Mis à jour le : 24 juin 2025

Le remplacement des professeurs absents mis à mal

Le sénateur Olivier Paccaud pointe un nombre croissant d'heures d'enseignement non remplacées. Une tendance qui touche aussi l'Enseignement catholique.

Classe de 6ème en cours de technologie avec Laetitia Pinaud, enseignante

La tendance est lourde et touche autant les 1er et 2d degrés: les absences des enseignants ont fortement augmenté ces dernières années. Ainsi, entre 2018 et 2023, la hausse des demi-journées d'absence s'élève à plus de 17 % en primaire et atteint dans le secondaire 19,5 % d'équivalents temps plein. Cette évolution s'accompagne d'une forte augmentation des absences non remplacées. « Elles ont crû de 49 % dans le premier degré et de 93 % dans le second, affirme le sénateur Olivier Paccaud. Les difficultés de remplacement sont très contrastées territorialement. » Elles sont fortes dans les académies d'Île-de-France (Versailles, Créteil, Paris), en Corse, à Strasbourg, dans les outremers et globalement dans les territoires ruraux.

Dans l'Enseignement catholique, la proportion des enseignants en congé pour raison de santé est inférieure de 13 % à celle du public et la hausse générale est moins forte. 

En revanche, il ne dispose pas de remplaçants titulaires, comme dans l'enseignement public, et les rémunérations proposées aux suppléants sont légèrement moins avantageuses - ce qui ne facilite pas la tâche des chefs d'établissement lorsqu'un prof est absent.

En outre, ces derniers mois, plusieurs rectorats « ont mis fin aux suppléances en l'absence d'un maître pour une longue durée, sans aucune concertation préalable, ni préavis », affirme le communiqué du Spelc du 3 juin 2025. « Un freinage brutal sur les remplacements de longue durée » que confirme Michel Pellé, directeur diocésain d'Ille-et-Vilaine: « Dans chaque département de la région Bretagne, nous avons essuyé plusieurs refus de remplacements qui jusqu'à présent nous étaient accordés. »

Une situation inquiétante pour les établissements et les élèves mais aussi pour les suppléants, qui s'attendaient après les vacances de Pâques à reprendre normalement leur service. Les rectorats ont justifié ces décisions par un manque de budget en décalage avec la « continuité du service public d'éducation » promise par le gouvernement.

 

« Des enseignants de plus en plus irremplaçables: une politique à revoir», rapport d'information du 11 juin 2025,
sur :senat.fr

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