Mis à jour le : 2 mars 2021 / Publié le : 19 novembre 2018

Pierre Mathiot commente
la réforme du lycée

Pierre Mathiot, auteur du rapport qui a préfiguré la réforme du lycée, donne son éclairage sur sa mise en œuvre dans une interview vidéo accordée à RenaSup.
Il évoque notamment l’évolution de l’accompagnement à l’orientation qui suppose une implication accrue des enseignants, le choix des spécialités en seconde, le recours à des dispositifs de formation à distance pour les plus rares d’entre elles et l’oral du bac.

 

L'aide à l'orientation évolue

 

Les enseignants,
en relation directe
avec les élèves,
ont un rôle accru
à jouer en matière
d’accompagnement
vers l'après bac,
un cheminement
qui reste très anxiogène
pour les jeunes et les familles.

Quid des 54 heures?

 

Le ministre de l'Éducation
a décidé d'annualiser
ces 54 heures pour plus de souplesse.

On reste dans l'attente
de connaître la répartition
qui sera faite de ces heures
entre les équipes enseignantes
d'une part
et les services régionaux
d'autre part.

Le choix des spécialités en seconde

 

L'esprit de la réforme est bien
de proposer aux élèves
des choix volontaires,
ouverts et non contraints

Ces choix doivent donc être motivés
d'abord par la curiosité intellectuelle
et les aspirations personnelles.

Surtout pas dictés
par une visée utilitariste.

 

Le lien entre attendus et spécialités
ne doit pas être linéaire

 

Les filières du supérieur doivent
proposer des attendus généralistes.

Le "oui si" de Parcoursup
doit permettre des orientations
plus ouvertes en proposant
des modules de rattrapage
appropriés.

 

Dispositifs de formation à distance

 

Incontournables surtout
dans les zones géographiquement
plus isolés, ils impliquent
d'organiser des rendez-vous
en présentiel, de nouvelles
modalités d'enseignement
et la responsabilisation des lycéens.

 

L'oral du bac

 

Cette épreuve participe
à augmenter la solennité
du baccalauréat, ce dont je me réjouis.

Elle se prépare dès la 1ère pour limiter impact ides négalités sociales.

Il s'agit d'une épreuve individuelle mais qui gagne à se préparer de manière pluridisciplinaire (et collaboratives, via des travaux de groupes.

Rapport Mathiot: cap 2021 pour le bac

L'universitaire Pierre Mathiot a présenté le 24 janvier ses pistes pour réformer le bac au ministre de l’Éducation nationale qui, après consultation des organisations syndicales, présentera son projet au Conseil des ministres du 14 février.
Celle-ci dessinera à son tour la physionomie du futur lycée qui débutera sa métamorphose dès la rentrée 2018 en classe de seconde, en vue d’une première édition du bac rénovée en 2021.

« Le baccalauréat ne doit plus être perçu comme la fin d’une histoire » a affirmé l’universitaire Pierre Mathiot en rendant, le 24 janvier son rapport sur les pistes envisagées pour réformer le bac. « Le remuscler » selon le souhait de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale qui souhaite qu'il devienne un "vrai tremplin vers le supérieur".

Avec la démocratisation du lycée, le bac serait en effet devenu une simple formalité, validée par 90% des candidats, avec une mention pour une majorité d’entre eux, et plusieurs centaines de moyennes excédant les 20/20. Un taux de réussite à mettre en relation avec les 60% d’étudiants ne validant pas leur première année de licence…
De quoi interroger la crédibilité d’un examen qui d’ailleurs n’entre pas en ligne compte dans les procédures d’orientation post-bac, achevées lors de la publication de ses résultats.
La revalorisation souhaitée par Jean-Michel Blanquer s’accompagne du souci de simplifier une épreuve pléthorique (10 à 16 épreuves aujourd’hui), chronophage et dispendieuse (50 à 100 millions par an). Son fil conducteur est une orientation améliorée, à la fois débutée plus précocement et mieux articulée aux perspectives de poursuites d’études via notamment le renforcement du Folios.

Selon le rapport Mathiot, ces objectifs passent par une concentration du bac autour d’un nombre d’épreuves restreint à cinq. Elles seraient positionnées majoritairement plus tôt dans l'année de manière et assorties d'une prise en compte (40%) des résultats obtenus durant tout le cycle terminal, de manière à ce que ¾ des notes du bac puisse être prises en compte dans le processus Parcoursup. Cette forme de contrôle continu dont les modalités restent à définir (cf-contre) implique d’élaborer « des modalités d’évaluation justes et équitables » afin d’éviter l’accroissement d’inégalités territoriales ou liées aux établissements d’appartenance.

enseignement supérieur

Un tel fonctionnement amènerait une organisation du lycée plus modulaire basée sur des unités d’enseignement (générale/d’accompagnement /d’approfondissement) et semestrialisée. Cela permettrait de rééquilibrer les modalités d’apprentissage (magistrales, individuelles, collectives), favoriserait les passerelles. Davantage acteurs de leur parcours, les élèves y bénéficieraient à partir de la seconde de deux heures hebdomadaires dédiées à l’orientation. À partir de la 1ere pourraient choisir des couples de disciplines majeures et mineures qui seraient celles qu’ils présenteraient au bac.

Le rapport Mathiot présente une liste de sept possibilités d’associations de disciplines tout en suggérant que les établissements puissent en proposer d’autres.
Une telle organisation impliquerait une autonomie accrue des lycées, en matière de gestion de leur dotation horaire et des aménagements du temps de service des enseignants. Le rapport stipule que de telles évolutions devraient inciter les établissements privés à se doter de conseils pédagogiques à l’image de ceux existants dans le public.
Enfin, cette possibilité de bâtir des parcours lycéens sur mesure et à la carte, si elle présente le mérite de mieux prendre en compte la complexité, en produit aussi… Elle présente donc également le risque de défavoriser les populations scolaires les moins initiées. L’enseignement catholique portera donc une vigilance toute particulière à l’accompagnement de ces publics.

Par ailleurs, RenaSup se déclare satisfait du maintien de la voie technologique et de ses spécificités pédagogiques même si l'objectif pourrait être à termes une indifférenciation des voies. Il relève aussi l’incitation à se structurer en lycées polyvalents pour faciliter les passerelles.

 

Synthèse du rapport Mathiot par renasup

Et ici en résumé:
Ici en intégralité

Sur le bac

5 épreuves ponctuelles représentant 60% de l’évaluation globale et réparties sur l'année de manière à ce que 75% des résultats du bac puissent servir de support de classement pour les structures d'accueil sur Parcours Sup

  • Français en 1ère (10%)
  • Deux épreuves d’approfondissement disciplinaires ( majeures ) seraient choisies parmi un certain nombre de couples pré-définis (15% ou 10% de la note au choix de l’élève): - mathématiques-physique chimie - sciences de l’ingénieur-mathématiques- SVT-physique chimie - informatique-mathématiques - mathématiques-SES - SES-histoire géographie - littérature et art - littérature et langues anciennes- littérature étrangère et 2 langues étrangères
    Il y aurait en plus 7 autres "couples" pour le domaine technologique correspondant aux actuelles séries technologiques. D’autres combinaisons spécifiques aux établissements pourraient être proposées.
  • Une épreuve de Philosophie - soit sujets différents selon la voie technologique ou générale, soit des sujets identiques avec des barêmes et consignes de correction différentes- (10%)
  • Un grand oral sur un projet pluridisciplinaire (15%)

Un contrôle continu /en cours de formation durant le cycle terminal (1ère-Tale)représentant 40% du total qui pourrait prendre trois formes:

  • Un véritable contrôle continu basés sur les notes obtenues avec une matrice de coefficient standardisées
  • Un Contrôle en Cours de Formation à partir de banques nationales ou académiques de sujets et des corrections locales (ets ou bassin)
  • Un mixage des deux avec un ratio de 30% CCF et 10% contrôle continu pur.

Maintien d’un rattrapage pour les élèves entre 8 et 10 mais non basé sur des épreuves mais un examen complet du dossier sur les deux années de 1ère et Tale.

Sur l'organisation du lycée

Un fonctionnement en unités 

  • Unité Générale. Enseignements communs à tous – Culture de « l’honnête homme »
  • Unité d’approfondissement (Majeures ) et de complément (Mineures et Mineures optionnelles)
    Les secondes pouvant renforcer les premières ou au contraire diversifier les approches mais il s’agirait de se situer dans une logique de préparation du parcours d’enseignement supérieur.
  • Unité d’accompagnement (3h en seconde - 2h en 1ère et Tale),  centrée sur le projet d’orientation vers le supérieur avec notamment des temps d’approche des disciplines universitaires , des intervention de professionnels....

Une organisation en six semestres sur le lycée pour faciliter les passerelles, les changements éventuels de majeure/mineure et rapproche de l’organisation universitaire et aider à diversifier les temps d'apprentissage (Magistral – Collectif-Individuel)

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