Mis à jour le : 21 avril 2020 / Publié le : 25 mars 2020

Un padlet pour les enseignants spécialisés

Catherine Pellerin est chargée de mission École inclusive auprès des trois directions diocésaines de Lorraine (Meurthe-et-Moselle - Meuse, Vosges, Moselle) et enseignante de mathématiques et sciences au lycée professionnel Saint-Étienne, à Metz. Dans le contexte du confinement, elle coordonne un padlet, pour assurer la continuité pédagogique des enfants ayant des troubles de l’apprentissage ou des handicaps. Elle explique aussi comment elle travaille avec ses propres élèves de lycée professionnel.

À quel besoin répond la création de votre padlet ?

Les parents dont les enfants ont des troubles de l’apprentissage ou des handicaps se retrouvent particulièrement démunis face à l’école à la maison. Certains appellent les enseignants au secours, demandent des méthodes pour répondre aux difficultés spécifiques de leur enfant. L’idée du padlet m’a été suggérée par un collègue, adjoint au directeur diocésain de Franche-Comté. Nous avons mis en place cet outil pour les 46 enseignants spécialisés des trois directions diocésaines dont je dépends (Meurthe-et-Moselle - Meuse, Vosges et Moselle), pour qu’ils mutualisent des ressources, des vidéos, des liens… L’objectif est que ces enseignants spécialisés puissent être des personnes ressources dans leurs écoles pour leurs collègues quand les parents interpellent ces derniers sur des difficultés de leur enfant. Mais il ne s’agit pas de poster des vidéos à montrer aux élèves : partant du principe que l’école à la maison met déjà beaucoup les enfants devant les écrans, les enseignants spécialisés préfèrent poster du contenu proposant des méthodes, notamment ludiques, qui ne nécessitent pas d’ordinateur. Ce dispositif de padlet se met tout doucement en place.

 

Vous êtes également enseignante en mathématiques et sciences en lycée professionnel. Comment travaillez-vous à distance avec vos élèves ?

Pour mes élèves de 3e, de 2nde et de terminale, je suis partie du principe de donner peu de travail, mais régulièrement : chaque jour un morceau de cours avec un exercice d’application. Les élèves en ont pour environ 25 mn en principe. Dès que je mets quelque chose sur la plateforme en ligne, les plus motivés me font rapidement part de leurs difficultés. J’échange avec chacun par mail pour leur faire préciser ce qu’ils ne comprennent pas et les amener à trouver par eux-mêmes la solution. Ce qui prend bien deux heures chaque jour…

 

Vous créez aussi des vidéos pour vos élèves… 

Oui, pour que les corrections des exercices ne se limitent pas un à simple écrit, mais soient assorties d’explications, je réalise des petits films avec l’aide de mon fils. Il me filme et monte des vidéos, dans lesquelles j’explique les exercices, que je poste ensuite sur la chaîne Youtube associée à ma messagerie. Ces vidéos permettent d’aller plus loin qu’un simple corrigé écrit. Je me suis mise à ces vidéos dans le cadre de la crise sanitaire. Avant, je n’utilisais pas cela du tout. Globalement, pour les élèves les plus jeunes, en particulier les 3e, je ne rencontre pas de difficultés, car on sent qu’ils sont encore suivis par leurs parents. C’est plus compliqué pour les terminales. Certains ne se connectent pas à la plateforme : pas vu, pas pris… Face à cette situation, j’ai remonté l’information aux professeurs principaux et j’envoie les mails non seulement aux élèves, mais aussi à leur famille.

 

 

Exemple de vidéos conçue par Catherine Pellerin pour ses élèves

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