enseignement catholique du 28 juin prochain.
Elles deviendront ainsi des engagements institutionnels qu’il reviendra plus particulièrement au prochain secrétaire général, Philippe Delorme -qui prendra ses fonctions à la rentrée 2019- ainsi qu’aux plus jeunes participants du Campus, de continuer à ajuster à un monde en perpétuelle évolution.
La parole des jeunes
À noter que les enjeux de la participation, de la parole et de l’implication des élèves ont occupé une place importante et récurrente dans les échanges d’à peu près tous les groupes. C’est sans doute que, pour la première fois des élèves de tous âges ont été associés à la préparation de ce campus 2019, auquel une vingtaine de lycéens et d’étudiants en BTS ont même participé de bout en bout.
Inclus dans les cercles, avec une parole d’une valeur équivalente à celle des adultes, ils ont porté la voix de la jeunesse dans la réflexion collective. Ils ont démontré fortement combien être associé au choix des projets pédagogiques, à la vie de l’établissement et de l'institution comptaient pour eux.
Ces jeunes venaient eux-aussi d’horizons très différents : du lycée professionnel de Sainte-Anne-saint-Joseph à Lure (70), du lycée général Montalembert, de Courbevoie (92) ou encore du lycée Godefroy de Bouillon de Clermont-Ferrand (63).
Tous avaient préparé le Campus en amont, notamment par un rassemblement national qui s’est tenu le 15 mars à l’espace Montalembert de Montrouge, en présence également des écoliers de Notre-Dame de Landéan et des collégiens de St-Joseph à La Guerche-de-Bretagne (35) que leurs aînés ont eu à cœur de représenter au Campus des Mureaux.
Les élèves du primaire avaient en effet beaucoup impressionné par la maturité et la pertinence de leurs remarques. Une écolière avait ainsi demandé à Pascal Balmand, secrétaire général de l’Enseignement catholique si sa responsabilité le rendait heureux. « Une question essentielle » qui l’a amené à proposer au Campus 2019 que la responsabilité en partage puisse ouvrir « un chemin de joie » à tous les acteurs de l’enseignement catholique.
L’implication des jeunes au Campus 2019 a également beaucoup nourri l’élaboration du quatrième axe prônant « la participation de tous à tout ». (lire ci-contre)
Une École de l’hospitalité
Depuis le rendez-vous d’inscription jusqu’à une culture du tutorat et un système de parrainage des nouveaux-venus, élèves comme adultes, il s’agit de se donner les moyens d’une hospitalité portée par tous et qui en rende chaque personne accueillie co-responsable. Parmi les nombreuses propositions sur ce registre : les rapports d’étonnement qui pointent au bout de quelques mois les points forts et les marges d’amélioration repérés par les arrivants ainsi qu’un « état des liens annuel » pour évaluer régulièrement cette posture d’accueil ont aussi retenu son attention.
Une École de l’explicitation
En corollaire de ce souci d’hospitalité, Pascal Balmand invite l’Ecole catholique à prendre le temps d’expliquer ce qu’elle fait, pourquoi et comment.
Cela implique de s’extraire d'un langage souvent peu accessible et de fournir à tous « le plan de la Maison commune », à travers par exemple un guide de l’Enseignement catholique et un livret de présentation pour chacune de ses structures.
Il s’agit aussi pour les équipes pédagogiques de partager, avec les élèves et les parents leurs objectifs, leurs attendus et leurs méthodes. Ce souci de transparence pourrait se décliner, comme l’ont proposé certains groupes, par la co-construction de cours avec des élèves ou par des séances d’aide à l’aide aux devoirs pour les parents. Plus généralement il convient de veiller à ce que les enjeux et les règles des réunions organisées soient clairement exposées et bien comprises par tous leurs participants.
Une École du décloisonnement
Donner chair à l’alliance éducative avec les parents et encourager la coopération à tous les niveaux nécessite de lever les potentiels clivages entre les catégories d’acteurs, par des propositions de formation ou des activités partagées, qu’il s’agisse d’une chorale ouverte à tous ou entre autres exemples, d’un groupe transgénérationnel de veilleurs du numérique impliquant, indépendamment de leur statut, toutes les personnes démontrant des compétences spécifiques en matière de nouvelles technologies.
Ce mouvement pourrait aussi se traduire dans les bulletins scolaires par de nouvelles rubriques rendant compte des compétences et talents extra-scolaires, ouvertes à l’appréciation d’acteurs associatifs, à une part d’auto-évaluation voire au regard des parents.
Une École de la participation de tous à tout
Cet objectif, sous-tendu par les trois autres, impose de repenser les organisations spatiales et temporelles pour favoriser des espaces-temps dédiés aux rencontres, au dialogue, au travail collégial et collaboratif. Elargir le cercle des contributeurs au règlement intérieur permet aussi d’en faire un levier éducatif mobilisateur.
L’avènement, enfin, d’une véritable culture du conseil de concertation pédagogique et d’établissement, instances encore trop peu généralisées dans l’Enseignement catholique devrait en outre aboutir à la création de conseils d’élèves à l’échelle diocésaine, comme cela se vit déjà avec bonheur dans l’Enseignement agricole.