Publié le : 3 février 2020

Synadic: toujours plus de responsabilité en partage

Prospective, réforme du lycée et de la formation professionnelle, dialogue sociale… l’organisation professionnelle de chef d’établissement a profité de sa rencontre annuelle, fin janvier, pour relire l’ensemble des chantiers actuels à la lumière de la bienveillance.

Aurélie Sobocinski

Applis et téléphones presque à l’arrêt, c’est à un format collaboratif stimulant sur le modèle de la classe renversée que les 200 chefs d’établissement participant à la rencontre annuelle du Synadic ont été conviés les 29 et 30 janvier dernier au groupe scolaire Lassalle-St Nicolas à Issy-les-Moulineaux (92), pour revisiter ensemble la notion de bienveillance. Pas d’approche moralisatrice ou incantatoire qui tienne sur le sujet, mais un appel à en « retrouver les couleurs vives », a fait valoir Bertrand Van Nedervelde, le président de l’organisation professionnelle. « Si le terme aujourd’hui est servi à toutes les sauces, il n’a peut-être jamais été aussi essentiel dans un climat de mal-être diffus, où les pressions multiples -administratives, institutionnelles, familiales, sociales- déstabilisent les équipes. La bienveillance, c’est tout sauf de la lâcheté, du conformisme, de la tiédeur, c’est une exigence en actes, des propositions concrètes pour mieux vivre ensemble dans nos établissements ! », a-t-il insisté.

Le cheminement proposé aux participants par Jean-Charles Cailliez, vice-président de la Catho de Lille en charge de l’innovation, et Marie-Anne Leduby, directrice de l’Isfec-Afarec d’Ile-de-France, tout au long de la 1e journée, s’est voulu au service de cette mise en route à la fois individuelle et collective pour redécouvrir ce commun partagé et le faire vivre dans leurs établissements. À travers une succession de mini-séquences en petits groupes les invitant à expliciter le sens de cette valeur clé et à en confronter l’expression dans leur vécu quotidien, les acteurs ont pu partager leurs points de vigilance et trouver ensemble des pistes concrètes pour la cultiver, dans les attitudes, le pilotage, l’organisation d’espaces -de rencontre, d’engagement, de créativité- et de liens renouvelés avec les élèves, les parents, entre collègues.

« La bienveillance, c’est l’objet premier, le préalable à retravailler sans cesse dans nos projets ! », considère Stéphane Mur, chef d’établissement de St-Christophe-Lasalle à Masseube dans le Gers. Aiguillon constant au cœur de l’anthropologie chrétienne sans être nommé, Marie-Anne Leduby perçoit dans le passage à l’explicite de cette valeur, une nouvelle étape. « On est sans doute à une période où l’on ose reconnaître que cette grammaire humaine n’est pas innée et que des savoir-faires sont nécessaires pour y travailler », pointe la responsable. « A travers le choix de ce thème, nous sommes bien au cœur des engagements de l’Enseignement catholique pour vivre pleinement la responsabilité en partage», confirme Bertrand van Nedervelde.

Un sillon que le Synadic souhaite faire prospérer, tant dans la proposition qu’il fera prochainement à ses membres de se mettre en expérimentation sur des pistes qui ont émergé lors du congrès, que dans le traitement des dossiers d’actualité pour l’avenir du réseau -des négociations sur la convention collective (lire l’encadré) à une mise en œuvre ajustée de la réforme du lycée, du déploiement de la formation professionnelle à l’élaboration d’une politique prospective « courageuse».

 

Convention collective :
l’urgence de renouer le dialogue

 

Parmi les dossiers d’actualité « préoccupants », le président du Synadic est revenu sur les difficultés de la situation sociale actuelle, suite à la dénonciation par certaines organisations syndicales de l’arrêté de représentativité du 21 juillet 2017 au sein de la collective nationale de l’enseignement privé, et de son annulation en juin dernier par la Cour d’appel administrative de Paris. « Depuis, la plupart des rencontres et négociations paritaires sont suspendues, déplore Bertrand Van Nedervelde, à commencer par celles portant sur l’harmonisation de la nouvelle convention collective unique de la Confédération de l’Enseignement privé non lucratif (CEPNL) et de ses neuf sections, dont les effets de la mise en place fixée à 2022 seront aussi importants pour les chefs d’établissements et leurs équipes que celle des nouvelles classifications et rémunérations pour les salariés. » Plaidant pour une relance rapide du dialogue, le président a toutefois annoncé la relance possible de la négociation annuelle obligatoire (NAO) cette année « sous certaines conditions qui restent à finaliser » -ce qui n’avait pu être le cas l’an dernier, entraînant la décision unilatérale de la CEPNL en septembre dernier d’une augmentation des salaires minima conventionnels de 1,1%.

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