Mis à jour le : 21 septembre 2017 / Publié le : 15 septembre 2017

Vers un dialogue social constructif ?

La Fep-CFDT se déclare vigilante à ce que le train de réformes annoncées se fasse dans la concertation. Elle indique que ses adhérents enseignants s’inquiètent des dernières mesures prises dans la fonction publique.
Dans ce climat lourd d'attentes et d'interrogations, la Fep-CFDT appelle les enseignants du privé à s'associer à la journée de mobilisation de la fonction publique prévue le 10 octobre prochain.

 

Marie-Thérèse Debatisse et ALain Deboutte, deux nouveaux membres du bureau national de la FEP-CFDT, autour du secrétaire général Bruno Lamour.

Vigilante et plutôt offensive, la FEP-CFDT a décidé de s'associer pleinement à la journée de mobilisation inter-syndicale pour la fonction publique prévue le 10 octobre prochain.

Dès début septembre, l'antenne syndicale avait exprimé ses réserves et ses attentes: « Nos adhérents qualifient cette rentrée de classique, ni enthousiasmante ni catastrophique, mais les préoccupations et les attentes sont bien là. Nous sommes demandeurs d’un dialogue social constructif, comme nous l’a promis le nouveau ministre Jean-Michel Blanquer à la mi-juillet. Nous espérons que le recours aux ordonnances pour la loi Travail ne préfigure pas la méthode de travail du nouveau gouvernement, ce qui replacerait les syndicats dans un schéma archaïque dans lequel ils n’ont d’autre choix que celui de s’opposer. Or, la présentation, deux jours avant la rentrée, des supports des nouvelles évaluations nationales pour les élèves de CP et de 6è envoie un signal contraire en nous mettant devant le fait accompli », explique Bruno Lamour, secrétaire général de ce syndicat des personnels de l’enseignement catholique lors de sa conférence de presse de rentrée du 14 septembre 2017.

La veille, le ministre de l’Éducation annonçait justement, dans une interview accordée au magazine l’Express, qu’il envisageait de réformer les programmes. « Une telle mesure, sans évaluation préalable ni consultation des principaux intéressés, susciterait un fort mécontentement, vu combien les enseignants sont lassés de voir les réformes sur le système éducatif subir les alternances politiques », complète Marie-Thérèse Debatisse, nouvelle secrétaire nationale. Déjà, la FEP perçoit les premières mesures entrant en vigueur en cette rentrée sur le collège ou les rythmes scolaires, comme une autorisation implicite à détricoter la Refondation de l’Ecole dont la philosophie lui paraissait pourtant aller dans le bon sens.

Elle sera donc particulièrement attentive à la prochaine programmation budgétaire ainsi qu’à la manière dont s’engageront les importants chantiers à venir que sont la refonte des filières professionnelles et du lycée. Ce d'autant plus alors que le ministre semble considérer «l'enseignement privé comme un terrain d'expérimentation attractif, il s'agit de montrer que ses enseignants ne sont pas de dociles cobayes!» prévient Bruno Lamour.

À plus court terme, « les sondages de rentrée de la Fep indiquent que les enseignants s’inquiètent beaucoup des décisions concernant la fonction publique », détaille Alain Deboutte, secrétaire national en charge de la communication. Parmi elles : les modalités du nouveau Protocole Parcours carrière rémunération, l’annonce du gel du point et le retour du jour de carence - la non indemnisation de la première journée d’un congé maladie-.
À noter aussi que le FEP fait état de difficulté dans les établissements agricoles qui connaissent de nouvelles baisses d'effectifs en cette rentrée.
Les personnels de droit privé, eux, se montrent satisfaits de la révision des classifications qui opère un rattrapage très attendu en terme de salaire et d’ancienneté pour les strates les plus basses.

Dans ce contexte, la négociation annuelle obligatoire (NAO) de juillet 2017, même si elle n’aboutit qu’à une augmentation modeste (+0,7%) dont 10% des personnels restent exclus – personnels des Instituts catholiques ou psychologues scolaires- est plutôt bien accueillie aussi. « C’est encourageant pour la nouvelle Confédération de l’enseignement privé à but non lucratif qui sert désormais de périmètre à nos négociations. Nous entendons travailler à ce que le climat constructif établi avec la Fnogec s’étende aux autres collèges employeurs de la Fesic et de l’Udesca. »

Enfin, la FEP-CFDT continue à militer pour qu’une culture de la concertation et du dialogue se généralise au sein des établissements catholiques eux-mêmes. « Les établissements qui sont déjà dans cette dynamique en retirent d’importants bénéfices en termes de climat scolaire, de capacité d’innovation et de réussite pour tous. Mais, ailleurs, des décisions continuent à se prendre sans consultation », regrette Bruno Lamour qui cite en exemple « des remaniements du calendrier des vacances scolaires qui, dans certains établissements du Nord, ont été adoptés sans aucune discussion préalable avec les personnels… »

Les échéances électorales de 2018

La Fep-Cdft, première organisation syndicale de l’enseignement privé, a déjà les prochaines élections de le fonction publiques de décembre 2018 en ligne de mire.

L’enjeu pour elle est évidemment de conforter sa position, tout en ayant conscience de la responsabilité que celle-ci lui confère : « Nous entendons faire avancer notre conception d’un dialogue social constructif et sommes ouverts aux possibilités d’alliances intersyndicales qui permettraient de contrer la progression d’antennes concurrentes qui défendent la ligne de l’opposition systématique », prévient Bruno Lamour, secrétaire général de la Fep.

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