Mis à jour le : 4 février 2019 / Publié le : 11 janvier 2019

Tout est lié : en éducation aussi !

La dernière journée des référents Éducation à l’universel, au développement et à l’engagement solidaire a donné de nombreuses pistes pour bâtir des projets éducatifs inspirés de l’écologie intégrale promue par le pape François.

Noémie Fossey-Sergent

 

Cécile Vacher, de la direction diocésaine du Cantal, présente les différents labels existants

« Vers des projets éducatifs Laudato si’ ». C’était le thème de la journée Eudes (Education à l’universel, au développement et à l’engagement solidaire) qui s’est tenue à l’ECM à Montrouge, le 9 janvier 2019. Publiée en 2015, Laudato si’, la seconde encyclique du pape François, invite à repenser les interactions entre l’homme, la société et l’environnement en s’interrogeant sur notre rapport à la consommation, à la planète... Comment se saisir, en établissement, de ce texte fondateur ? « Quelle est la spécificité de l’enseignement catholique pour habiter ces questions à la fois pédagogiques et écologiques ? Le but du jour est de partager cette réflexion et de la nourrir ensemble », a lancé en guise d’introduction Joseph Herveau, référent Eudes au Sgec, à la trentaine de personnes réunies.

Cécile Vacher, chargée de mission à la direction diocésaine du Cantal, a d’abord fait un point sur les différents labels. Premier d’entre eux : le label éco-école créé au Danemark en 1994, est un label international d’éducation au développement durable de la maternelle au lycée. Il se redemande chaque année, ne comporte qu’un seul niveau et n’ouvre pas à un don d’argent. L’école qui s’y engage choisit un thème chaque année, forme un comité de suivi, mène un diagnostic, établit un plan d’actions, prend soin de faire des liens avec les programmes scolaires et doit impliquer toute la communauté. Second label : le E3D qui lui comporte trois niveaux, s’obtient pour 3 ans et exige le même processus que pour les éco-écoles. Troisième label en lien avec Laudato si’ : Eglise verte, qui est davantage adapté aux paroisses ou aux mouvements d’Église, et donne des pistes pour améliorer la gestion de l’éclairage ou du chauffage dans une église par exemple...

Rechercher une qualité
de résonnance au monde

Comment déployer efficacement un processus de développement durable dans les établissements ? Karine Gengembre, directrice de l’école Saint-Vincent-Père-Brottier en banlieue de Blois, a expliqué comment le choix de demander le label éco-école avait aidé l’équipe « à structurer la démarche ». Soutenue par un service civique dédié spécialement à cette thématique, l’école s’est lancée avec enthousiasme dans l’amélioration du traitement des déchets, la création d’un potager... « Cela parle beaucoup aux élèves l’idée de prendre soin d’une terre, fruit de la création de Dieu », explique la directrice dont l’école compte 50% d’élèves musulmans.

Dans le Cantal, l’école Notre-Dame-des-Oliviers est engagée depuis 5 ans dans le label éco-école avec un comité de suivi très élargi : élèves, représentants de mairie, de la communauté de commune... Et a réussi à travailler la solidarité sur un thème de développement durable : « On a fabriqué des boudins de porte et des rideaux pour améliorer l’isolation de l’école, avec des personnes âgées », explique Laurence Lacroix. « Beaucoup d’idées ne coûtent rien », a fait remarquer Cécile Vacher aux participants qui s’inquiétaient des financements pour les projets.

En atelier, les participants ont imaginé comment insuffler l'esprit de Laudato si jusque dans les bulletins de notes des élèves. NFS

Autre aspect de Laudato si’ : la qualité des relations à l’autre. Charles Hervier, directeur diocésain de Toulouse, a expliqué comment il développait une éducation à la relation, à l’image de ce qui se fait aussi dans les diocèses de Blois et de Grenoble, en proposant des formations aux chefs d’établissement de son territoire. Un aspect également souligné par Hervé Dory, ancien directeur diocésain, qui a rappelé le message clé de Laudato si’ : « Tout est lié ». En conséquence, la relation à soi, aux autres, à Dieu et à la planète doivent se travailler ensemble dans une recherche de cohérence.

Les participants de la journée ont ensuite pu échanger par le biais de deux ateliers : l’un les invitait à décrypter des passages emblématiques de l’encyclique, l’autre leur demandait d’imaginer comment insuffler l’esprit de celle-ci dans un projet éducatif, un bulletin d’élève....

Marie-Odile Plançon, du département Éducation du Sgec, a conclu la journée en insistant sur la nécessité de « tourner son intériorité vers l’espérance dans un climat de désenchantement ambiant », « en cherchant une qualité de résonnance au monde ». Cela passe par la recherche d’une « vie bonne », nécessite des choix mais implique aussi des contraintes... qui peuvent pourtant libérer.

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