Mis à jour le : 2 mars 2021 / Publié le : 14 janvier 2020
Réforme du lycée :
premiers ajustements en vue
Après quatre mois de mise en œuvre de la réforme du lycée, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, annonce plusieurs aménagements, dans une lettre adressée, le 6 janvier 2020, au comité chargé de son suivi, qui compte plusieurs organisations professionnelles de l’Enseignement catholique.
Parmi les pistes évoquées : constitution de groupes de compétences en mathématiques, allégement du programme de français et ajustement de celui d’anglais pour une pratique moins littéraire. Le ministre entérine aussi la nécessité de modifier l’organisation des conseils de classe et les fonctions des professeurs principaux.
Suite aux échanges qui se sont tenus au sein du comité de suivi de la réforme du lycée durant son premier trimestre de mise en œuvre, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer annonce, dans un courrier adressé à ses membres le 6 janvier 2020, les premiers aménagements envisagés. Ils prennent compte des observations du comité de suivi présidé par Pierre Mathiot et Jean-Charles Ringard, attestant la « qualité d’écoute affichée lors de ses temps de présence aux réunions » salue Vivien Joby, président du Sncell, membre du comité du suivi, juge « ce pragmatisme de bon aloi en ce qu’il prévient les approches politiciennes ou idéologiques et permet d’ajuster une réforme conduite sur un tempo accéléré aux attentes du terrain. »
Des groupes de compétences en spé math
Au sujet de l’enseignement de spécialité de mathématiques, le ministre prend acte d’une difficulté massivement remontée concernant le niveau jugé trop élevé de la spécialité de mathématiques. Estimant que le problème relève surtout de l’hétérogénéité des élèves, il souhaite y apporter une réponse « d’ordre pédagogique » via « la constitution des groupes de compétences » à la rentrée 2020. Une option à laquelle Vivien Joby aurait préféré « l’introduction d’enseignements mathématiques dans le tronc commun pour garantir une culture de base utile dans nombre de disciplines tout en réservant la spécialisation aux véritables profils de matheux ».
Allégement du programme de français et évolution de celui d’anglais
« Le programme de français sera dorénavant renouvelé par quart chaque année », et non plus par moitié comme prévu initialement. En outre, dès cette année 2019-2020, « les lycéens de première générale étudieront entre 20 et 24 textes au lieu des 24 initialement prévus, tandis que ceux de première technologique étudieront entre 13 et 16 textes au lieu des 16 prévus ». Cet allégement est jugé bienvenu par Vivien Joby qui souligne la forte implication d’enseignants qu’il convient de ménager »
En spécialité anglais, afin d’offrir la possibilité d’un enseignement davantage « communicationnel » et moins littéraire, Jean-Michel Blanquer souhaite « offrir désormais aux élèves la possibilité de choisir entre « anglais » et « anglais, monde contemporain ». Cet enseignement fera notamment une place de choix à la lecture de la presse et d’essais en langue anglaise".
Conseils de classe rénovés et profs référents
Quant aux rôles et fonctions des conseils de classe et des professeurs principaux, Jean-Michel Blanquer a demandé à ses services de faire des propositions de modifications des textes les régissant pour entériner les innovations nécessaires en matière de « composition et de fonctionnement du conseil de classe ». Il s’agit « sans normaliser les organisations de garantir une formalisation finale commune qui soit ainsi lisible pour le supérieur et en cas de changement d’établissement », résume Vivien Joby.
Concernant le professeur principal, les établissements volontaires pourront faire évoluer la fonction de professeur principal qui deviendrait référent d’un groupe d’élèves sur les deux dernières années de lycée afin de renforcer l’accompagnement du projet d’orientation.
Le contrôle continu au menu du 28 janvier
Le prochain comité de suivi du 28 janvier sera quant à lui dédié aux épreuves de contrôle continu qui battront alors leur plein. Un « timing qui interroge », selon Luc Viéhé du Splec, syndicat de maître également représenté au comité : « C’est à la fois trop tard pour amender l’organisation prévue et trop tôt pour tirer un véritable bilan… », regrette celui pour qui une telle réforme mériterait une véritable propédeutique. Il déplore également « avoir du mal à faire valoir, au sein du comité les spécificités du privé dont les établissements ne sont d’ailleurs pas représentés dans l’agenda des visites de terrain. »
Pour Vivien Joby, la séance du 28 janvier offrira l’occasion de demander plus d’autonomie en matière de contrôle continu : « La caution d’équité nationale apportée par la banque de sujet commune alourdit considérablement une organisation qui pourrait fonctionner sur la base de grilles d’évaluation préformatées et de la confiance faite au discernement des enseignants, comme cela se faisait pour les langues dans l’ancien bac et comme cela se pratique en BTS ou filières pro et agricoles. » Il indique par ailleurs que la problématique de la rétribution des corrections risque d’émerger.